
Le président américain Donald Trump s’est dit prêt à faire des concessions douanières à la Chine en échange d’un accord sur TikTok, menacé d’interdiction aux États-Unis à moins que sa maison mère chinoise, ByteDance, n’accepte de céder ses activités américaines.
Il a donné jusqu’au 5 avril à ByteDance pour céder ses activités américaines. Au delà de ce délai, et sans cession, la très populaire plateforme TikTok sera interdite aux États-Unis, où elle a 170 millions d’utilisateurs.
«La Chine va devoir jouer un rôle (dans la vente de l’application), ils vont possiblement devoir l’approuver et s’ils le font, peut-être que je leur accorderai une petite réduction sur les droits de douane», a indiqué Donald Trump depuis la Maison Blanche.
Ce dernier venait d’annoncer 25% de droits de douane supplémentaires sur le secteur automobile, qui viennent s’ajouter à la longue liste de taxes utilisées par le chef d’État dans ses négociations commerciales et politiques avec les autres pays.
Dans le cas des voitures électriques chinoises, déjà taxées à 100% depuis août 2024, cela amènera les droits de douane à 125%. «Nous aurons une forme d’accord», pour maintenir TikTok aux États-Unis, a assuré Donald Trump.
Le 20 janvier, Donald Trump avait accordé un délai de 75 jours à ByteDance pour céder ses activités américaines, soit jusqu’au 5 avril. Au terme de ce délai, faute de cession, la très populaire plateforme est censée être interdite aux États-Unis, où elle a 170 millions d’utilisateurs, selon les termes d’une loi votée l’année dernière, au nom de la protection de la sécurité nationale.
«Nous aurons une forme d’accord», a répété le président. «Mais s’il n’est pas finalisé, ce n’est pas grave. Nous prolongerons simplement (le délai). J’ai le droit de le prolonger si je le souhaite», a-t-il ajouté. «TikTok est très populaire, (la plateforme) a beaucoup de succès, c’est très bien», a-t-il dit.
A la fin de son premier mandat, en 2020, Donald Trump avait cherché, en vain, à l’interdire aux États-Unis, au nom de la sécurité nationale. Mais en 2024, des élus démocrates et républicains sont revenus à la charge, et ont réussi à adopter une loi pour bannir le réseau social tant qu’il appartient à ByteDance.
Cependant, Donald Trump a changé d’avis pendant sa campagne, prenant la défense de l’application plébiscitée par les jeunes internautes, qui s’inquiètent de la disparition de la plateforme qui apporte un complément de revenu à de nombreux foyers américains, voir un salaire complet pour d’autres.
Plusieurs entreprises américaines souhaitent acquérir TikTok, même si ByteDance n’a pas fait part de son intention de vendre. «Nous négocions avec quatre groupes différents, et beaucoup de gens sont intéressés», a indiqué Donald Trump au début du mois de mars.
La start-up d’intelligence artificielle (IA) Perplexity a fait une offre, tout comme le «Project Liberty» créé par le promoteur immobilier et propriétaire de l’Olympique de Marseille Frank McCourt et rejoint par le cofondateur du réseau social Reddit Alexis Ohanian.
D’autres personnalités ont fait part de leur intérêt, dont l’influenceur MrBeast et Steven Mnuchin, secrétaire au Trésor durant le premier mandat de Donald Trump.
De son côté, la Maison Blanche a évoqué d’autres acheteurs potentiels, tels que les entreprises Microsoft et Oracle.