Les participants au Forum économique mondial consacré à l’ASEAN* ont évoqué les tensions en mer de Chine méridionale, devenu le théâtre d’un conflit intense, entre la Chine et les États-Unis. Pour ces derniers, « les tensions mer de Chine méridionale doivent être résolues à créer un environnement stable pour les économies de l’ASEAN« .
D’autant plus que « les risques géopolitiques en Asie du Sud-Est menacent le développement économique dans la région », souligne le communiqué de presse du forum. « Les pays de l’ASEAN sont avides d’investissements en provenance de Chine et des États-Unis« , comme l’initiative de la Ceinture et de la Route, lancée par le président chinois, Xi Jinping, qui « a le potentiel pour faciliter le développement des infrastructures massives dans la région ».
Deux programmes économiques majeurs pour l’ASEAN
Les membres de l’ASEAN se trouvent « à la croisée des grandes puissances du monde, les États-Unis et la Chine, et doivent donc équilibrer leurs influences concurrentes, tout en maintenant des relations amicales pouvant stimuler la croissance économique de la région ».
Alors que d’un côté, Washington marque un peu plus son influence dans la région à travers l’accord de partenariat trans-pacifique raccordant les ragions Asie-Pacifique aux États-Unis, à travers la réduction des droits de douanes, des accords de libre-échange sur la propriété intellectuelle, le droit de l’environnement, le droit du travail, l’accès aux marchés publics, un accord de protection des investissements, etc.
De l’autre côté, Beijing tente de rassembler le plus possible d’allié asiatique pour booster sa nouvelle Route de la Soie, afin de construire des réseaux de commerce et d’infrastructure, de faciliter les échanges commerciaux et les échanges, préserver les réseaux d’approvisionnement, etc.
Zhu Feng, directeur exécutif du China Center for Collaborative Studies of the South China Sea de l’Université de Nanjing, a assuré que « la Chine est devenue un grand éléphant et il est assis dans le salon de tous les membres régionaux », selon le communiqué.
Garder l’équilibre entre la Chine et les États-Unis
Raison pour laquelle, « personne ne veut que la Chine soit un ennemi, parce qu’il y a trop à perdre« , a estimé George Yeo, chercheur invité de l’école de politique publique Lee Kuan Yew, à l’Université nationale de Singapour.
Cependant, « tout le monde veut aussi l’Amérique et le Japon comme ami« , alors « la clé est que l’ASEAN doit maintenir un haut degré de solidarité », auquel cas, « nous perdons le contrôle du jeu ».
Certaines îles situées en mer de Chine méridionale sont le sujet de conflits, car revendiquées à la fois par la Chine et par certains membres de l’ASEAN, les Philippines et le Vietnam. Pour George Yeo, ces conflits ne sont pas près de prendre fin rapidement., car il s’agit d’une « épreuve de force entre les États-Unis et la Chine ».
De son côté, Zhu Feng a fustigé la position de la Chine qui est guidée par un « nationalisme interne et une concurrence géopolitique croissante ». Ce dernier préconise l’instauration d’un mécanisme visant réduire les tensions.
D’autant plus que pour nombre d’experts, l’accord de partenariat trans-pacifique est une institution supplémentaire visant à améliorer le commerce avec les États-Unis, et l’initiative de la Ceinture et la Route « a le potentiel de transformer les infrastructures de l’ASEAN, en combinant la surcapacité chinoise avec les besoins de développement des pays de l’ASEAN », souligne le communiqué.
*Liste membre de l’ASEAN : Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Viêt Nam, Laos, Birmanie, Cambodge