Par TingaNews de Jerone Kabore – Le 6 novembre 2024, l’Institut d’Etudes Africaines de l’Université Normale du Zhejiang (IASZNU) en collaboration avec Gusao Institute, a organisé la 5ème réunion du forum d’Abuja au sein de l’Institut. Ce Forum a permis à plus de 100 universitaires de haut rang d’Afrique et de Chine d’explorer « la mise en œuvre de l’esprit du Sommet de Pékin 2024 » du Forum sur la Coopération Sino-africaine pour promouvoir des objectifs communs dans le cadre de la modernisation de la Chine et des pays Africains.
A cette occasion, nous avons visité l’Institut et son Musée africain. De cette visite nous avons retenu que l’Institut d’Études Africaines de l’Université Normale du Zhejiang (IASZNU) est la première institution complète dédiée aux études africaines au sein d’une université en République Populaire de Chine. Les responsables de l’IASZNU se focalisent sur l’étude des pays du continent africain. Ils gardent un regard particulier sur le développement de l’Afrique, sur la coopération Sino-africaine dans tous les domaines : politique, économique et social et culturel.
L’Institut d’Etudes Africaines de l’Université Normale du Zhejiang a été fondé en septembre 2007 sous les auspices du Ministère de l’Éducation et du Ministère des Affaires étrangères de la République Populaire de Chine. Il fonctionne sous le leadership éclairé de Liu Hongwu, professeur émérite et un des pionniers en études africaines. Sous sa direction, l’IASZNU a construit de grands centres de recherche que sont notamment le Centre pour la politique africaine et les relations internationales, le Centre pour les études économiques africaines, le Centre pour les études éducatives africaines et le Centre pour les études de l’histoire et de la culture africaines.
Par ailleurs l’institut encourage la constitution d’équipes de recherche multidisciplinaire pour couvrir les différentes régions et pays d’Afrique. En 2024, on a compté 34 projets de recherche parrainés par la Fondation nationale des sciences sociales et entrepris par l’institut et plus de 210 projets de recherche commandés par le Ministère de l’Éducation, le Ministère des Affaires étrangères et diverses organisations. Il dispose également de trois bureaux, à savoir le Bureau de l’administration, le Bureau du service de recherche et le Bureau de la coopération internationale, pour soutenir la recherche universitaire.
Au cours des dernières années de son développement, l’institut a effectué une influente production académique promouvant les études africaines du point de vue chinois. Cela vise à améliorer les institutions universitaires et les groupes de réflexion chinois et africains afin de construire conjointement un système de connaissances partagées et approfondir la coopération sino-africaine. Il vise également à soutenir et à cultiver des chercheurs professionnels de Chine et d’Afrique pour faire des études africaines et chinoises plus régionalisées, nationalisées et orientées vers l’international pour échanger et réaliser des productions intellectuelles. L’Institut a établi des relations de coopération avec plus de 30 universités en Afrique. L’Université Normale de Zhejiang a mis en place des Instituts Confucius dans plusieurs pays Africains notamment au Cameroun, au Mozambique, en Tanzanie, en Afrique du Sud, etc…
L’IASZNU a créé le Forum des groupes de réflexion Chine-Afrique (CATTF) en 2011, qui a été officiellement intégré dans le cadre du FCSA en 2012. L’idée de l’IASZNU s’inscrit dans la vision des autorités chinoises engagées dans la voie de réalisation de la modernisation et de la construction d’une communauté de destin pour l’humanité. Chaque année l’ IASZNU organise des conférences en Chine et en Afrique à tour de rôle, regroupant des représentants d’agences gouvernementales, d’organisations non gouvernementales, d’institutions universitaires et de médias de Chine et de pays africains.
Lors de la 13ème réunion du Forum des Think Tanks Chine-Afrique qui s’est tenue à Dar es Salaam, en Tanzanie, Liu Hongwu a appelé la communauté internationale à renforcer la coopération au développement sur la base des principes de respect mutuel, de solidarité, de coopération, d’ouverture, de bénéfice mutuel et de prospérité commune. Un appel qu’il a renouvelé à la 5ème réunion du forum d’Abuja. Cet institut qui fait du développement de l’Afrique, sa préoccupation, accorde une place importante à sa culture. A cet égard, il a créé en 2010, un musée dédié aux cultures africaines mais aussi pour présenter aux générations présentes et à venir les riches relations historiques qui ont existé entre la Chine et le continent africain. Le Musée africain de l’Université Normale de Zhejiang est dirigé par le Professeur Yoro Diallo de nationalité malienne, qui est aussi Directeur du Centre d’Etudes des Pays francophones d’Afrique.
L’amour du Prof. Yoro Diallo pour la Chine et la promotion de la Coopération Sino-africaine est une réalité visible. Pour lui, le musée africain permet aux Chinois de mieux comprendre l’Afrique sur le plan culturel dans l’optique d’approfondir davantage les relations amicales entre la Chine et le continent africain.
En plus du Musée africain, l’institut a mis en place le Musée des échanges Chine-Afrique, la Bibliothèque de littérature africaine et la Base de données professionnelles des études africaines et créé le Forum des groupes de réflexion Chine-Afrique (CATTF) dont la 13e réunion s’est déroulée le 9 mars 2024 dans la ville portuaire de Dar es Salaam en Tanzanie.
A ce stade nous avons cherché à connaitre le Professeur Liu Hongwu. En effet, le professeur Liu Hongwu est un universitaire et un expert de très haut niveau de la province du Zhejiang. Il est également un conseiller spécial du gouvernement provincial du Zhejiang. Il est Chang Jiang scholars, c’est-à-dire distingué Professeur du Programme du Ministère de l’Éducation de Chine.
En 2007, Professeur Liu Hongwu a créé l’IASZNU qu’il dirige depuis cette date avec un équipe pluridisciplinaire composée de chercheurs Chinois et Africains. Depuis, il se consacre à la construction disciplinaire, à la culture de talents des études africaines en Chine, mais a également contribué à transformer les résultats de la recherche en forces pouvant apporter une contribution notable à construction de ponts pour les échanges culturels entre les peuples et les médias en Chine et en Afrique.
Chercheur de renom, il a réalisé de nombreux projets financés par la région de Zhejiang et l’État chinois. Il a aussi publié plus de 100 articles universitaires et plus de 20 livres et remporté plusieurs prix au niveau national pour ses réalisations dans le domaine universitaire. Liu Hongwu fait partie des Chinois qui sont bien imprégnés des réalités africaines.
Jérôme Kabore, rédacteur en chef du site internet d’actualité burkinabé Tinganews