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Comprendre le FOCAC : un aperçu complet et des informations clés

Par Paul Frimpong et Mercy Tedeku – Dans les années qui ont précédé l’an 2000, l’Afrique a été confrontée à de nombreux défis, notamment des guerres civiles, des maladies et un fardeau écrasant de la dette. Le continent, souvent qualifié de « sans espoir », est devenu de moins en moins attrayant pour ses partenaires traditionnels. Dans ce contexte, la Chine est apparue comme un partenaire fiable, intervenant lorsque l’Afrique avait le plus besoin de soutien.

En 2000, le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) a été créé comme plate-forme triennale de coordination politique de haut niveau, marquant le début d’une nouvelle ère. Grâce au FOCAC, la Chine a consolidé son rôle de partenaire privilégié de l’Afrique, favorisant le dialogue et la collaboration entre la Chine et les pays africains.

Le FOCAC s’est tenu avec succès huit fois depuis sa création, la dernière édition s’étant tenue en 2021 à Dakar, au Sénégal. Comme le forum doit se réunir tous les trois ans, 2024 sera une année importante, avec la 9e réunion du FOCAC qui se tiendra à Pékin. Au cours de ses deux décennies d’existence, le FOCAC a évolué pour garantir sa pertinence dans l’approfondissement des liens entre l’Afrique et la Chine.

Principales informations et implications

Le partenariat entre l’Afrique et la Chine est basé sur le respect mutuel, l’égalité et la coopération gagnant-gagnant. Le FOCAC constitue un point de rencontre permettant aux pays africains et à la Chine d’échanger des idées, de conclure des accords et d’élaborer des stratégies visant à renforcer la coopération économique et à favoriser le développement durable de l’Afrique.

Les conférences ministérielles triennales et les réunions au sommet, organisées alternativement par la Chine et les pays africains, sont au cœur des opérations du FOCAC. Ces rassemblements servent de plateformes pour des discussions de haut niveau, la coordination des politiques et la formulation de cadres de coopération. Le FOCAC met notamment l’accent sur la coopération pragmatique à travers des initiatives telles que le Fonds de développement sino-africain, le Fonds de coopération pour les capacités industrielles sino-africaines et l’Initiative la Ceinture et la Route (BRI), visant à faciliter le développement des infrastructures, l’industrialisation et la croissance durable à travers l’Afrique.

Engagements de prêts

Les engagements croissants de prêts de la Chine dans le cadre du FOCAC offrent des avantages significatifs pour l’Afrique, principalement en comblant le déficit infrastructurel substantiel du continent et en favorisant le développement économique.

Ces prêts fournissent un financement essentiel pour des projets à grande échelle tels que des routes, des voies ferrées, des ports et des centrales électriques. Ce soutien financier accélère non seulement l’industrialisation et améliore la connectivité en Afrique, mais stimule également la création d’emplois et le développement des compétences. En facilitant l’amélioration des infrastructures, les prêts chinois contribuent à intégrer les économies africaines, à stimuler le commerce et à attirer davantage d’investissements, contribuant ainsi à une croissance durable à long terme sur tout le continent.

L’engagement de prêt de la Chine par l’intermédiaire du FOCAC a considérablement augmenté au fil des ans :

  • 2006 : 5 milliards de dollars – FOCAC III, Pékin, Chine
  • 2009 : 10 milliards de dollars – FOCAC IV, Sharm El Sheikh, Égypte
  • 2012 : 20 milliards de dollars – FOCAC V, Pékin, Chine
  • 2015 : 35 milliards de dollars – FOCAC VI, Johannesburg, Afrique du Sud.
  • 2018 : 60 milliards de dollars – FOCAC VII, Pékin, Chine

Coopération gagnant-gagnant

Plusieurs idées fausses suggèrent que les pays africains jouent un rôle passif dans les relations sino-africaines. Cependant, le FOCAC lui-même témoigne de l’engagement de la Chine à écouter les besoins de l’Afrique et à y répondre de manière appropriée.

Structuré pour garantir que les voix africaines soient entendues, le programme du FOCAC est façonné par des intérêts et des priorités mutuels. Des réunions régulières de haut niveau, des conférences ministérielles et des consultations fournissent une plate-forme aux dirigeants africains pour articuler leurs objectifs de développement, la Chine adaptant son soutien en conséquence.

Cette approche collaborative démontre le respect de l’action de l’Afrique et une vision commune du développement durable, remettant en question le récit de l’influence unilatérale et soulignant le rôle proactif que jouent les nations africaines dans l’élaboration de leur partenariat avec la Chine.

Le FOCAC a solidifié les relations diplomatiques entre la Chine et les pays africains, créant une plate-forme pour un dialogue régulier de haut niveau. Il favorise les partenariats stratégiques, permettant aux deux parties d’aligner leurs intérêts et de collaborer sur des plateformes internationales.

Développement économique

Le FOCAC a considérablement influencé le paysage commercial et des investissements entre la Chine et l’Afrique. Les volumes d’échanges ont augmenté, la Chine devenant le plus grand partenaire commercial de l’Afrique. Les investissements chinois couvrent divers secteurs, notamment les infrastructures, l’énergie, les télécommunications et l’industrie manufacturière, contribuant ainsi au développement socio-économique de l’Afrique.

  • Développement des infrastructures : la Chine a investi massivement dans les infrastructures africaines, notamment les routes, les chemins de fer, les ports et les projets énergétiques. En 2018, la Chine et l’Afrique ont signé un plan de coopération de 60 milliards de dollars pour soutenir le développement des infrastructures. Ces projets améliorent la connectivité et le potentiel économique.
  • Agriculture : Depuis 2006, le FOCAC a identifié l’agriculture comme domaine de coopération. La Chine a investi plus de 100 milliards de dollars dans le secteur agricole africain, conduisant à la formation des agriculteurs, à la promotion de techniques agricoles modernisées et à la construction d’usines de transformation agricole, augmentant ainsi la production alimentaire et réduisant la malnutrition. En 2009, le FOCAC, la Chine a annoncé qu’elle créerait 30 centres de démonstration agricole à travers l’Afrique, en partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
  • Santé : L’amélioration de la santé en Afrique est une priorité absolue pour le FOCAC. L’assistance médicale de la Chine, qui a considérablement augmenté depuis 1963, comprend l’amélioration des infrastructures de santé, la conduite de recherches médicales et la fourniture d’une assistance en cas d’épidémie. La pandémie de COVID-19 a également placé la coopération en matière de santé au centre des préoccupations. La Chine a fourni près de 200 millions de doses de vaccin à l’Afrique et s’est engagée à fournir 1 milliard de doses supplémentaires, visant un taux de vaccination de 60 % pendant l’épidémie du virus. Plus de 100 millions d’Africains ont bénéficié de ce soutien.
  • Commerce : La coopération commerciale a été l’un des moteurs des relations sino-africaines, la Chine étant restée le plus grand partenaire commercial de l’Afrique pendant 15 années consécutives, le commerce bilatéral ayant atteint un montant record de 282,1 milliards de dollars en 2023.En 2019, la Chine a annoncé son intention d’accroître l’accès au marché pour les produits et services africains, en accordant des exemptions tarifaires pour des produits spécifiques et en accordant un traitement tarifaire nul aux exportations des pays les moins avancés d’Afrique, reflétant l’interdépendance économique croissante entre les deux régions.

Échanges culturels et entre peuples

Au-delà de la coopération économique, le FOCAC met l’accent sur les échanges culturels et les interactions entre les peuples. Les bourses d’études, les programmes d’échange culturel et les initiatives de jeunesse favorisent une meilleure compréhension et un respect mutuel entre les sociétés chinoises et africaines. En promouvant la diversité culturelle et le dialogue interculturel, le FOCAC vise à forger des liens durables entre les peuples de Chine et d’Afrique.

La durabilité environnementale

Le FOCAC comprend des engagements en faveur du développement durable, du soutien aux projets d’énergie renouvelable et aux efforts de conservation de l’environnement. La Chine et l’Afrique utilisent la plateforme pour aborder les problèmes du changement climatique, en visant des pratiques de développement durables et respectueuses de l’environnement. Lors du FOCAC, l’Afrique et la Chine ont discuté des moyens de renforcer la coopération en matière de développement vert à travers des initiatives telles que le Centre de coopération environnementale Chine-Afrique.

Ils se sont engagés à soutenir les projets sur le changement climatique, à faire progresser les programmes verts Chine-Afrique et à organiser des tables rondes et des formations de renforcement des capacités. Les deux parties visent à faire avancer le programme d’innovation verte Chine-Afrique et à favoriser la collaboration sur les technologies vertes, circulaires et à faibles émissions de carbone.

Ces efforts visent à renforcer la capacité de l’Afrique à réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2063 de l’UA. Les initiatives du FOCAC s’alignent sur les programmes de développement mondiaux, tels que les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, favorisant ainsi des progrès partagés.

Avancées technologiques et numériques

Le FOCAC promeut le développement de l’économie numérique en Afrique, en facilitant le transfert de technologie et les investissements dans les infrastructures numériques. Il encourage les collaborations en science et technologie, stimulant l’innovation et la modernisation des économies africaines.

L’engagement de la Chine en faveur des progrès technologiques et numériques dans le cadre du FOCAC présente une opportunité importante pour le développement de l’Afrique. Ce partenariat vise à réduire la fracture numérique en renforçant l’infrastructure et les capacités technologiques de l’Afrique. Les initiatives comprennent la construction de réseaux de télécommunications avancés, la création de pôles de transfert de technologie et la fourniture de programmes de formation pour développer les compétences numériques de la main-d’œuvre africaine.

En favorisant l’innovation et en soutenant la croissance des économies numériques, les efforts de la Chine aident les pays africains à dépasser les étapes de développement traditionnelles et à s’intégrer plus efficacement dans l’économie numérique mondiale.

En conclusion, l’impact du FOCAC s’étend au-delà des relations bilatérales. Il se concentre sur le développement durable à long terme, garantissant que la coopération profite à la fois à la Chine et à l’Afrique d’une manière équilibrée et mutuellement avantageuse. Il évolue continuellement pour répondre aux problèmes émergents et s’adapter aux contextes mondiaux changeants, garantissant ainsi sa pertinence et son efficacité.

Alors que la 9e réunion du FOCAC approche dans quelques mois, l’évolution et l’adaptabilité continues du forum seront cruciales pour relever les défis émergents et garantir sa pertinence et son efficacité continues dans le renforcement du partenariat entre la Chine et l’Afrique.

Paul Frimpon – Executive Director, Africa-China Centre for Policy & Advisory.
Mercy Tedeku – Research Associate, Africa-China Centre for Policy & Advisory (ci-dessous)

The Africa-China Centre for Policy and Advisory is a Sino-African research and policy think tank and advisory firm headquartered in Accra, Ghana.

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