Le dirigeant taïwanais Lai Ching-te s’est engagé ce 10 octobre 2024 à «résister à l’annexion» de l’île, que la Chine revendique comme une partie de son territoire à réunifier un jour.
«Je maintiendrai aussi l’engagement de résister à l’annexion ou l’empiètement de notre souveraineté», a-t-il déclaré lors lors des célébrations de la fête nationale devant le bureau présidentiel à Taipei, le 10 octobre 2024.
Cette année marque le 113e anniversaire du renversement de la dynastie Qing et de la fondation de la République de Chine.
La Chine condamne son «opinion entêtée»
La Chine a condamné dans les propos du dirigeant taïwanais Lai Ching-te, qui «a exposé son opinion entêtée sur l’indépendance de Taïwan et sa sinistre intention de faire escalader les tensions dans le détroit de Taïwan en raison d’intérêts personnels d’ordre politique», a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, lors d’un point presse hebdomadaire.
Les relations entre Pékin et Taipei sont exécrables depuis 2016 et l’arrivée à la présidence tête de Taiwan de Tsai Ing-wen, puis de son successeur Lai Ching-te, qualifié de «séparatiste».
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«Notre détermination à défendre notre souveraineté nationale demeure inchangée», tout comme «nos efforts pour maintenir le statu quo de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan» situé entre l’île et la Chine, a déclaré Lai Ching-te, non loin de Tsai Ing-wen, ou encore de l’ex-président pro indépendance Chen Shui-bian.
Selon un haut responsable américain interrogé par l’Agence France Presse, le 8 octobre, la Chine pourrait se servir des célébrations taïwanaises du 10 octobre pour justifier la conduite d’exercices militaires.
«Même si nous n’avons constaté ni activité militaire ni manœuvres significatives à l’issue de précédents discours du 10 octobre (pour la fête nationale, ndlr), nous sommes préparés à ce que Pékin puisse choisir de s’en servir comme d’un prétexte cette année», a estimé cette source face à la presse.
Le 9 octobre, un haut responsable en matière de sécurité a indiqué à l’AFP que Taïwan se trouvait en état d’alerte en raison de manœuvres chinoises à proximité ayant donné lieu à «plusieurs déploiements maritimes».
Taïwan en alerte
27 avions militaires chinois et neuf bâtiments de la marine chinoise ont été identifiés autour de l’île en l’espace de 24 heures, du 9 au 10 octobre, a indiqué le ministère taïwanais de la Défense au matin de la fête nationale.
Les célébrations marquent le 113e anniversaire du renversement de la dynastie Qing et de la fondation de la République de Chine. Parmi les invités étrangers présents, trois membres du Congrès des États-Unis et des représentants de plusieurs des 12 États entretenant encore des relations diplomatiques avec Taïwan, dont le premier ministre des Tuvalu Feleti Teo.
Washington reconnaît la République Populaire de Chine au détriment de Taiwan comme pouvoir légitime depuis 1979, mais reste l’allié le plus puissant de Taïwan et son principal fournisseur d’armes.
Les différends entre Pékin et Taipei datent de la guerre civile qui a opposé les communistes menés par Mao Tsé-toung aux nationalistes de Tchang Kaï-chek. Défaits par les communistes, qui ont fondé la République populaire de Chine le 1er octobre 1949, les nationalistes de la République de Chine se sont réfugiés avec de nombreux civils à Taïwan.
Taïwan possède son propre gouvernement, son armée et sa devise. Dans son discours, Lai Ching-te a dit espérer «un dialogue et des échanges sains et pacifiques» avec Pékin, l’exhortant en outre à user de son influence pour mettre un terme aux conflits touchant le Proche-Orient et l’Ukraine.
Notant un «ton adouci» par rapport au discours d’investiture de Lai Ching-te Lai, Fang-yu Chen, professeur assistant de sciences politiques à l’université Soochow à Taipei, a estimé auprès de l’AFP que les références faites à l’histoire de la République de Chine lors de sa prise de parole risquent d’attirer le courroux de Pékin. «Cet accent pourrait provoquer Pékin, puisque cela suggère que Lai revendique le contrôle du récit historique», a indiqué Fang-yu Chen.