Le président américain a signé le 17 juin une loi pour sanctionner des responsables chinois accusés de «l’internement de masse» des musulmans ouïgours.
Le gouvernement chinois a fustigé ce 18 juin la promulgation aux États-Unis d’une loi voulue par le Congrès américain pour sanctionner des responsables chinois accusés de «l’internement de masse» des musulmans ouïgours dans sa région du Xinjiang (nord-ouest).
La loi américaine «tient pour responsables les auteurs de violations des droits de l’Homme et abus comme le recours systématique à des camps d’endoctrinement, aux travaux forcés et à une surveillance intrusive pour éradiquer l’identité ethnique et les croyances religieuses des Ouïgours et d’autres minorités en Chine», a indiqué Donald Trump dans un communiqué.
Cette loi est une «attaque vicieuse contre la politique de la Chine au Xinjiang», a dénoncé dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères, avertissant Washington de «conséquences».
Le projet de loi ouïgour, présenté pour la première fois par le sénateur Marco Rubio, a été adopté par le Sénat et la Chambre des représentants des États-Unis les 14 et 27 mai respectivement. Selon des informations provenant du site Web du Congrès américain, la législation a été présentée à Donald Trump le 8 juin.
Selon la Maison blanche, la « Loi ouïghoure sur la politique des droits de l’homme de 2020 » condamne les violations flagrantes des droits de l’homme de certains groupes ethniques minoritaires musulmans dans la région du Xinjiang en Chine et à d’autres fins, « y compris le pouvoir spécifié d’imposer des sanctions à certains étrangers ».
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Beijing a aussi réagit à cette loi : « la Chine exhorte la partie américaine à corriger immédiatement son erreur et à cesser d’utiliser l’acte lié au Xinjiang pour nuire aux intérêts de la Chine et s’immiscer dans ses affaires intérieures. Sinon, la Chine prendra résolument des contre-mesures et les États-Unis doivent en supporter toutes les conséquences », a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué publié jeudi.
Ce texte risque d’envenimer des relations déjà tendues à l’extrême entre les deux premières puissances mondiales. D’autant plus qu’il n’a été signé sans aucune cérémonie, et à la veille de l’invalidation du texte par les institutions américaines.
Interrogé par le Global Times, Jia Chunyang, un expert des Instituts chinois des relations internationales contemporaines, a indiqué que « ces sinistres astuces nous font douter de sa sincérité à chercher à améliorer les relations sino-américaines et affecteront également la coopération dans d’autres domaines ».
Le texte a été signé par Donald Trump au moment même où le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo rencontrait à Hawaï le haut responsable chinois Yang Jiechi, justement pour désamorcer les tensions entre les deux pays.