lundi, janvier 6

Un enfant japonais poignardé en Chine déclenche des tensions entre Tokyo et Pékin

Un enfant japonais a été poignardé en pleine rue en Chine le 18 septembre. Il est décédé des suites de ses blessures le lendemain, suscitant une vive réaction du Japon.

«Pour l’instant, nous demandons instamment à la Chine de fournir une explication sur les faits qui se sont produits. Nous attendons qu’elle fournisse une explication dès que possible», a déclaré le premier ministre japonais, Fumio Kishida. «Nous demanderons fermement à la Chine d’assurer la sécurité des citoyens japonais et d’empêcher que cela ne se reproduise», a-t-il ajouté face à la presse.

L’enfant de 10 ans avait été transporté d’urgence à l’hôpital après avoir été poignardé le 18 septembre à Shenzhen, dans le sud de la Chine, selon des médias japonais. Le suspect, un homme âgé de 44 ans, a été arrêté, a indiqué la police locale dans un communiqué.

Selon Kyodo News, des témoins oculaires ont déclaré que le garçon saignait des suites de ses blessures au couteau et qu’il avait reçu un massage cardiaque sur place. La mère de l’enfant était avec lui au moment de l’attaque.

Dans la nuit du 18 septembre, avant le décès du garçon, le vice-ministre japonais des Affaires étrangères, Masataka Okano, avait convoqué l’ambassadeur de Chine au Japon, Wu Jianghao, pour lui faire part de ses «graves inquiétudes».

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a indiqué que l’affaire fait l’objet d’une enquête et que l’auteur sera puni conformément à la loi. «La Chine et le Japon ont maintenu des communications sur cette affaire», a-t-il déclaré.

Que la Chine «garantisse la sécurité du peuple japonais»

La ministre japonaise des Affaires étrangères, Yoko Kamikawa, a déclaré le 19 septembre que le consulat du Japon à Guangzhou, près de Shenzhen, avait demandé à la Chine de donner plus de détails sur l’attaque.

«Nous exigerons à nouveau que la partie chinoise garantisse la sécurité du peuple japonais, et j’ai demandé à mes responsables d’étudier quelles mesures supplémentaires pourraient être prises pour éviter que cela ne se reproduise», a-t-elle ajouté. La ministre japonais n’a pas mentionné la possibilité que l’agresseur ait intentionnellement ciblé un ressortissant japonais.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré lors d’une conférence de presse: «Nous regrettons et sommes attristés par cet incident malheureux.» Il a déclaré que Pékin «continuerait à prendre des mesures efficaces pour protéger tous les ressortissants étrangers en Chine».

Le porte-parole a cependant déclaré qu’il pensait que «des cas similaires pourraient se produire dans n’importe quel pays» et que la dernière attaque «n’affecterait pas les échanges et la coopération» entre les deux voisins asiatiques.

En juin dernier, une mère et son enfant avaient été blessés lors d’une autre agression au couteau, près de Shanghai, agression que le ministère chinois des Affaires étrangères avait qualifiée à l’époque d’«incident isolé». Une Chinoise de 55 ans est décédée en tentant de s’interposer et avait été honorée par le gouvernement local.

La mort du garçon exacerbe les tensions entre Tokyo et Pékin, dont les relations diplomatiques se sont dégradées ces dernières années.

93ème anniversaire du bombardement japonais à Shenyang

Alors que le 18 septembre marquait le 93ème anniversaire du bombardement japonais d’une voie ferrée près de Shenyang, le Japon avait demandé quelques jours plutôt au ministère chinois des Affaires étrangères de prendre des mesures de sécurité rigoureuses pour les écoles japonaises, selon la ministre japonaise des Affaires étrangères, Yoko Kamikawa.

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Le bombardement de 1931 a marqué le début de l’incident de Mandchourie qui a conduit à l’invasion et à l’occupation du nord-est de la Chine par le Japon. Cette invasion a duré jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le drapeau national japonais a été mis en berne à l’ambassade du Japon à Pékin le 19 septembre 2024, en hommage à la mort du garçon de 10 ans poignardé par un homme alors qu’il se rendait dans une école japonaise de la ville de Shenzhen, dans le sud de la Chine, le 18 septembre.

De même, la résidence de l’ambassadeur du Japon en Chine, Kenji Kanasugi, a mis en berne le drapeau national japonais en hommage au garçon, avant qu’un envoyé se rende à Shenzhen pour rencontrer la famille de la victime et de hauts responsables de la ville, où résident quelque 3 600 ressortissants japonais.

Kenji Kanasugi a exprimé ses regrets concernant l’incident lors d’entretiens téléphoniques avec le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Sun Weidong, selon l’ambassade du Japon à Pékin.

Le consulat général du Japon à Guangzhou, dans la province du Guangdong, qui comprend également Shenzhen, a déclaré que de hauts responsables du gouvernement municipal s’étaient rendus au domicile de la victime et avaient présenté leurs condoléances pour le décès du garçon. Plusieurs habitants locaux ont déposé des fleurs devant le portail de l’école japonaise de Shenzhen en signe de sympathie.

L’ambassade du Japon a organisé une réunion d’urgence avec des représentants du monde des affaires et des écoles japonaises pour les informer de l’affaire. Le ministère de l’Éducation à Tokyo a décidé d’envoyer des conseillers à l’école de Shenzhen pour fournir une assistance psychologique aux élèves et aux enseignants.

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