lundi, septembre 16

Des navires chinois et philippin entrent en collision en mer de Chine méridionale

La Chine et les Philippines se rejettent mutuellement la responsabilité de l’accrochage, dans un contexte de fortes rivalités territoriales.

Des navires battant pavillon chinois et philippin sont entrés en collision le 19 août lors d’un nouvel accrochage près d’un récif disputé en mer de Chine méridionale, la Chine et les Philippines pays se rejetant mutuellement la responsabilité de l’incident.

«En dépit de multiples mises en garde de la partie chinoise, le navire philippin 4410 est entré délibérément en collision avec le navire chinois 21551», a déclaré la télévision publique CCTV, citant un porte-parole des garde-côtes chinois, Gan Yu.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des eaux et des îles proches des côtes de plusieurs pays voisins, et a rejeté la décision du tribunal international en 2016. Les tensions entre la Chine et les Philippines se sont intensifiées ces derniers mois et ont été marquées par une série de confrontations en mer de Chine méridionale.

«Les navires des garde-côtes philippins ont pénétré illégalement dans les eaux proches du récif de Xianbin, dans les îles Nansha, sans l’autorisation du gouvernement chinois», a affirmé Gan Yu, en employant les noms chinois de l’atoll Sabina et des îles Spratleys. «Les garde-côtes chinois ont pris des mesures de contrôle contre les navires philippins conformément à la loi», a ajouté ce dernier.

De son côté, l’institution philippine en charge du dossier a indiqué que deux navires de ses garde-côtes avaient été endommagés après être entrés en collision avec des bateaux chinois qui effectuaient des «manœuvres illégales et agressives» près de l’atoll Sabina. Ces manœuvres ont «débouché sur des collisions causant des dommages structurels aux deux navires des garde-côtes philippins», a déclaré cette source dans un communiqué.

Manœuvre «dangereuse» des deux côtés

D’après des images diffusées par CCTV, un navire, identifié par la Chine comme battant pavillon philippin, est entré en collision avec un bateau chinois sur son flanc bâbord, avant de poursuivre sa route. D’autres images de CCTV ont montré le navire chinois heurtant l’arrière du navire philippin.

Les bandeaux d’information de CCTV affirment que l’incident s’est produit après que le navire philippin a opéré un «changement de direction soudain». La Chine a évoqué une manœuvre «non professionnelle et dangereuse». «Nous enjoignons fermement la partie philippine de cesser immédiatement ses infractions et ses provocations», a déclaré Gan Yu. Mais Manille a rejeté la faute sur Pékin.

La coque d’un navire philippin, le BRP Cape Engano, a subi une perforation de 13 centimètres, selon le directeur général du Conseil philippin de sécurité nationale Jonathan Malaya.

Quelques minutes plus tard, un deuxième navire philippin, le BRP Bagacay, a été «éperonné à deux reprises» par un navire des garde-côtes chinois et a subi des «dommages structurels mineurs», a indiqué Jonathan Malaya. L’équipage philippin n’a pas été blessé et a poursuivi sa mission de ravitaillement des îles Spratleys, a-t-il ajouté.

L’agence de presse chinoise, Xinhua, a précisé que l’incident avait eu lieu à 03H24 heures locales (19H24 GMT dimanche). Elle a également indiqué que le navire des garde-côtes philippins avait pénétré dans les eaux avoisinant le récif Second Thomas vers 06H00 heures du matin.

L’atoll Second Thomas (Image de Une) abrite une petite garnison philippine stationnée sur un navire militaire échoué par l’armée philippine en 1999, et se trouve à environ 200 kilomètres de l’île de Palawan, à l’ouest des Philippines, et à plus de 1.000 km de l’île chinoise de Hainan.

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Il a été le théâtre d’affrontements entre des bateaux chinois et philippins ces derniers mois, alors que la Chine redouble d’efforts pour faire valoir ses revendications sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale.

Pékin poursuivra ses «mesures énergiques» pour défendre ses intérêts

La Chine a promis le 19 août de prendre «prendre des mesures résolues pour sauvegarder sa souveraineté territoriale et ses droits et intérêts maritimes et pour faire respecter le caractère sacré de la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale».

Les actions des bateaux philippins ont «violé sérieusement la souveraineté de la Chine», a dénoncé Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. En dépit d’un pacte intérimaire conclu entre la Chine et les Philippines, en juillet, les tensions restent forte.

Pour Mao Ning, «la Chine s’est toujours engagée à gérer correctement les différends maritimes avec les Philippines par le dialogue et la consultation. Nous espérons que les Philippines honoreront leur engagement, respecteront sincèrement le consensus et les arrangements conclus avec la Chine, s’abstiendront de prendre des mesures susceptibles de compliquer la situation et collaboreront avec la Chine pour maîtriser la situation en mer».

A la suite de cette collision, les États-Unis ont condamné les actions de la Chine en mer de Chine méridionale et ont réaffirmé leur soutien aux Philippines. Pour la porte-parole de la diplomatie chinoise, «les États-Unis ne sont pas partie prenante dans la question de la mer de Chine méridionale et n’ont pas le droit d’interférer dans les questions maritimes entre la Chine et les Philippines, et encore moins d’utiliser le traité de défense mutuelle entre les États-Unis et les Philippines pour justifier la violation de la souveraineté, des droits et des intérêts de la Chine dans la mer de Chine méridionale. Les États-Unis doivent cesser d’attiser la confrontation en mer de Chine méridionale, de déstabiliser la région et d’y exacerber les tensions».

 

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