dimanche, juin 16

Chine-Russie, un axe de «stabilité» et de «paix» selon Xi Jinping et Vladimir Poutine

Les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping ont défendu le 16 mai l’axe Pékin-Moscou comme un facteur de « stabilité » et de « paix » dans le monde.

La relation Chine-Russie « est non seulement dans l’intérêt fondamental des deux pays et des deux peuples, mais elle est également propice à la paix », a estimé Xi Jinping, lors d’une rencontre avec son homologue à Pékin.

Ce dernier a indiqué que « la Chine est prête à travailler avec la Russie pour (…) soutenir l’équité et la justice dans le monde ». « La relation Chine-Russie aujourd’hui a été durement acquise et les deux parties doivent la chérir et la nourrir », a-t-il ajouté. Cette relation est « un facteur de stabilité sur la scène internationale », a assuré de son côté Vladimir Poutine, selon le Kremlin. Elle « n’est pas opportuniste et elle n’est dirigée contre personne ».

« Ensemble, nous soutenons les principes de justice et un ordre démocratique mondial reflétant les réalités multipolaires et fondé sur la loi internationale », a-t-il déclaré. Les présidents Xi Jinping et Vladimir Poutine ont signé un communiqué commun pour approfondir le « partenariat stratégique global » sino-russe, selon l’agence de presse Xinhua.

Renforcer la relation Chine-Russie

Arrivé le 16 mai à Pékin pour une visite de deux jours, il s’agit du premier voyage de Vladimir Poutine à l’étranger depuis sa réélection en mars et son deuxième en Chine en un peu plus de six mois.

Dans leur communiqué commun, publié le jour d’arrivée de Vladimir Poutine, la Chine et la Russie ont jugé « nécessaire » d’éviter toute décision contribuant « à la prolongation des hostilités et à une nouvelle escalade du conflit ».

Cette formulation vise indirectement les Européens et les Américains, car la Chine et la Russie affirment régulièrement que ce sont les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine qui font durer la guerre.

Lors de sa tournée en Europe, Xi Jinping a défendu le droit de maintenir avec la Russie des liens économiques normaux. D’autant que la Chine bénéficie des importations d’énergie russe à bas prix.

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Au cours d’un point presse au côté de Xi Jinping, Vladimir Poutine s’est dit « reconnaissant » envers la Chine pour ses « initiatives » de paix dans la crise ukrainienne, selon les agences russes.

La Chine a elle appelé à plusieurs reprises au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays (sous-entendu Ukraine comprise) mais a exhorté aussi à prendre en considération les préoccupations de sécurité de la Russie.

Washington surveille ses deux ennemis

« Les deux parties sont d’accord sur le fait qu’une solution politique à la crise en Ukraine est la voie à suivre », a déclaré Xi Jinping devant les journalistes. « La Chine espère que la paix et la stabilité seront rapidement rétablies sur le continent européen et continuera à jouer un rôle constructif à cette fin », a-t-il promis.

De son côté, Vladimir Poutine a jugé « nuisible » toute alliance politique et militaire « fermée » en Asie-Pacifique, où la Chine est en concurrence avec les Etats-Unis, qui coopèrent avec l’Australie et le Royaume-Uni pour contrer l’influence de Pékin.

Le président russe a également rencontré le 16 mai après-midi le Premier ministre Li Qiang, lequel a déclaré que Pékin souhaitait « continuer à approfondir la coopération dans divers domaines » avec Moscou.

La Chine est devenue une alternative économique cruciale pour la Russie, qui fait face à d’importantes sanctions occidentales. Ces liens sino-russes sont vus avec une suspicion croissante en Occident.

Washington a fixé une ligne rouge à la Chine : ne pas fournir directement d’armes à Moscou. Or le gouvernement américain a souligné n’avoir à ce jour pas eu la preuve du contraire. Mais les Etats-Unis estiment que le soutien économique chinois permet à la Russie de renforcer sa production de missiles, de drones et de chars.

Les échanges commerciaux sino-russes ont explosé depuis l’invasion de l’Ukraine, dépassant les 220 milliards d’euros en 2023, selon les douanes chinoises. Pourtant, les exportations chinoises vers la Russie ont baissé en mars et en avril, après la menace de sanctions américaines.

En effet, un décret signé en décembre par le président américain Joe Biden autorise l’application de sanctions secondaires contre les banques étrangères liées à la Russie. Ainsi, le Trésor américain peut les exclure du système financier mondial, fondé sur le dollar. Plusieurs banques chinoises ont alors interrompu ou réduit leurs transactions avec leurs clients russes.

La Chine cherche parallèlement à renouer ses liens avec les Etats-Unis et devrait limiter le renforcement de sa coopération avec la Russie, selon des analystes. Malgré cela, Moscou et Pékin ont signé plusieurs accords commerciaux

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