La Chine a déclaré le 4 septembre que des puissances étrangères utilisent des offres d’emploi et des rencontres en ligne pour attirer de jeunes étudiants, particulièrement ceux ayant accès à des données sensibles sur la recherche scientifique.
Le gouvernement chinois a averti les étudiants ayant accès à des informations sensibles qu’ils devaient notamment se méfier des «beaux garçons» ou des «belles filles» susceptibles de les inciter à espionner pour des nations étrangères.
De «beaux garçons» ou de «belles filles»
Le ministère accuse des services de renseignement étrangers d’user de nombreux stratagèmes pour mettre en confiance des étudiants, notamment via des encouragements, un soutien affectif ou encore des rémunérations pour certains services.
Selon le ministère, des pays étrangers utilisent des offres d’emploi et des rencontres en ligne pour «attirer» de jeunes étudiants, notamment ceux ayant accès à des «données de recherche scientifique sensibles».
«Ils peuvent même se dissimuler sous les faux traits de « beaux garçons » ou de « belles filles » et entraîner les jeunes étudiants dans des « pièges amoureux » où les faux sentiments sont de mise», a-t-il averti.
Le ministère de la Sécurité d’État n’a pas cité de pays spécifique utilisant ce type de méthode, mais il a mis en garde contre le fait que des espions pourraient se faire passer pour des universitaires, des chercheurs ou des consultants, et attirer des étudiants à court d’argent dans le cadre d’une «infiltration ciblée».
De nombreuses campagnes de sensibilisation
Le ministère avait déjà averti le grand public il y a quelques jours contre ces «loups déguisés en agneaux», c’est-à-dire des agents étrangers se faisant passer de «bons Samaritains». Cette annonce n’est d’ailleurs pas nouvelle en Chine, qui a déjà mené des campagnes de sensibilisation dans les universités.
En effet, depuis 2012, le ministère de la Sécurité d’État met régulièrement en garde les citoyens contre de potentiels espions désirant pousser des Chinois loyaux à trahir leur pays. Cette tendance s’est accélérée depuis l’ouverture en 2023 par le ministère, spécialisé notamment dans le contrespionnage, d’un compte sur le réseau social chinois WeChat, sur lequel il publie régulièrement des avertissements.
La Chine et les pays occidentaux s’accusent régulièrement d’espionnage. En juin, la Chine a accusé l’agence de renseignement britannique MI6 d’avoir recruté un couple qui travaillait pour le gouvernement chinois afin qu’il espionne pour le compte du Royaume-Uni. Le 3 septembre, une ex-assistante du gouverneur de l’État de New York a été arrêtée aux États-Unis, accusée d’avoir travaillé comme agente de la Chine en échange de millions d’euros.