lundi, septembre 16

FOCAC 2024. Plan d’action de Beijing (2025-2027)

Voici le plan complet d’action de la coopération entre la Chine et l’Afrique, pour la période 2025 – 2027.

 1. Préambule

1.1Du 4 au 6 septembre 2024, se sont tenus à Beijing le Sommet et la 9e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC), avec la participation respective des Chefs d’État et de Gouvernement et des Chefs de délégation de Chine et de 53 pays africains, et du Président de la Commission de l’Union Africaine (ci-après dénommés « les deux parties »), ainsi que des Ministres des Affaires étrangères et des Ministres chargés de la coopération économique.

1.2Les deux parties apprécient que le FOCAC, depuis sa création il y a 24 ans, a suivi la tendance générale à la paix, au développement et à la coopération gagnant-gagnant, surmonté de multiples défis tels que les bouleversements et instabilités dans le monde, la faiblesse de la reprise de l’économie mondiale et la propagation de l’épidémie de Covid-19, et contribué au développement approfondi de l’amitié et de la coopération sino-africaines sur tous les plans, devenant aujourd’hui une plateforme efficace de la coopération Sud-Sud et un étendard pour guider la coopération internationale avec l’Afrique.

1.3Les deux parties se réjouissent de la mise en œuvre efficace sur tous les plans des neuf programmes, du Plan d’action de Dakar (2022-2024), de la Vision 2035 de la Coopération Chine-Afrique et de la Déclaration sur la coopération sino-africaine de lutte contre le changement climatique lancés lors de la 8e Conférence ministérielle du FOCAC en 2021. Elles apprécient la tenue réussie du Dialogue des dirigeants chinois et africains en Afrique du Sud et le lancement par la Chine de l’Initiative pour le soutien à l’industrialisation de l’Afrique, du Programme d’assistance à la modernisation de l’agriculture de l’Afrique et du Plan de coopération sino-africaine pour le développement des talents et travailleront ensemble à les mettre en œuvre solidement en vue de réaliser le développement et la prospérité partagés.

1.4 Les deux parties apprécient hautement l’entraide entre la Chine et l’Afrique dans la lutte contre la Covid-19, et la tenue avec succès du Sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la Covid-19, qui ont permis de donner l’exemple de la coopération mondiale face à l’épidémie et d’écrire un nouveau chapitre dans la construction de la communauté d’avenir partagé Chine-Afrique. La Chine apprécie le soutien  apporté par l’Afrique sous différentes formes dans son action décisive contre l’épidémie. L’Afrique apprécie le soutien important et l’assistance sanitaire de la Chine.

1.5 Les deux parties apprécient hautement que les relations sino-africaines, soient entrées dans une ère nouvelle de la construction conjointe de la communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau. Les deux parties s’engagent à rester guidées et à maintenir l’ouverture et l’inclusion dans le développement des relations sino-africaines. La Chine s’engage à ne pas s’ingérer dans la recherche par les pays africains d’une voie de développement adaptée à leurs conditions nationales, à ne pas s’immiscer dans leurs affaires intérieures, à ne pas imposer sa volonté à l’Afrique, à ne pas assortir ses aides à l’Afrique de condition politique quelconque et à ne pas rechercher des intérêts politiques unilatéraux dans sa coopération en matière d’investissement et de financement avec l’Afrique. Les deux parties resteront fidèles à l’esprit d’amitié et de coopération sino-africaines et travailleront à porter leur partenariat de coopération stratégique global à une nouvelle hauteur.

1.6 Les deux parties apprécient pleinement l’engagement des dirigeants chinois et africains de construire une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, de promouvoir la coopération de qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et de porter l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale de même que l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et son deuxième plan décennal de mise en œuvre et l’Agenda de Développement Durable à l’horizon 2030(Agenda 2030). Elles œuvreront avec les autres pays du monde, tout en se conformant au droit international, à promouvoir une gouvernance mondiale fondée sur les amples consultations, la contribution conjointe et les bénéfices partagés, à construire un nouveau type de relations internationales, à porter les valeurs communes de l’humanité, et à bâtir un monde de paix durable, de sécurité universelle, de prospérité commune, ouverte, inclusive, propre et agréable.

1.7 Les deux parties estiment que l’Afrique est un partenaire important de la coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route ». À la lumière de l’esprit de la Route de la Soie et de l’Agenda 2063 de l’UA marqué par la paix, la coopération, l’ouverture, l’inclusion, l’inspiration mutuelle et le bénéfice partagé, elles œuvreront, en portant le principe dit « planifier ensemble, construire ensemble et partager ensemble », à favoriser la synergie étroite de la coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » avec l’Agenda 2063 de l’UA, notamment le Programme de Développement des Infrastructures en Afrique (PIDA), l’Agenda de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies  ainsi que les stratégies de développement des pays africains, et à renforcer la sécurité des projets et personnes dans le cadre de « la Ceinture et la Route », en vue d’apporter une plus grande contribution au renforcement de la coopération internationale, à la croissance économique mondiale et à l’accélération de la mise en œuvre de l’Agenda 2030.

1.8 La Chine apprécie les efforts de l’Afrique pour renforcer l’émergence collective dans l’unité, accélérer l’intégration et répondre dans la solidarité aux divers risques et défis. Convaincues que le développement de la Chine et de l’Afrique apportera davantage d’opportunités au développement de l’humanité, au respect mutuel de la sécurité collective et leurs civilisations respectives. Les deux parties s’engagent à renforcer leur coopération sur ces initiatives, à faire entendre leur voix commune sur les questions qui tiennent à cœur tous les pays en développement et à promouvoir ensemble un monde multipolaire égal et ordonné et une mondialisation économique bénéfique pour tous et inclusive.

1.9 Les deux parties estiment que les changements que traversent le monde, dans notre époque et l’histoire s’opèrent de manière inédite, et que le développement vigoureux du Sud global, auquel appartiennent la Chine et  l’Afrique, marque profondément le cours du monde. Elles restent unies avec les autres pays en développement, poursuivent l’indépendance et l’autonomie, s’engagent activement dans la coopération Sud-Sud et triangulaire et s’opposent au clivage idéologique et à la confrontation des blocs, de sorte à préserver les intérêts communs des pays du Sud global dans le nouveau cycle de la réforme du système de gouvernance mondiale. Les deux parties se soutiennent dans la préservation de leur souveraineté, de leur sécurité et de leurs intérêts de développement. La partie africaine poursuit résolument le principe d’une seule Chine et soutient fermement la Chine sur les questions touchant à ses intérêts vitaux et préoccupations majeures.

1.10 Les deux parties estiment que la Chine, le plus grand pays en développement, œuvre à un développement de qualité par une ouverture de haut niveau et à la promotion globale de la construction d’un grand pays et du grand renouveau national par la modernisation à la chinoise. La partie africaine apprécie hautement le troisième plénum du XXe Comité central du Parti communiste chinois qui s’est tenu en juillet dernier. Elle estime que le plénum a pris des dispositions systématiques sur l’approfondissement continu de la réforme sur tous les plans en Chine et la promotion de la modernisation à la chinoise et qu’il apportera plus d’opportunités et de perspectives aux pays africains et aux autres pays du monde. L’Afrique, continent regroupant le plus grand nombre de pays en développement, a démarré dans tous les domaines le deuxième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA, et travaille à accélérer le développement de la Zone de libre-échange continentale (ZLECAf) en vue d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique. Elles exploreront ensemble, sur la base de leurs développement et redressement respectifs, une modernisation caractérisée par le développement pacifique, la coopération mutuellement bénéfique et la prospérité commune, et bâtiront un partenariat sino-africain de confiance mutuelle, de bénéfice partagé, d’entraide et d’inspiration mutuelle, au plus grand bien des peuples chinois et africains.

1.11 Les deux parties apprécient la tenue, en marge du présent Sommet, de quatre conférences de haut niveau autour des thématiques suivantes : « Renforcer les échanges d’expériences en matière de gouvernance et explorer les voies de modernisation », « Favoriser l’industrialisation, la modernisation agricole et le développement vert et s’engager dans la voie de la modernisation », « Avancer ensemble vers un avenir partagé de paix durable et de sécurité universelle et fournir une garantie solide à la modernisation » et « Promouvoir la coopération de qualité dans le cadre de l’Initiative “la Ceinture et la Route” et bâtir une plateforme de modernisation marquée par les amples consultations, la contribution conjointe et les bénéfices partagés ». Elles approfondiront les échanges et la coopération dans ces domaines conformément aux consensus importants dégagés par les dirigeants chinois et africains.

1.12 Pour mettre en œuvre les acquis du Sommet et planifier, autour du thème « Travailler ensemble à promouvoir la modernisation pour construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau », la coopération amicale et mutuellement bénéfique sino-africaine dans différents domaines pour les trois prochaines années et au-delà, les deux parties ont élaboré ensemble et adopté à l’unanimité le présent Plan d’action.

2. Mesures prioritaires chinoises pour soutenir l’Afrique dans les trois ans à venir

2.1 La partie africaine apprécie hautement les mesures prioritaires annoncées par le Président Xi Jinping à la cérémonie d’ouverture du Sommet du FOCAC en faveur de la coopération sino-africaine des trois prochaines années et estime que ces mesures revêtent une portée pionnière et stratégique, répondent aux besoins de développement futur de la partie africaine et donneront une forte impulsion à l’essor vigoureux de la coopération sino-africaine. Elle entend travailler avec la Chine à renforcer l’articulation de leurs stratégies de développement pour promouvoir la concrétisation de ces mesures.

2.2 La Chine entend travailler avec la partie africaine à mettre en œuvre dans les trois ans à venir dix Actions de partenariat sur la modernisation dans les domaines de l’inspiration mutuelle entre civilisations, de la prospérité du commerce, de la coopération sur les chaînes industrielles, de l’interconnexion, de la coopération pour le développement, de la santé, du développement de l’agriculture au bénéfice de la population, des échanges humains et culturels, du développement vert et de la sécurité commune.

2.2.1 Action de partenariat pour l’inspiration mutuelle entre civilisations. La Chine entend bâtir avec la partie africaine un partenariat de dialogue dans le cadre de l’Initiative pour la civilisation mondiale, mettra en place une plateforme sino-africaine d’échanges d’expériences sur la gouvernance, et soutiendra la création d’un réseau Chine-Afrique de connaissances sur le développement et de 25 centres d’études sur la Chine et l’Afrique. Elle accompagnera l’Afrique dans la formation des talents en matière de gouvernance en s’appuyant sur Mwalimu Julius Nyerere Leadership School et invitera 1000 personnalités de partis politiques africains à venir en Chine dans le cadre des programmes d’échanges.

2.2.2 Action de partenariat pour la prospérité du commerce. La Chine accordera le traitement de tarif douanier zéro à 100% des produits en provenance des pays les moins avancés ayant avec elle des relations diplomatiques, conclura des accords-cadres de partenariat économique pour le développement partagé avec les pays africains qui en ont la volonté, renforcera la coopération sino-africaine sur l’inspection, la quarantaine et la normalisation et élargira l’accès au marché chinois des produits agricoles africains. Elle approfondira la coopération sino-africaine sur l’e-commerce, soutiendra la création par les pays africains de pavillons nationaux dans la zone pilote de l’e-commerce « Route de la Soie » et organisera des conférences en ligne pour former des professionnels africains dans ce domaine. La Chine mettra en œuvre un programme sino-africain sur le rehaussement de la qualité, créera un centre sino-africain de coopération et de recherche sur la normalisation et une plateforme de vérification de la confiance pour la numérisation du commerce et mènera une action sino-africaine de renforcement des capacités sur l’évaluation de la conformité.

2.2.3 Action de partenariat pour la coopération sur les chaînes industrielles. La Chine soutiendra le développement des chaînes de valeur, de l’industrie manufacturière et de la transformation poussée des produits minéraux cruciaux en Afrique, établira des cercles de développement de la coopération industrielle sino-africaine dans les cinq sous-régions africaines, réalisera des infrastructures nécessaires pour dix parcs industriels et organisera 100 séminaires pour des professionnels de l’industrialisation. Elle œuvrera à développer une zone pilote Chine-Afrique pour la coopération économique et commerciale approfondie, créera un fonds pour soutenir cette coopération, et favorisera une intégration industrie-commerce des entreprises chinoises et africaines et un développement synergique des parcs industriels chinois et africains. Elle mettra en œuvre un programme de renforcement des capacités des PME africaines, leur fournira des soutiens financiers, organisera 50 séances d’échanges et formera 1000 professionnels de la gestion. Elle établira avec la partie africaine des centres de coopération sur les technologies numériques et favorisera la réalisation en Afrique par les entreprises chinoises de 20 projets de démonstration sur les infrastructures numériques et la transition numérique.

2.2.4 Action de partenariat pour l’interconnexion. La Chine soutient fermement l’intégration africaine, encouragera les entreprises chinoises à mettre en œuvre 30 projets d’interconnexion des infrastructures en Afrique et continuera d’apporter de l’assistance à l’UA et au développement de la ZLECAf. Elle favorisera le développement en synergie des infrastructures de transport et des parcs industriels construits et opérés par les entreprises chinoises sur le continent et construira un système de transport combiné multimodal fluvial, routier, ferroviaire et maritime reliant le Centre et l’Ouest du pays avec l’Afrique. Elle travaillera à renforcer l’interconnexion des marchés financiers chinois et africains et à approfondir la coopération sino-africaine en matière de règlements en monnaie locale et de technologies financières, et sera heureuse de voir l’émission par les pays africains d’obligations Panda sur le marché chinois.

2.2.5 Action de partenariat sur la coopération pour le développement. La Chine entend publier avec la partie africaine une déclaration conjointe sur l’approfondissement de leur coopération dans le cadre de l’Initiative pour le développement mondial. Elle travaillera avec l’Afrique à développer un réseau de centres de promotion du développement mondial et mettra en œuvre sur le continent 1000 projets de bien-être social Petits et Beaux. Elle soutiendra l’organisation sur le continent des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’Été en 2026 et de la Coupe d’Afrique des Nations en 2027. Elle créera un centre d’excellence Chine-Afrique (Éthiopie)-ONUDI. La Chine annulera les dettes liées aux prêts intergouvernementaux sans intérêt non remboursées et arrivant à échéance fin 2024 des pays les moins avancés africains ayant des relations diplomatiques avec elle. Le gouvernement chinois fera don de 50 millions de dollars américains à la Facilité du partenariat Chine-Groupe de la Banque mondiale (CWPF) pour soutenir notamment le développement inclusif et durable des pays africains. La Chine appelle la communauté internationale à agir conjointement pour que le secteur privé dans le monde fournisse aux pays africains du soutien financier sous forme notamment de liquidités, afin de mieux accompagner l’Afrique dans la réalisation du développement durable.

2.2.6 Action de partenariat pour la santé. La Chine créera une alliance des hôpitaux chinois et africains, travaillera avec les pays africains à créer des centres de médecine conjoints et des centres de médecine traditionnelle, renforcera la coopération dans les domaines comme la médecine traditionnelle et la médecine intelligente et mettra en œuvre un plan de la médecine mini-invasive. Elle approfondira la coopération technologique sino-africaine sur la santé publique, formera pour le continent 100 professionnels de santé, soutiendra le développement et l’opération du CDC africain et de ses cinq centres de coordination régionale, enverra en Afrique 2000 professionnels médicaux et experts de santé publique, mettra en œuvre l’initiative « Cent équipes médicales dans mille villages » pour donner des soins médicaux gratuits et continuera d’aider au mieux de ses capacités l’Afrique à lutter contre les épidémies. La Chine réalisera dix établissements de soins médicaux et dix projets de démonstration de l’élimination du paludisme et favorisera l’investissement par les entreprises chinoises dans des projets de production de médicaments et de vaccins en Afrique afin de renforcer les capacités de production locale des médicaments des pays africains.

2.2.7 Action de partenariat pour le développement de l’agriculture au bénéfice de la population. La Chine soutiendra la partie africaine dans ses efforts visant à éliminer la faim et à réaliser la sécurité alimentaire et le développement durable de l’agriculture. Elle établira un réseau de coopération Chine-Afrique sur la modernisation agricole, construira ou modernisera en Afrique dix centres de démonstration de technologies agricoles, construira des zones de démonstration agricole standardisées d’une superficie d’au moins 100 000 mu (environ 6 670 hectares) et fournira à des pays africains des aides alimentaires d’urgence d’un milliard de yuans RMB. Elle créera une alliance Chine-Afrique pour l’innovation scientifique et technologique agricole, développera 100 villages de démonstration de la réduction de la pauvreté par le développement agricole, enverra 500 agronomes en Afrique, formera 1000 entrepreneurs agricoles pionniers, et travaillera à promouvoir le développement d’un centre de coopération de juncao Chine-Afrique et du Centre de bambou Chine-Afrique. Elle mettra en œuvre de façon approfondie l’initiative « Cent entreprises dans mille villages » avec 500 projets d’intérêt public dans les domaines tels que la santé des femmes et des enfants, l’éducation, la formation, le développement rural et l’eau potable, et encouragera les entreprises chinoises en Afrique à y créer au moins un million de postes d’emploi.

2.2.8 Action de partenariat pour les échanges humains et culturels. La Chine appliquera en profondeur « Avenir de l’Afrique – plan de coopération Chine-Afrique sur la formation professionnelle », établira conjointement avec les pays africains des instituts d’ingénierie et créera ou modernisera dix Ateliers Luban et 20 établissements scolaires. Elle fournira la formation à 60 000 Africains avec notamment le programme sur l’autonomisation des femmes en Afrique et le programme sur l’épanouissement des jeunes en Afrique. Elle perfectionnera la plateforme sino-africaine de la coopération scientifique et éducative et mettra en place un centre de coopération régionale Chine-Afrique sur l’éducation numérique. Elle mettra en œuvre dix projets d’échanges humains et culturels, fera avancer avec l’Afrique le programme « Route de la Soie culturelle », invitera 1000 professionnels culturels et touristiques africains à venir en Chine pour des séminaires et mettra en œuvre un programme de coopération sino-africaine sur l’innovation audiovisuelle. L’année 2026 sera l’Année sino-africaine des échanges humains et culturels.

2.2.9 Action de partenariat pour le développement vert. La Chine soutiendra l’Afrique dans ses efforts visant à renforcer ses capacités d’adaptation au changement climatique, fournira des technologies et produits des énergies nouvelles, développera 30 projets d’énergies propres et de développement vert et mettra en place un fonds spécial sino-africain pour les chaînes industrielles vertes. Elle accompagnera l’Afrique dans le renforcement de ses capacités et mènera des recherches conjointes notamment sur la prévention, la réduction et la gestion des catastrophes naturelles, la conservation de la biodiversité, l’amélioration de la qualité de l’environnement et la lutte contre la désertification et établira en coopération avec l’Afrique une plateforme sur l’alerte météorologique précoce. Elle mettra en place un forum Chine-Afrique sur l’utilisation pacifique des technologies nucléaires, établira avec des pays africains 30 laboratoires conjoints, construira en Afrique un centre affilié au Centre de coopération sino-africaine sur l’application de la télédétection par satellite, mènera une coopération sur la planification de l’espace marin et soutiendra la participation des pays africains au programme de la Station de recherche lunaire internationale et aux missions d’exploration de la Lune et de Mars menées par la Chine.

2.2.10 Action de partenariat pour la sécurité commune. La Chine entend travailler avec la partie africaine à bâtir un partenariat pour mettre en œuvre l’Initiative pour la sécurité mondiale, à établir une zone de démonstration et à lancer une coopération préliminaire dans le cadre de cette Initiative. Elle fournira à la partie africaine des aides militaires sans contrepartie d’un milliard de yuans RMB. Elle soutiendra le développement des armées des pays africains, formera 6000 professionnels militaires pour l’Afrique, invitera 500 jeunes officiers africains à venir en visite en Chine, mènera des exercices, entraînements et patrouilles conjoints entre les armées chinoise et africaines et mettra en œuvre une action de déminage pour l’Afrique. Elle approfondira les échanges et coopération sur la garantie de la sécurité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et formera pour la partie africaine 1000 agents de police et d’application de la loi en vue de préserver ensemble la sécurité des projets de coopération et des personnels.

2.3 Pour assurer la mise en œuvre des dix Actions de partenariat, la Chine entend accorder à l’Afrique un soutien de 360 milliards de yuans RMB , y compris : amener les institutions financières chinoises à accorder une ligne de crédit de 210 milliards de yuans RMB ; fournir des aides de toutes sortes de 80 milliards de yuans RMB ; amener les entreprises chinoises à investir au moins 70 milliards de yuans RMB en Afrique, pour accorder un soutien fort à la coopération sino-africaine dans les divers domaines.

3. Coopération politique, paix et sécurité

3.1 Visites et dialogues de haut niveau

3.1.1Les deux parties reconnaissent que la diplomatie de concertation permanente impulsée par les dirigeants chinois et africains joue un rôle important irremplaçable pour guider le développement des relations sino-africaines et entendent faire valoir davantage l’orientation et le pilotage de cette diplomatie sur les questions globales, stratégiques et directionnelles pour les relations sino-africaines en vue de bâtir le consensus sur les questions régionales et internationales, d’approfondir l’amitié traditionnelle, d’accroître la confiance politique mutuelle, et de consolider la base politique des relations sino-africaines.

3.1.2Les deux parties apprécient que le ministre chinois des Affaires étrangères consacre chaque année à l’Afrique son premier déplacement à l’étranger au début de l’année depuis 34 ans consécutifs et conviennent unanimement de continuer d’intensifier les échanges de haut niveau et de renforcer la communication et la coordination stratégiques en vue de garantir solidement un développement de haut niveau des relations sino-africaines. Dans le même esprit, plusieurs ministres africains des Affaires étrangères et d’autres domaines se sont rendus en République populaire de Chine.

3.1.3Les deux parties perfectionneront les mécanismes entre la Chine et les pays africains, tels que les commissions bilatérales, les commissions intergouvernementales, les dialogues stratégiques, les consultations politiques entre les Ministres des Affaires étrangères, les commissions conjointes (mixtes) économiques et commerciales, les groupes de travail conjoints ainsi que les comités de pilotage. Elles tiendront en temps opportun la réunion des Coordinateurs sur la mise en œuvre des actions de suivi du Sommet de Beijing 2024 du FOCAC.

3.2 Échanges entre partis politiques, organes législatifs, instances consultatives et collectivités locales

3.2.1Les deux parties estiment que les échanges et la coopération entre partis politiques, organes législatifs, instances consultatives et collectivités locales sont une composante importante de la coopération sino-africaine et revêtent une signification majeure pour approfondir les échanges d’expériences et l’inspiration mutuelle en matière de gouvernance, accroître la connaissance et la confiance mutuelles et consolider la base politique des relations sino-africaines.

3.2.2Les deux parties intensifieront, si possible de manière prévisible, les échanges de haut niveau entre les partis politiques, approfondiront les dialogues politiques bilatéraux et multilatéraux, accroîtront la coopération en matière de renforcement des capacités des partis politiques, et soutiendront les partis politiques africains dans leurs efforts visant à améliorer la gouvernance et à explorer de manière autonome une voie de modernisation adaptée aux réalités nationales.

3.2.3Les deux parties renforceront les échanges et la coopération entre les dirigeants, commissions, comités, groupes d’amitié, députés et parlementaires, et les services administratifs de l’Assemblée populaire nationale (APN) de Chine et des parlements des pays africains, et organiseront des colloques bilatéraux et multilatéraux, afin d’accroître la connaissance mutuelle et l’amitié et d’intensifier les échanges et l’inspiration mutuelle sur la législation. Les deux parties entameront les échanges et la coopération entre la Cour populaire suprême chinoise et la Cour de Justice de l’UA ainsi qu’entre les organes judiciaires chinois et africains. Les deux parties s’engagent à travailler ensemble pour élaborer et partager le programme de travail de ces engagements.

3.2.4Les deux parties intensifieront les échanges amicaux entre l’APN de Chine et le Parlement panafricain, l’Union parlementaire africaine (UPA) et les autres organisations parlementaires régionales en Afrique, et renforceront la coopération entre l’APN et les parlements des pays africains dans les organisations internationales comme l’Union interparlementaire afin de défendre les intérêts communs ainsi que la justice et l’équité internationales.

3.2.5Les deux parties intensifieront les échanges et la coopération du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois (CCPPC), de ses commissions et de son groupe d’amitié sino-africaine avec les pays africains, les organisations sous régionales ou régionales et les personnalités de différents milieux de l’Afrique.

3.2.6Les deux parties approfondiront les échanges entre le Conseil économique et social de Chine, et le Conseil économique, social et culturel de l’UA, l’Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d’Afrique (UCESA), ainsi que les conseils économiques et sociaux et institutions concernées des pays africains.

3.2.7Les deux parties travailleront à ce que les gouvernements locaux établissent davantage de jumelages sur la base du volontariat, de l’égalité, de l’amitié et du bénéfice mutuel, passeront à la coopération économique et commerciale décentralisée, et travailleront à renforcer les mécanismes du Forum sur la Coopération sino-africaine des gouvernements locaux et du Forum populaire sino-africain, et à mettre en place dans les pays africains l’Action sur la connectivité entre les peuples le long de la Route de la Soie et le Réseau de coopération des ONG le long de la Route de la Soie. Elles Fvaloriseront le rôle du Forum des responsables des associations d’amitié sino-africaine et encourageront ces associations à renforcer les échanges et à développer la coopération.

3.2.8Les deux parties continueront d’encourager les syndicats à renforcer la coopération par l’organisation de visites croisées et de séminaires thématiques, le renforcement des capacités et le partage d’informations.

3.3 La Chine et l’Union Africaine

3.3.1Les deux parties apprécient les nouveaux progrès réalisés dans l’intégration africaine et saluent hautement les acquis importants obtenus dans la réforme institutionnelle de l’UA. La Chine félicite l’UA de son adhésion au G20, et continuera de soutenir la promotion de ses priorités au sein du G20.

3.3.2Les deux parties reconnaissent le rôle important que joue l’UA dans la préservation de la paix et de la stabilité en Afrique et la promotion de l’intégration africaine. La Chine continuera de soutenir l’UA dans le renforcement de ses capacités en matière de prévention et de résolution des conflits conformément au principe de solutions africaines aux problèmes africains.

3.3.3La Chine continuera de soutenir l’UA et les pays africains dans la mise en œuvre du PIDA, et entend faire progresser l’interconnexion du continent africain selon les règles du marché, favoriser la synergie avec les projets prioritaires du PIDA-PAP 2, promouvoir la planification conjointe des projets, accompagner le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique de l’Agence de développement de l’UA (AUDA-NEPAD) dans le renforcement des capacités, et organiser des formations spécifiques des ressources humaines.

3.3.4.1 Avec des arrangements de libre-échange plus flexibles, complets, pratiques et plus pragmatiques, des domaines plus larges, les deux parties saluent la contribution de l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique organisée dans la province chinoise du Hunan, à la coopération économique et commerciale infranationale entre la Chine et l’Afrique. La Chine est prête à accorder des préférences commerciales aux pays africains, à accroître la confiance des entreprises chinoises en l’investissement en Afrique, et à élargir davantage l’investissement et le transfert de technologies à l’égard de l’Afrique. La CADFUND va continuer à jouer un rôle important à cet égard. La partie africaine est prête à travailler avec la Chine pour créer un environnement d’affaires et d’investissement plus propice, favoriser l’intégration des marchés chinois et africain, et donner une plus grande impulsion au développement et à la prospérité partagés. La Chine continuera de soutenir la ZLECAF en vue d’accroître le volume du commerce intra africain par la création de chaines de valeur.

3.3.4.2 La Chine continuera à soutenir le renforcement des capacités de l’UA et la négociation d’un mémorandum d’entente sur la coopération économique et commerciale ainsi que la création d’une commission économique et commerciale conjointe avec l’UA.

3.3.5 Les deux parties soutiennent le Centre africain de Contrôle et de Prévention des maladies (CDC Afrique) et se félicitent de l’opérationnalisation de l’Agence africaine des médicaments (AMA) et dans le même sillage continueront leur action en vue de l’éclosion d’une industrie pharmaceutique locale en Afrique par le biais d’investissements publics et privés.

3.3.6 Les deux parties intensifieront les échanges et la coopération entre la Chine et l’UA et ses institutions affiliées, renforceront la communication et la coordination et bâtiront le consensus sur le développement en Afrique, les expériences en matière de gouvernance, les stratégies de développement, ainsi que les questions régionales et internationales, et soutiendront la mise en place de mécanismes de coopération avec la Chine par le Système de Paiement et de Règlement Panafricain (PAPSS) et l’UA de Radiodiffusion (UAR). Elles travailleront à ce que la coopération entre l’UA et les Communautés économiques régionales africaines soit plus bénéfique pour les populations à travers un développement inclusif et prospère.

3.4 Coopération sur la paix et la sécurité

3.4.1 Gouvernance sécuritaire mondiale

3.4.1.1 Les deux parties soulignent que la paix et la sécurité en Afrique demeurent un volet important de la coopération sino-africaine et entendent porter la vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, mettre en œuvre ensemble l’Initiative pour la sécurité mondiale et entamer une coopération préliminaire dans le cadre de cette Initiative. Elles œuvreront ensemble à concrétiser les consensus importants dégagés lors de la conférence de haut niveau « Avancer ensemble vers un avenir partagé de paix durable et de sécurité universelle et fournir une garantie solide à la modernisation », à faire avancer la mise en œuvre du Plan de paix et de sécurité Chine-Afrique, à approfondir la communication et la coordination sur les grandes questions de sécurité régionale et internationale et à apporter leur contribution à l’amélioration du système de gouvernance sécuritaire mondiale et à la défense de l’équité et de la justice internationales. Les deux parties se félicitent des efforts de médiation de l’Angola, sous l’égide de l’UA, dans la crise sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) .

3.4.1.2 Conformément au GSI, la Chine est prête à accueillir des programmes de formation sur la défense et la sécurité pour les pays africains, afin d’améliorer la gouvernance en matière de sécurité. La Chine salue la participation de tous les pays africains à ces programmes de formation.

3.4.1.3 Les deux parties apprécient la contribution active de la Chine et de l’Afrique à la préservation de la paix et de la stabilité régionales et mondiales. Elles estiment que tous les pays doivent poursuivre la vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de chaque pays, observer les buts et principes de la Charte des Nations Unies, prendre en compte les préoccupations sécuritaires légitimes de tous les pays, rechercher par voie de dialogue et de consultations des solutions pacifiques aux divergences et différends interétatiques et adopter une approche intégrée pour la préservation de la sécurité conventionnelle et non conventionnelle.

3.4.1.4. Les deux parties estiment qu’il faut privilégier des solutions africaines aux problèmes africains et travaillent ensemble à la mise en œuvre intégrale de l’initiative « Faire taire les armes ». Toutefois, la Chine offrira sa médiation autant que faire se peut lorsqu’elle est sollicitée dans le cadre de résolution d’un conflit en Afrique. Elles estiment que l’Architecture africaine de paix et de sécurité est un cadre fort pour répondre aux défis et menaces sécuritaires auxquels fait face le continent africain, et appellent la communauté internationale à continuer de relever les défis de la région par voie diplomatique. La partie africaine apprécie la Perspective pour la paix et le développement dans la Corne de l’Afrique avancée par la Chine. Les deux parties réitèrent leur volonté d’intensifier la coordination au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur les questions touchant à la paix et à la sécurité de l’Afrique en vue de défendre leurs intérêts communs. La Chine entend œuvrer à ce que davantage de ressources mondiales dédiées à la lutte antiterroriste soient consacrées aux pays en développement et accompagner les pays africains dans le renforcement de leurs capacités de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. La Chine soutient l’initiative de l’Agence AUDA-NEPAD pour développer un programme axé sur le triptyque paix-sécurité-développement et soutiendra le Centre de l’UA pour la reconstruction et le développement post-conflit dans la mise en œuvre de ce programme.

3.4.2 Maintien de la paix, lutte contre le terrorisme, application de la loi et affaires consulaires

3.4.2.1 La Chine appuie les efforts autonomes des pays africains visant à mener des opérations de maintien de la paix de manière indépendante, à préserver la sécurité régionale et à lutter contre le terrorisme et soutient la construction du mécanisme de sécurité collective en Afrique, en privilégiant les solutions africaines aux problèmes africains. La Chine réaffirme son engagement à soutenir le Fonds africain revitalisé pour la paix. La Chine affirme jouer un rôle central dans le renforcement de cette initiative cruciale y compris la contribution de l’expertise nécessaire. Ce soutien souligne l’engagement de la Chine à renforcer la paix et la stabilité sur le continent africain et à travailler en collaboration avec le Fonds de l’Union africaine pour la réalisation d’une Afrique pacifique et prospère. L’UA exprime sa gratitude à la Chine pour le grand soutien apporté à la base logistique continentale de Douala ainsi que pour la résolution 2719 de l’ONU établissant le cadre visant à fournir un financement prévisible et durable aux opérations de soutien à la paix de l’UA par le biais des contributions statutaires de l’ONU. La Chine soutient les efforts des pays africains pour lutter contre le terrorisme et s’oppose à la politisation de la lutte contre le terrorisme et au recours au deux poids deux mesures et appelle la communauté internationale à accroître son soutien au renforcement des capacités antiterroristes des pays africains. Les deux parties s’engagent à ne pas offrir d’abris aux individus poursuivis pour acte de terrorisme ou finançant le terrorisme. La Chine apportera son expertise et son soutien au Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme basé à Alger ainsi qu’au bureau de Rabat du Programme de l’ONU pour la lutte contre le Terrorisme et la Formation en Afrique.

3.4.2.2 Les deux parties continueront de renforcer les opérations de maintien de la paix et la coopération antiterroriste dans le cadre des Nations Unies, d’intensifier leurs échanges sur les politiques et compétences relatives au maintien de la paix, de mener des entraînements conjoints et des formations sur place des forces de maintien de la paix chinoises et africaines et de développer la coopération sur le contrôle des armes légères et de petit calibre et les explosifs de fabrication artisanale. A cet égard, les pays africains notamment ceux situés dans la Corne de l’Afrique, au Cabo Delgado et au Sahel durablement affectés par le fléau du terrorisme seront davantage soutenus dans le renforcement de leurs capacités en matière de lutte contre le terrorisme.

3.4.2.3 Les deux parties continueront d’organiser des réunions dans le cadre du Forum Chine-Afrique sur la paix et la sécurité. Elles travailleront à enrichir la dimension professionnelle, à approfondir l’édification institutionnelle de ce forum, à promouvoir les échanges entre les officiers jeunes et d’âge moyen chinois et africains et la Chine et l’Afrique vont continuer à renforcer différents niveaux des plateformes d’échanges multidimensionnelles sur la paix et la sécurité.

3.4.2.4 Les deux parties continueront de renforcer les échanges de renseignements et la coordination des opérations dans la lutte contre les organisations terroristes internationales, de soutenir le renforcement des capacités antiterroristes des pays africains et de coopérer sur la préservation de la sécurité des voies maritimes dans le golfe d’Aden, le golfe de Guinée l’Océan Indien et au large de la Somalie. La partie africaine apprécie les  initiatives de la Chine relatives à sa plaidoirie en faveur de l’Afrique dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au niveau des instances internationales.

Tenant compte du fait que le Sahel est devenu la zone d’Afrique la plus touchée par le terrorisme actuellement, la partie africaine souhaite davantage le soutien de la Chine dans la lutte contre ce fléau qui impacte négativement toute action de développement socio-économique de la région.

3.4.2.5 La Chine continuera d’organiser des formations sur l’application de la loi en fonction des besoins des autorités policières africaines. Elle fournira au mieux de ses capacités des aides en matière d’équipements policiers à la partie africaine.

3.4.2.6 Les deux parties renforceront les échanges de renseignements et l’assistance aux enquêtes dans le cadre d’Interpol, d’Afripol, des organisations de coopération régionale et des arrangements bilatéraux.

3.4.2.7 La Chine entend développer une coopération institutionnalisée avec Afripol, organiser régulièrement le dialogue ministériel sur la sécurité dans l’application de la loi avec 14 pays d’Afrique de l’Est, et coopérer avec l’Organisation de coopération des chefs de police d’Afrique Orientale (EAPCCO) et ses membres sur la garantie conjointe de la sécurité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », la lutte contre la criminalité transnationale et le renforcement de la capacité d’application de la loi.

3.4.2.8 Les deux parties coopéreront pour lutter contre le transfert illicite et l’abus d’armes légères, d’armes de petit calibre et de munitions et entendent engager des échanges sur les politiques et expériences liées à l’identification et au traçage des armes légères, des armes de petit calibre et des munitions ainsi qu’à la gestion de leurs utilisateurs finaux. La partie chinoise fournira à la partie africaine des soutiens techniques nécessaires et des aides matérielles dans la mesure du possible.

3.4.2.9 Les deux parties renforceront leur coopération notamment dans les domaines de la lutte contre les crimes portant atteinte à la sécurité des personnes, la dégradation de l’environnement et la sécurité nationale, comme la lutte contre la traite des personnes, l’extraction illégale de l’or et des autres minerais, la contrebande et le trafic illicites d’espèces de faune et de flore sauvages et le trafic de drogue, ainsi qu’en matière de rapatriement des fugitifs et des avoirs mal acquis et de trafics des êtres humains et d’ossements humains. Dans le même ordre, les deux parties encourageront les échanges scientifiques capables d’aboutir au développement de leurs systèmes de détection rapide de la contrefaçon des produits pharmaceutiques, de la monnaie et tout autre article vendu sur les marchés africains.

3.4.2.10 Les deux parties travailleront plus étroitement pour lutter contre l’immigration illégale et la traite des êtres humains sur le continent. La Chine est prête à soutenir l’UA dans la mise en œuvre du Cadre politique de l’UA en matière de migration pour l’Afrique et du Plan d’action 2018-2030, de la Position africaine commune sur la migration et le développement, ainsi que de la Politique continentale sur la prévention de la traite des personnes en Afrique et de la politique continentale sur la prévention du trafic illicite de migrants en Afrique, les lignes directrices continentales sur le retour, la réadmission et la réintégration et la Convention de l’Organisation de l’Union africaine régissant les aspects spécifiques des problèmes des réfugiés en Afrique. Les deux parties encouragent la négociation de conventions d’entraide judicaire et d’extradition et faciliteront la protection consulaire de leurs ressortissants respectifs.

3.4.2.11 Les deux parties faciliteront davantage la mobilité humaine dans tous les domaines par la simplification des procédures de visas en faveur des officiels, des hommes d’affaires, des touristes, des étudiants et le renforcement de l’efficacité de la délivrance de visas.

3.4.3 Cybersécurité et intelligence artificielle

3.4.3.1 L’Afrique se félicite de l’Initiative mondiale pour la gouvernance de l’intelligence artificielle (IA) et de l’Initiative mondiale sur la sécurité des données avancées par la Chine, apprécie les efforts chinois visant à renforcer les compétences de développement et les droits des pays en développement dans la gouvernance mondiale de l’IA et entend mettre en oeuvre conjointement avec la Chine la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies portant sur l’intensification de la coopération internationale sur le renforcement des capacités en matière d’IA.

3.4.3.2 Les deux parties sont d’avis qu’il faut accorder la même importance au développement et à la sécurité, combler sans cesse le fossé en matière de technologies intelligentes et le fossé numérique, prévenir ensemble les risques et œuvrer à établir un cadre de gouvernance mondiale en la matière ayant l’ONU comme canal principal. Elles s’opposent au clivage idéologique, à la création de groupes exclusifs, et à l’utilisation du monopole technologique et des mesures coercitives unilatérales pour créer des barrières au développement et entraver le développement de l’IA des autres pays. Les deux parties entendent aussi coopérer pour endiguer les dangers potentiels qui pourraient survenir dans l’utilisation artificielle.

3.4.3.3 Dans le cadre de l’Initiative mondiale pour la gouvernance de l’IA, de l’Initiative sur la construction conjointe Chine-Afrique de la communauté d’avenir partagé dans le cyberespace et de l’Initiative mondiale sur la sécurité des données, les deux parties approfondiront la coopération internationale sur le renforcement des compétences de l’IA, promouvront les échanges notamment sur les règles de la circulation transfrontalière des données, la conformité réglementaire et la sécurité dans l’application des nouvelles technologies, la protection de la vie privée ainsi que les lois et règlements liés à Internet, et travailleront ensemble à promouvoir l’élaboration des règles de la gouvernance numérique mondiale si applicable.

3.4.3.4 Les deux parties développeront des échanges et dialogues dans les domaines notamment de l’IA et de la sécurité des données.

3.4.3.5 Les deux parties encourageront leurs équipes nationales d’intervention en cas d’urgence informatique (CERT) à établir des contacts et des échanges, à traiter ensemble les incidents de cybersécurité transfrontaliers, à partager des informations, à mener des échanges d’expériences en la matière et à renforcer la coopération sur l’intervention d’urgence en matière de cybersécurité et à entreprendre des voyages d’études.

3.4.3.6 La partie africaine apprécie le rôle actif que joue le Forum sur le développement et la coopération d’Internet Chine-Afrique dans l’approfondissement de la coopération sino-africaine sur la cybersécurité et l’informatisation, et entend travailler avec la partie chinoise à valoriser les plateformes dont le Centre d’échanges et de coopération Chine-Afrique sur la cybersécurité et l’informatisation pour faire avancer ensemble la mise œuvre du consensus dégagé lors du Forum.

3.4.4 Sécurité nucléaire, sûreté biologique et non-prolifération

3.4.4.1 Les deux parties réaffirment qu’« une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée » et soutiennent la réduction du rôle des armes nucléaires dans la politique de sécurité nationale. Elles appellent les États dotés d’armes nucléaires à adopter la politique du non-recours en premier aux armes nucléaires, et à mener des négociations pour conclure un traité sur l’engagement mutuel de non-recours en premier aux armes nucléaires ou publier une déclaration politique à ce sujet, et soutiennent les négociations pour un instrument juridique international portant sur la fourniture aux États non dotés d’armes nucléaires des garanties négatives de sécurité.

3.4.4.2 Les deux parties appellent tous les États dotés d’armes nucléaires à apporter leur plein soutien respectivement à la construction d’une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, et au Traité de Pelindaba notamment en ratifiant les protocoles au Traité sur une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique, et à continuer de soutenir les efforts des pays de la région visant la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive.

3.4.4.3 Les deux parties renforceront la coopération dans le domaine de l’utilisation pacifique des technologies nucléaires, continueront d’intensifier la communication et la coopération sur les plateformes telles que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’accord régional africain de coopération pour la recherche, le développement et la formation dans le domaine de la science et de la technologie nucléaire (AFRA) et la Commission Africaine de l’Energie Nucléaire (AFCONE), favoriseront ensemble un nouvel ordre de la gouvernance nucléaire mondiale juste et équitable qui tient compte des conditions et besoins réels des pays en développement, et envisageront la possibilité de signer un document de coopération tripartite Autorité chinoise de l’énergie atomique-AIEA-UA sur l’utilisation pacifique des technologies nucléaires et valoriseront les atouts et ressources de toutes les parties pour fournir des biens et services publics aux pays africains dans la promotion de l’utilisation pacifique des technologies nucléaires.

3.4.4.4 Les deux parties soutiendront les projets de construction des infrastructures d’énergie nucléaire, d’exploitation et de valorisation des ressources d’uranium ainsi que d’application et de promotion des technologies nucléaires, en vue de stimuler le développement de l’industrie de l’utilisation pacifique des technologies nucléaires dans les pays africains.

3.4.4.5 Les deux parties œuvreront à promouvoir la gouvernance mondiale de la sûreté biologique, à défendre l’autorité du droit international et de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques en particulier, et à renforcer la coordination des politiques et la coopération pragmatique.

3.4.4.6 Les deux parties estiment que l’utilisation des sciences et technologies à des fins pacifiques constitue un droit inaliénable consacré par le droit international à chaque pays, et soutiennent la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies intitulée « promotion de la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques dans le contexte de la sécurité internationale ».

3.5 Coopération dans les affaires internationales

3.5.1 Les deux parties estiment que le monde est entré dans une nouvelle période de turbulences et de transformations, alors que l’orientation du développement et du progrès de l’humanité ne changera pas, que la logique générale d’un avancement sinueux de l’histoire mondiale ne changera pas, et que la grande tendance vers un avenir partagé de la communauté internationale ne changera pas. La Chine et l’Afrique, partageant des passés similaires, des parcours de lutte communs et les mêmes missions de développement, travailleront ensemble à défendre les possibilités de développement et les intérêts communs des pays en développement, en vue d’apporter au monde plus d’énergies positives et de certitudes.

3.5.2 Les deux parties prennent note que cette année marque le 70e anniversaire des Cinq Principes de la Coexistence pacifique. La Chine apprécie l’organisation avec succès par l’Ouganda du 19e Sommet du Mouvement des non-alignés et du 3e Sommet du Sud, soutient les pays africains pour qu’ils participent en profondeur à la gouvernance mondiale et jouent un rôle accru dans les affaires internationales, et appuie l’accession des Africains aux postes de direction des organisations et institutions internationales.

3.5.3 Les deux parties préconisent un monde multipolaire égal et ordonné, et estiment que tous les pays, quelles que soient les différences en termes de taille géographique, de densité de population et de développement socio-économique., doivent bénéficier de l’égalité des droits, des chances et des règles. Elles défendent le système international centré sur les Nations Unies, l’ordre international fondé sur le droit international, ainsi que les normes fondamentales régissant les relations internationales basées sur les buts et principes de la Charte des Nations Unies, s’opposent à ce que quelques pays monopolisent les affaires mondiales, rejettent l’hégémonisme et la politique du plus fort, et œuvrent à faire évoluer la gouvernance mondiale dans un sens plus juste et plus équitable.

3.5.4 Les deux parties appellent à mener des réformes nécessaires de l’ONU et de son Conseil de Sécurité, et à corriger les injustices historiques subies par les pays africains, y compris à augmenter la représentation des pays en développement, en particulier celle des pays africains, à l’ONU et à son Conseil de Sécurité. La Chine soutient l’adoption de dispositions spéciales permettant de résoudre en priorité les revendications de l’Afrique sur la question de la réforme du Conseil de Sécurité. Elles estiment que l’Érythrée, le Soudan du Sud, le Soudan, le Zimbabwe ont le droit de déterminer leur propre destin et de rétablir le développement économique et social normal, et demandent aux États-Unis et aux autres pays occidentaux de mettre fin aux sanctions et aux traitements injustes imposés depuis longtemps à ces pays.

3.5.5 Les deux parties estiment qu’il faut promouvoir une mondialisation économique bénéfique pour tous et inclusive, orientée vers le développement, défendre le système commercial multilatéral centré sur l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), permettre à tous les pays, à toutes les couches sociales et à tous les groupes de personnes de participer au développement économique et social et d’en bénéficier les progrès, résoudre de manière appropriée le problème du développement déséquilibré entre les pays et au sein de chaque pays, préserver la stabilité et la fluidité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, rejeter l’unilatéralisme, le protectionnisme et la pression maximale sous toutes leurs formes, s’opposer à la construction de « murs et barrières », au découplage et à la rupture des chaînes, promouvoir la réforme du commerce et de l’investissement internationaux, et travailler à ce que les différentes parties respectent les intérêts et préoccupations légitimes des uns et des autres et renforcent la vitalité et la dynamique de la croissance mondiale. Les deux parties entendent renforcer la communication et la coopération dans le cadre de l’OMC, et s’accordent à la discussion continue de l’Accord sur la facilitation de l’investissement.

3.5.6 Les deux parties appellent à accélérer la réforme du système financier international et à renforcer la représentation et le droit à la parole des pays en développement dans la gouvernance économique mondiale. La Chine et l’Afrique renforceront leur coopération pour assurer une réforme globale du système mondial de gouvernance financière répondant aux besoins spécifiques des pays en développement. Les pays développés doivent assumer en premier leur responsabilité dans le financement du développement, honorer leurs engagements en matière d’aide publique au développement et remplir leurs obligations de financement climatique avec une attention particulière aux pays vulnérables. Les banques multilatérales de développement doivent enrichir et innover les instruments d’investissement et de financement, fournir davantage d’outils de financement pour soutenir la réduction de la pauvreté et le développement, accroître la participation et les droits de vote des pays en développement et des marchés émergents, et prendre pleinement en compte les pays en développement dans l’allocation des droits de tirage spéciaux (DTS), pour que le système monétaire et financier international reflète mieux l’évolution de l’échiquier économique mondial. Les institutions financières multilatérales et les créanciers commerciaux, qui sont les plus grands créanciers des pays en développement, doivent participer activement aux efforts d’allègement et de suspension de la dette et fournir davantage de ressources de développement aux pays en développement. La Chine et l’Afrique travailleront ensemble à la préparation du prochain Sommet du Futur ainsi que de la Quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD), qui se tiendra du 30 juin au 3 juillet 2025 en Espagne.

3.5.7 Les deux parties estiment qu’il est nécessaire de placer le peuple au cœur de la cause des droits de l’homme, et que tous les pays ont le droit de poursuivre une voie de développement des droits de l’homme adaptée à leurs propres valeurs socioculturelles, pour une Afrique de bonne gouvernance, de démocratie, de respect des droits de l’homme, de justice et d’Etat de droit. Elles entendent, dans le respect mutuel et sur un pied d’égalité, développer des échanges et coopérations en matière de droits de l’homme, monter ensemble des projets d’échanges et de formation et organiser un forum Chine-Afrique sur la coopération des droits de l’homme. Elles s’opposent l’une comme l’autre à ce qu’on politise les questions des droits de l’homme et s’en serve comme prétexte pour s’ingérer dans les affaires intérieures d’autrui, et soutiennent le renforcement de la représentation et du droit à la parole des pays en développement au sein des institutions multilatérales des droits de l’homme.

3.5.8 La Chine salue l’organisation avec succès du 15e Sommet des BRICS par l’Afrique du Sud, adresse ses félicitations à l’Éthiopie et à l’Égypte pour leur adhésion au mécanisme de coopération des BRICS, et souhaite que plus de pays africains rejoignent ce mécanisme.

3.5.9 La Chine soutient les pays africains dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies et entend soutenir le développement durable de l’Afrique notamment à l’aide du Fonds Chine-ONU pour la paix et le développement, du Fonds pour le développement mondial et la coopération Sud-Sud, du Centre de promotion du développement mondial et du Forum sur l’action mondiale pour le développement partagé.

3.5.10 La partie africaine apprécie le soutien de la Chine à l’adhésion de l’UA au G20 en tant que membre à part entière. La Chine continuera de renforcer la communication avec les pays africains notamment au sein du G20, des BRICS, du Groupe des 77 et la Chine, du Conseil économique et social des Nations Unies et de la Deuxième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, et d’intensifier la coordination sur les questions telles que la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, le changement climatique, l’interconnexion, l’IA, l’industrialisation et le financement du développement.

3.5.11 Les deux parties estiment que l’Afrique est un partenaire de coopération internationale et non une arène de compétition entre grandes puissances, et appellent davantage de pays et d’organisations à soutenir son développement et à créer une synergie effective. La Chine est prête à mener, dans le plein respect de la volonté des pays africains, une coopération tripartite ou multipartite en Afrique avec les parties concernées, de sorte à réaliser des bénéfices partagés par une mise en valeur de la complémentarité des avantages.

4. Échanges et inspiration mutuelle sur la gouvernance, la modernisation et entre civilisations

4.1 Échanges sur les expériences de gouvernance

4.1.1 Les deux parties estiment que réaliser la modernisation est l’aspiration commune de tous les peuples du monde, y compris les peuples chinois et africains, et que la Chine et l’Afrique ont pour mission historique de travailler main dans la main à promouvoir leur modernisation respective pour construire ensemble une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau. Elles se respectent mutuellement s’agissant du droit de choisir en toute indépendance le système politique et se soutiennent dans l’exploration de modèles de modernisation sur la base de leurs propres caractéristiques civilisationnelles et besoins en matière de développement. Elles travailleront conjointement à la mise en œuvre des consensus importants dégagés à l’issue de la conférence de haut niveau « Renforcer les échanges sur les expériences en matière de gouvernance et explorer les voies de la modernisation » pour élargir les échanges entre États, parlements, gouvernements, départements et collectivités locales, et approfondir les échanges d’expériences notamment en matière de gouvernance, de modernisation, et de réduction de la pauvreté. L’Afrique souhaite faire avancer sa propre modernisation, et par là, réaliser ensemble avec la Chine le développement et la prospérité partagés.

4.1.2 La Chine travaillera avec l’Afrique pour renforcer les échanges d’expériences en matière de développement, et l’accompagnera, conformément à ses souhaits, dans l’élaboration de plans de développement économique et social et le renforcement des capacités en matière de gouvernance, de sorte à améliorer la gouvernance d’État.

4.1.3 Les deux parties renforceront la synergie de leurs visions de développement, et travailleront à mettre en place des mécanismes et plateformes d’échanges d’expériences sino-africains et un système de connaissances autonome en matière de modernisation.

4.1.4 Les deux parties apprécient le Consensus entre les groupes de réflexion chinois et africains sur le renforcement de la coopération mondiale pour le développement (également connu sous le nom de Consensus de Dar es Salaam) publié conjointement par des think tanks et des chercheurs chinois et africains, et œuvreront à explorer une voie de développement basée sur l’indépendance, l’autonomie, le respect réciproque, l’inspiration mutuelle et la primauté du peuple. Elles préconisent et encouragent la création d’une plateforme en ligne de l’alliance des think tanks Chine-Afrique, travailleront à un développement de qualité du Mécanisme d’échanges du consortium universitaire Chine-Afrique, et approfondiront les échanges et l’inspiration mutuelle en matière de gouvernance et de modernisation.

4.1.5 Les deux parties renforceront le partage d’expériences en matière de contrôle et de gestion des actifs d’État, et exploreront des pistes de réforme des entreprises d’État adaptées à leurs conditions nationales, afin d’amener ces entreprises à améliorer leur mécanisme de gestion, à renforcer leur efficacité et à mieux servir le développement économique et social de qualité.

4.1.6 Les deux parties amélioreront le fonctionnement du Forum juridique du FOCAC, continueront d’organiser la Conférence sur les risques juridiques et les contre-mesures dans l’investissement et le commerce internationaux, augmenteront le soutien au Programme d’échanges des professionnels du droit chinois et africains, promouvront le développement du Centre d’arbitrage conjoint sino-africain, et fourniront un appui et une garantie juridiques à la coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route ».

4.2 Échanges et inspiration mutuelle entre civilisations

4.2.1 Les deux parties estiment que dans le monde d’aujourd’hui où l’avenir et le destin de tous les pays sont étroitement liés, la coexistence dans l’inclusion, les échanges et l’inspiration mutuelle entre les civilisations jouent un rôle irremplaçable dans la promotion de la modernisation de l’humanité et la prospérité des civilisations dans le monde. La civilisation chinoise et les civilisations africaines sont toutes composantes importantes de la civilisation mondiale. Approfondir les échanges et l’inspiration mutuelle entre les civilisations chinoise et africaines revêt une signification importante pour la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau. Les deux parties entendent travailler ensemble à la mise en œuvre de l’Initiative pour la civilisation mondiale, et continuer à élargir les échanges et la coopération dans les domaines de l’éducation, des sciences et technologies, de la santé, du tourisme, des sports, de la jeunesse, des femmes, des think tanks, des médias et de la culture, de sorte à renforcer les échanges civilisationnels, à rapprocher les peuples chinois et africains et à consolider la base populaire de l’amitié sino-africaine.

4.2.2 Les deux parties œuvreront à préserver la diversité des civilisations dans le monde et poursuivront l’égalité, l’inspiration mutuelle, le dialogue et l’inclusion entre les civilisations. Elles appellent les différents pays à transcender le clivage, le conflit et la supériorité civilisationnels par les échanges, l’inspiration mutuelle et la coexistence entre les civilisations, s’opposent fermement à l’universalisation des valeurs et des modèles individuels et rejettent résolument la confrontation idéologique.

4.2.3 Les deux parties continueront d’organiser la Conférence sur le dialogue entre les civilisations chinoise et africaines, et soutiendront la création d’un réseau de dialogue et de coopération entre les civilisations du monde et l’organisation en Chine des expositions, de civilisations africaines, de sorte à renforcer les échanges et l’inspiration mutuelle sur le plan culturel, à promouvoir la connaissance mutuelle et l’amitié entre les peuples et à contribuer ensemble au progrès de la civilisation humaine.

4.2.4 Les deux parties travailleront à la création mutuelle de centres culturels, soutiendront les échanges et la coopération entre les établissements académiques, médias, maisons d’édition et établissements de production audiovisuelle, intensifieront les échanges et les visites croisées entre les jeunes, et renforceront le partage d’expériences sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.

4.2.5 Les deux parties renforceront les échanges et la coopération dans le domaine de l’éducation, et organiseront un dialogue Chine-Afrique-UNESCO sur la coopération éducative et en matière de protection du patrimoine culturel.

4.2.6 Les deux parties renforceront les échanges et la coopération dans les domaines du patrimoine culturel, notamment en matière de recherches archéologiques conjointes, de protection et de restauration des sites historiques, et d’expositions de musées, mèneront des explorations archéologiques conjointes sur des pays et sites antiques, coopéreront dans la lutte contre le trafic illégal des biens culturels, et favoriseront la restitution aux pays d’origine des biens culturels volés, déterrés illégalement ou faisant l’objet de transactions illégales.

4.3 Coopération sur la lutte contre la corruption

4.3.1 Les deux parties reconnaissent que l’intégrité est une valeur à laquelle aspirent tous les pays du monde, y compris la Chine et les pays africains, et que la lutte contre la corruption revêt une grande importance pour la préservation de l’équité et de la justice et la promotion d’un développement économique durable. Elles renforceront l’inspiration mutuelle en matière de gouvernance anticorruption afin de créer un environnement d’affaires plus intègre et plus efficace pour la coopération sino-africaine.

4.3.2 Les deux parties œuvreront à maintenir le statut de la Convention des Nations Unies contre la corruption en tant que canal principal, valoriseront les instruments juridiques internationaux pour renforcer la coopération sur le rapatriement des fugitifs et le recouvrement des avoirs mal acquis, travailleront conjointement à la gouvernance transfrontalière en matière de corruption, et renforceront la coordination et la coopération d’une manière plus flexible dans les limites de leurs lois nationales.

4.3.3 Les deux parties renforceront la coordination et la collaboration dans le cadre des Nations Unies, des BRICS et d’autres mécanismes multilatéraux, et favoriseront la mise en place d’un système de règles de gouvernance mondiale en matière de lutte contre la corruption qui soit équitable, efficace et inclusif. Elles encouragent l’adhésion au Réseau opérationnel mondial des autorités de détection et de répression spécialisées dans la lutte contre la corruption (réseau GlobE) et la valorisation dudit réseau pour coopérer dans la lutte contre la corruption transfrontalière, et refusent d’offrir refuge aux personnes et aux fonds corrompus.

4.3.4 Les deux parties renforceront les échanges et la coopération dans les domaines judiciaire, législatif et de l’application de la loi sur la base de l’équité, de la justice, du respect des différences, de l’égalité, de l’inspiration mutuelle et de la coopération gagnant-gagnant, amélioreront le mécanisme de coopération, et accéléreront les négociations en vue de la conclusion de traités d’extradition, de traités d’entraide judiciaire en matière pénale et d’autres accords pertinents.

4.4 Échanges entre les think tanks

4.4.1 Les deux parties reconnaissent que les think tanks constituent des vecteurs importants pour la rencontre des idées et des visions entre la Chine et les pays africains. Elles apprécient hautement les résultats de la coopération dans le domaine des échanges académiques, et valoriseront pleinement le rôle des think tanks de sorte à fournir des plateformes de communication pour améliorer la compréhension entre les deux parties et apporter un soutien intellectuel à la coopération pragmatique sino-africaine.

4.4.2 Les deux parties continueront d’organiser le Forum des think tanks du FOCAC, travailleront à la mise en œuvre de l’Initiative pour la création du réseau de coopération des think tanks Chine-Afrique, soutiendront le développement d’une coopération stable et à long terme entre les établissements académiques chinois et africains, et encourageront les établissements concernés à mener des recherches conjointes.

4.4.3 Les deux parties continueront de soutenir la construction de l’Alliance d’études africaines de l’Initiative « la Ceinture et la Route », coopéreront dans le domaine de l’informatisation des recherches scientifiques et des recherches pour la prise de décision, et œuvreront à l’innovation théorique et à l’application des résultats des recherches scientifiques.

5. Coopération dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et l’Agenda 2063 de l’UA

5.1 Priorité aux infrastructures et à la connectivité 

5.1.1 La Chine soutient l’Agence AUDA-NEPAD dans l’exécution de projets visant à faciliter la connectivité du continent dans le cadre du Plan d’action prioritaire (PAP II 2021-2030) du PIDA. Les deux parties vont agir pour créer une synergie entre les projets prévus dans « l’Initiative la ceinture et la Route » et les projets prioritaires du PAP II du PIDA afin de développer la connectivité logistique entre la Chine et l’Afrique, y compris via les routes maritimes et les lignes de navigation, augmentant ainsi le volume des échanges commerciaux..

5.1.2 La coopération Chine-Afrique en matière d’infrastructures a contribué à changer dramatiquement le visage du continent avec notamment la construction de chemins de fer, de routes, de ports et d’aéroports qui ont un impact positif sur la croissance économique en Afrique, l’intégration régionale et la libre circulation des personnes et des biens. L’ambition du PIDA est d’unifier et d’accompagner les efforts de l’UA à travers des partenariats efficients pour développer les infrastructures sur le continent dans le secteur de transport, de l’énergie, de l’économie numérique et des infrastructures hydrauliques. En ce sens, la Chine apportera son appui à l’Agence AUDA-NEPAD pour la mise en œuvre des projets de connectivité en Afrique qui seront identifiés au niveau des cinq sous régions africaines et dont la mise en œuvre facilitera l’intégration économique au niveau national, sous régional et continental et réduira le déficit infrastructurel du continent. Ces infrastructures auront aussi un impact positif sur la mise en œuvre de la ZLECAF à travers l’accroissement du commerce intra-africain et sino-africain.

5.1.3 La Chine incitera son secteur privé à accroitre ses investissements en Afrique dans le secteur des infrastructures avec le soutien des institutions financières chinoises y compris celle dédiées à l’Initiative la Ceinture et la Route en synergie avec les efforts de la Banque africaine de Développement (BAD), Afreximbank, des banques sous régionales africaines, la Banque asiatique d’Investissement pour les Infrastructures, la Nouvelle Banque de Développement.

5.2 Coopération sur l’investissement et les chaînes industrielles et d’approvisionnement

5.2.1 Les deux parties estiment que la coopération sur l’investissement et les chaînes industrielles et d’approvisionnement joue un rôle important dans la transition économique et sociale de l’Afrique. La partie africaine apprécie hautement que la Chine ait réalisé en Afrique 11 projets d’industrialisation et de promotion de l’emploi depuis la 8e Conférence ministérielle du FOCAC et la remercie d’avoir activement accru l’investissement en Afrique.

5.2.2 La partie africaine se félicite du réseau de partenariats pour la nouvelle révolution industrielle avancé par la Chine, et travaillera avec elle à promouvoir le développement des partenariats pour la nouvelle révolution industrielle et à saisir les opportunités offertes par la quatrième révolution industrielle.

5.2.3 Les deux parties feront jouer leur rôle pour accompagner les pays africains dans l’élaboration des stratégies de développement industriel adaptées à leurs réalités nationales. Elles continueront d’explorer le potentiel de la coopération dans les chaînes industrielles pour étendre la coopération à des domaines plus larges et la porter à des niveaux plus élevés.

5.2.4 La Chine organisera un colloque sur le développement de qualité de la coopération sino-africaine de l’investissement, continuera d’encourager les entreprises chinoises à investir en Afrique, et publiera régulièrement le Rapport sur les investissements des entreprises chinoises en Afrique. Elle travaillera à promouvoir l’optimisation et la montée en gamme des modes de coopération sino-africaine par la coopération sur les prêts syndiqués, la coopération tripartite et la coopération publique-privée.

5.2.5 La Chine soutiendra les collectivités locales dans le développement des plateformes d’échanges économiques et commerciaux avec l’Afrique et favorisera le développement en synergie entre les parcs industriels des collectivités locales chinoises et des pays africains.

5.2.6 Les deux parties accroîtront leur soutien au développement et à la coopération des PME dans l’orientation politique et les services d’informations et encourageront les PME chinoises et africaines à développer la coopération sur le renforcement des capacités des gestionnaires. La Chine mettra en place un projet spécial en soutien au développement des PME africaines, soutiendra l’Afrique dans une meilleure valorisation du Prêt spécial pour le développement des PME africaines, et favorisera la création d’emploi et l’amélioration du bien-être social en Afrique via des financements accessibles et abordables.

5.2.7 Les deux parties développeront, en fonction des conditions locales, la coopération dans les secteurs à forte intensité de ressources, de main-d’œuvre, de technologies ou de capital. La Chine soutient les entreprises chinoises dans l’accroissement des investissements en Afrique dans les domaines tels que la chaîne d’approvisionnement du commerce, la chaîne industrielle verte, les services modernes, la manufacture de moyenne et haute technologie, les industries de l’information et de la communication, l’énergie et l’électricité, ainsi que les infrastructures numériques et les encouragera à favoriser le recrutement et la formation d’emplois locaux.

5.2.8 La Chine valorisera pleinement le rôle de l’assurance crédit-export, notamment en faveur des plateformes importantes comme la zone pilote Chine-Afrique pour la coopération économique et commerciale approfondie et la zone de coopération économique et commerciale sino-africaine, et accroîtra son soutien aux assurances dans les secteurs traditionnels et émergents de la coopération sino-africaine.

5.2.9 Les deux parties travailleront ensemble à préserver la stabilité de la chaîne d’approvisionnement du secteur minier, à promouvoir la valorisation des minéraux en Afrique en développant les fonderies, à soutenir le renforcement des infrastructures en amont et en aval comme la métallurgie et la transformation des produits miniers et des autres infrastructures nécessaires, et à explorer les possibilités de développer des projets de transformation poussée des produits miniers en Afrique, de sorte à promouvoir la transformation des ressources naturelles de l’Afrique en atouts de développement économique.

5.2.10 La Chine conclura ou actualisera avec les pays africains des accords bilatéraux sur la protection des investissements et la prévention de la double imposition, pour encourager et favoriser les investissements dans les deux sens, protéger les droits et intérêts légaux des entreprises de part et d’autre, et créer un environnement d’affaires ouvert, équitable, transparent, et non discriminatoire pour la coopération sur l’investissement.

5.3 Coopération scientifique et technologique et partage du savoir

5.3.1 Les deux parties sont conscientes que la coopération sur l’innovation scientifique et technologique entre la Chine et l’Afrique se développe rapidement dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et du FOCAC, et qu’elle est en passe de devenir un nouveau fleuron dans le développement des relations sino-africaines. Elles apprécient hautement les nouveaux progrès obtenus dans cette coopération depuis la 8e Conférence ministérielle du FOCAC. La partie africaine apprécie les efforts de la Chine visant à partager ses acquis scientifiques et technologiques ainsi que ses expériences et bonnes pratiques en matière de développement tiré par l’innovation pour contribuer à l’accélération de la transition numérique de l’Afrique.

5.3.2 Les deux parties soutiennent la construction du Centre de coopération Chine-Afrique sur l’innovation, et continueront d’organiser des activités comme la Conférence de coopération Chine-Afrique sur l’innovation, le Forum Chine-Afrique sur la coopération en matière d’innovation et le développement et le Concours Chine-Afrique de l’innovation et de l’entrepreneuriat des jeunes.

5.3.3 Les deux parties travailleront ensemble à construire le Réseau de coopération sur l’innovation scientifique et technologique dans l’esprit d’amples consultations, de contribution conjointe et de bénéfice partagé, mettront en œuvre le Plan d’action sur la coopération en matière de sciences, de technologies et d’innovation de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et le Plan de partenariat technico-scientifique sino-africain 2.0, renforceront la coopération dans les domaines des échanges entre les communautés scientifiques et technologiques, de la construction de laboratoires conjoints, du transfert de technologies et des technopoles, et mettront en œuvre les programmes de coopération spéciaux et de renforcement des capacités, notamment sur le développement durable, l’innovation et l’entrepreneuriat, les sciences et technologies de l’information spatiale ainsi que la réduction de la pauvreté par les sciences et technologies.

5.3.4 Les deux parties mettront en valeur le rôle du Centre de recherche conjoint Chine-Afrique de l’Académie des Sciences de Chine, continueront de renforcer la coopération dans les domaines tels que la conservation de la biodiversité, l’environnement écologique, l’agriculture moderne, la prévention et la réduction des catastrophes naturelles et la santé publique. Dans le cadre du Plan d’action de l’Initiative « la Ceinture et la Route » pour le développement durable, les deux parties mettront en œuvre le Plan d’action scientifique pour le développement de l’alimentation et la sécurité alimentaire, des ressources en eau et de la protection environnementale en Afrique et mèneront des projets de recherche, en vue de contribuer au développement en Afrique.

5.3.5 Les deux parties apprécient la publication du Livre blanc sur la coopération spatiale sino-africaine et poursuivront les discussions sur l’établissement d’un mécanisme de coopération spatiale dans le cadre du FOCAC.

5.3.6 La Chine continuera d’organiser le Forum de coopération Chine-Afrique sur le système de navigation par satellite Beidou, de favoriser la construction dans des pays africains de centres de développement de la coopération en matière d’application du système Beidou, et de promouvoir des projets de coopération sur l’application du système Beidou dans les domaines comme l’agriculture et le transport, en vue de mieux mettre ce système au service des pays africains.

6. Accélération de la modernisation agricole de l’Afrique

6.1 Coopération agricole et transfert de technologies 

6.1.1 Les deux parties estiment que la modernisation de l’agriculture est un outil important pour la réalisation du développement autonome et durable des pays africains. Elles travailleront ensemble à mettre en œuvre les consensus importants dégagés lors de la Conférence de haut niveau « Favoriser l’industrialisation, la modernisation agricole et le développement vert et s’engager dans la voie de la modernisation ». La partie africaine apprécie le lancement par la Chine du Programme d’assistance à la modernisation de l’agriculture de l’Afrique, lors du Dialogue des dirigeants chinois et africains de 2023, apprécie hautement l’élaboration par la Chine et l’UA du Programme de coopération et plan d’action sino-africains sur la modernisation de l’agriculture. Les deux parties mèneront également des recherches conjointes sur les technologies agricoles adaptées aux conditions locales africaines.

6.1.2 La Chine soutiendra la participation des entreprises chinoises, dans le respect des principes du marché, à la production locale d’engrais, de pesticides et de petites machines et outils agricoles, pour accompagner l’Afrique à réaliser la substitution aux importations, à augmenter la productivité agricole, à réduire le coût de production et à étendre les chaînes industrielles liées à l’agriculture. Les deux parties encourageront les entreprises chinoises et africaines à coopérer pour explorer le développement de l’agriculture, de l’élevage et du tourisme respectueux de l’environnement, construire et gérer des parcs touristiques agro-écologiques, en vue d’étendre les chaînes industrielles et d’augmenter la valeur ajoutée. La Chine construira en Afrique des centres de télédétection par satellite, des laboratoires de géosciences et des stations météorologiques, et renforcera la coopération scientifique et technologique dans les domaines tels que l’agriculture durable, l’irrigation économe en eau, la réduction des pertes et des gaspillages alimentaires et l’adaptation du secteur agricole au changement climatique, la prévention et la réduction des catastrophes naturelle. Les deux parties favoriseront conjointement le commerce des produits agricoles, promouvront l’entrepreneuriat et l’emploi dans le secteur agricole, et élargiront le marché des produits des cultures de rente africains en s’appuyant sur la coopération en matière d’information et de numérique, notamment à travers le commerce électronique, la formation et le partage d’expériences.

6.1.3 Les deux parties renforceront la coopération institutionnalisée en matière d’inspection et de quarantaine, enrichiront et perfectionneront les « corridors verts » pour les exportations vers la Chine de produits agricoles africains, développeront à titre d’essai la coopération en matière de coopération des produits agricoles en s’appuyant sur les échanges et l’interaction entre les zones franches chinoises et les zones de libre-échange en Afrique, encourageront la coopération Chine-Afrique d’entreposage, de logistique transfrontaliers de produits agricoles

6.1.4 La Chine, par notamment l’assistance, la location, l’exploitation conjointe ainsi que l’assemblage et la production en joint-venture, renforcera son soutien à l’Afrique dans la mécanisation agricole pour améliorer l’efficacité de la production agricole des pays africains. La partie chinoise envisagera avec l’Afrique la construction d’un Centre sino-africain pour les sciences et technologies agricoles tropicales ( laboratoire conjoint ), prenant en compte la promotion de nouvelles variétés et technologies portant sur le manioc. Elle envisagera également un partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) autour de l’amélioration de la chaine des valeurs du riz, la transformation du système céréalier durable et la santé du sol. La partie chinoise soutiendra la mise en œuvre de l’agriculture biologique et écologique en l’Afrique par le biais de diverses initiatives durables visant à lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, les changements climatiques, la gestion de la fertilité des sols et la réduction de la pauvreté.

6.1.5 La Chine encouragera les entreprises à accroître leurs investissements en Afrique dans le domaine agricole, à explorer la coopération sur toute la chaîne de l’agriculture et de l’aquaculture, comme la production, la transformation, la fabrication des machines et équipements et la logistique, et à participer à la construction des parcs de coopération agro-industrielle et aquacole et des greniers en Afrique. Elle organisera des échanges sur les technologies des secteurs agricoles prioritaires et des activités de promotion des investissements et du commerce en vue de bâtir des plateformes de coopération pour les deux parties.

6.1.6 Les deux parties apprécient la création par la Chine, l’Éthiopie et l’Organisation des Nations Unies pour le Développement industriel d’un centre d’excellence tripartite de coopération dans l’agriculture, l’élevage et le développement vert, qui fournit des services consultatifs à tous les pays africains sur les politiques et les plans de développement.

6.1.7 Les deux parties mettront pleinement en valeur le rôle du mécanisme de coopération agricole sino-africaine, organiseront des forums sur les technologies agricoles et des dialogues des entrepreneurs agricoles, encourageront davantage de pays africains à conclure des documents de coopération agricole, créeront des mécanismes de communication des politiques et informations, et accompagneront les pays africains dans l’élaboration des plans de développement agricole adaptés aux conditions nationales, basés sur une approche scientifique et au service du développement durable. La Chine et l’Afrique confirment l’objectif convenu lors du 2e Forum agricole Afrique-Chine en novembre 2023 d’atteindre 20 milliards de dollars d’exportations de produits agricoles africains vers la Chine d’ici 2030. Pour soutenir le commerce agricole à valeur ajoutée et le développement des indications géographiques africaines, ainsi que l’augmentation de la productivité agricole en Afrique, la Chine encouragera de nouveaux investissements directs étrangers dans le secteur agricole.

6.1.8 Les deux parties soutiendront l’Académie des Sciences agricoles de Chine et l’Académie africaine des Sciences dans la création autour d’elles d’une alliance Chine-Afrique pour l’innovation scientifique et technologique agricole, la mise en place des plateformes d’échanges et de coopération sur les technologies agricoles et l’organisation des séances de promotion sur l’innovation scientifique et technologique agricole ainsi que son application, en vue de favoriser le développement coordonné des technologies et de l’industrie agricoles.

6.1.9 Les deux parties apprécient la mise en place des premiers centres conjoints sino-africains de démonstration et de formation sur les technologies agricoles modernes dans les provinces de Hainan, du Sichuan, du Shaanxi et du Jiangsu et continueront de faire valoir le rôle de ces centres pour renforcer le partage, la valorisation et l’application des technologies agricoles ainsi que la formation de talents.

6.1.10 Les deux parties soutiendront les institutions de recherche chinoises et africaines dans la construction de laboratoires et de centres de recherche conjoints dans l’agriculture moderne notamment le développement vert, la protection de la flore, la prévention et la lutte contre les épizooties sur la base d’un partage équitable des bénéfices des résultats.. Elles travailleront à faire avancer la construction d’un centre d’innovation scientifique et technologique sino-africain sur les semences, d’un centre de recherche conjointe sino-africain sur l’agriculture numérique, et favoriseront l’application en Afrique des technologies telles que la télédétection agricole et les mégadonnées.

6.1.11 Les deux parties continueront d’approfondir les échanges et la coopération dans le domaine de la pêche, travailleront ensemble pour mettre en œuvre les projets de renforcement des capacités en matière de développement durable de la pêche et de l’économie bleue afin d’accompagner les pays africains dans le renforcement des capacités dans les domaines comme l’aquaculture, la transformation des produits aquatiques, l’enquête, la conservation et l’utilisation durable des ressources, ainsi que le transport frigorifique, et lutteront ensemble contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN).

6.1.12 Les deux parties continueront d’approfondir la coopération avec les agences onusiennes à l’instar de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Fonds international de développement agricole (FIDA) et participeront à la réforme en profondeur des institutions internationales et des cadres réglementaires internationaux pour la gouvernance mondiale de l’alimentation et de l’agriculture. Les deux parties continueront de renforcer la coopération avec les organisations internationales, les organisations non gouvernementales, les institutions financières telles que, l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), l’Organisation internationale sur le bambou et le rotin (INBAR), et la Banque africaine de développement (BAD).

6.2 Coopération sur la réduction de la pauvreté et le développement rural

6.2.1 Les deux parties estiment que la pauvreté est un fléau pour l’humanité et que l’élimination de la pauvreté est le premier Objectif de Développement Durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies ainsi que l’un des objectifs de la première Aspiration de l’Agenda de l’Union africaine. Le renforcement de la coopération sino-africaine sur la réduction de la pauvreté et le développement rural apportera plus de bénéfices aux peuples chinois et africains et une contribution énergique à un monde sans pauvreté ni faim. La partie africaine apprécie la stratégie de l’assistance ciblée déployée par la Chine pour sortir près de 100 millions d’habitants ruraux démunis de la pauvreté selon les critères en vigueur et réaliser l’objectif d’élimination de la pauvreté absolue de l’Agenda 2030 avec dix ans d’avance. Elle apprécie hautement la mise en œuvre par la Chine de 47 projets de réduction de la pauvreté et d’agriculture pour l’Afrique depuis la 8e Conférence ministérielle du FOCAC.

6.2.2 Les deux parties apprécient le lancement de l’initiative « Cent entreprises dans mille villages » par l’Alliance des entreprises chinoises en Afrique pour la responsabilité sociétale et poursuivront les échanges et la coopération sur la réduction de la pauvreté et le développement rural. La Chine continuera d’envoyer des experts agronomes aux pays africains en prenant en compte les besoins spécifiques et les politiques de développement agricole des pays africains bénéficiaires.

6.2.3 Les deux parties mettront en place des mécanismes de dialogue à divers niveaux sur la réduction de la pauvreté et le développement rural, tiendront la Conférence sur la réduction de la pauvreté et le développement du FOCAC, le Forum ministériel sino-africain sur la coopération sanitaire et le Forum sino-africain sur la coopération agricole, et organiseront, selon les besoins des pays africains, des séances d’échanges aux échelons de base sur la réduction de la pauvreté et des séminaires sur les politiques de réduction de la pauvreté et de développement rural.

6.2.4 Les deux parties feront valoir le rôle de l’Alliance de partenariat Chine-Afrique pour la réduction de la pauvreté et le développement, favoriseront le partage d’expériences en matière de réduction de la pauvreté, et fourniront un soutien technique aux pays africains pour qu’ils accélèrent la réduction de la pauvreté et accélèrent la mise en œuvre de l’Agenda 2030.

6.2.5 Les deux parties travailleront ensemble à promouvoir le programme de coopération spéciale sur la réduction de la pauvreté par les sciences et technologies dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », à favoriser l’utilisation en Afrique des savoir-faire et expériences chinois sur la réduction de la pauvreté par les sciences et technologies, et à renforcer la force endogène des pays africains pour la réduction de la pauvreté et le développement.

6.3 Sécurité alimentaire

6.3.1 Les deux parties estiment que garantir la sécurité alimentaire est essentiel au bien-être de la population, à la stabilité sociale et au développement national. Assurer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition sont un objectif important de l’Agenda 2030. La partie africaine apprécie la contribution énergique apportée par la coopération agricole sino-africaine à la réalisation de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaires et à la préservation de la souveraineté alimentaire en Afrique, et œuvrera avec la Chine pour défendre la sécurité des chaînes d’approvisionnement alimentaire et répondre ensemble au défi mondial de la sécurité alimentaire.

6.3.2 La partie africaine apprécie le lancement par la Chine de l’Action pour le renforcement de la production alimentaire dans le cadre de l’Initiative pour le développement mondial, et se réjouit du lancement par la Chine du Fonds fiduciaire Chine-FAO pour la coopération Sud-Sud (III) en vue d’accompagner les pays africains et les autres pays en développement dans la réalisation de la modernisation agricole et de la sécurité alimentaire. L’Afrique remercie la Chine pour avoir fourni plusieurs lots d’aide alimentaire d’urgence, mené une coopération en matière de technologie agricole et soutenu la modernisation de l’agriculture africaine.

6.3.3 Les deux parties renforceront leur coopération sur toute la chaîne des cultures céréalières et la production de semences du sésame et d’autres cultures oléagineuses, et favoriseront le développement en Afrique des bonnes races de poule pondeuse et de poules à plumes blanches, et accompagnera l’Afrique dans la réalisation de l’autosuffisance alimentaire. La Chine et l’Afrique coopéreront également pour utiliser la technologie pour soutenir la production de céréales traditionnelles qui jouent un rôle important dans la garantie de la sécurité alimentaire dans de nombreux pays africains.

6.3.4 La Chine travaillera, par l’assistance technique, la coopération Sud-Sud et la coopération tripartite, à généraliser les techniques appliquées de la culture sèche dans des pays africains, à mener la coopération sur l’alerte précoce à la sécheresse et à accompagner les pays africains dans le renforcement des capacités de lutte contre la sécheresse et de production alimentaire.

7. Priorité à l’industrialisation, à l’énergie et au commerce de l’Afrique

7.1 L’accélération de l’industrialisation de l’Afrique

7.1.1 La partie africaine apprécie le lancement par la Chine de l’Initiative pour le soutien à l’industrialisation de l’Afrique lors du Dialogue des dirigeants chinois et africains de 2023 et dans ce cadre, les deux parties réitèrent leur appel à la communauté internationale pour un soutien accru au Plan d’action de l’UA pour le développement industriel accéléré de l’Afrique, à l’Initiative du G20 pour le soutien à l’industrialisation en Afrique et dans les Pays les moins avancés et la troisième Décennie du développement industriel de l’Afrique (2016-2025) lancée par l’ONU. S’appuyant sur l’initiative de promotion industrielle lancée en 2018, le plan industriel Chine-Afrique et les plans de modernisation de l’agriculture lancés en 2015, ainsi que, du côté africain, la ZLECAf, la Vision minière en Afrique (VMA) et le développement industriel accéléré pour l’Afrique (AIDA), la Chine réitère son engagement en faveur d’une croissance inclusive en Afrique afin de réaliser son aspiration à devenir la troisième plus grande économie mondiale et le plus grand centre manufacturier du monde d’ici 2063. Reconnaissant que la valeur ajoutée est une priorité, la Chine soutiendra la modernisation de la chaîne de valeur minière de l’Afrique par des investissements directs dans le raffinage et la transformation.

7.1.2 La Chine soutient l’Afrique dans ses efforts visant à développer l’industrie manufacturière, à créer des marques locales « Fabriqué en Afrique », à encourager le développement des PME et des micro-entreprises, à faire valoir au maximum ses atouts en termes de ressources naturelles et humaines et à se hisser à un niveau plus élevé dans les chaînes de valeur mondiales. La Chine encourage les entreprises chinoises à travailler avec les entreprises africaines pour construire une communauté d’intérêts, développer la coordination et la coopération sur les chaînes industrielles et d’approvisionnement et explorer la mise en place de mécanismes de dialogue entre les PME et les micro-entreprises chinoises et africaines.

7.1.3 La Chine renforcera son soutien à l’Afrique en faveur de la mise en place de zones économiques spéciales, de parcs industriels et de zones de libre-échange dans la promotion de l’industrialisation en Afrique. La Chine entend s’appuyer sur ses divers parcs de coopération en Afrique pour promouvoir avec les pays africains la construction dans différentes sous-régions de parcs de démonstration dotés de leurs propres marques et bénéficiant de politiques de soutien spécifiques, et favoriser un développement économique interconnecté dans les sous-régions.

7.1.4 La partie africaine poursuivra sa politique d’amélioration de l’environnement d’affaires et d’investissement en Afrique afin d’attirer plus d’investissements directs étrangers y compris chinois en Afrique, surtout dans le domaine des infrastructures. Les deux parties exploreront les modèles d’investissement appropriés notamment comme l’investissement en construction-exploitation-acquisition, l’investissement en -construction-exploitation-transfert et le partenariat public-privé, pour créer de meilleures conditions à la réalisation de l’industrialisation en Afrique. Les deux parties renforceront le partage du savoir et le transfert de technologies, soutiendront la formation de talents pour l’industrialisation en Afrique, renforceront la coopération sur l’éducation et la formation professionnelle, surtout la formation pour le renforcement des capacités des jeunes et des femmes, promouvront l’égalité des genres, et encourageront l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.

7.2 Coopération sur l’énergie

7.2.1 Les deux parties estiment que l’énergie est un secteur prioritaire du développement économique et social du continent africain, et aussi un volet important de la coopération sino-africaine. Les énergies nouvelles, en tant qu’industrie émergente stratégique, sont cruciales pour la transition industrielle et le développement économique à l’avenir. La partie africaine apprécie l’assistance chinoise permettant la réalisation des projets verts et environnementaux et la construction des zones de démonstration de développement bas carbone en Afrique, et entend explorer des modalités de coopération énergétique verte et durable avec la Chine. La Chine encouragera les investissements dans une série de projets d’énergies renouvelables à travers l’Afrique, notamment les projets d’énergie solaire, éolienne, d’hydrogène vert, hydroélectrique et géothermique. La Chine et les pays africains favoriseront davantage d’échange d’expertise, de meilleures pratiques et de solutions innovantes dans le domaine des énergies renouvelables, en mettant en œuvre des programmes complets de renforcement des capacités pour autonomiser les professionnels, les entrepreneurs et les communautés africains dans le secteur des énergies renouvelables.

7.2.2 S’appuyant sur la Déclaration sur la coopération sino-africaine de lutte contre le changement climatique adoptée à Dakar en 2021 ainsi que sur les résultats du Sommet africain sur le Climat tenu à Nairobi en 2023, la Chine et l’Afrique intensifieront leurs efforts de collaboration pour accroître les énergies renouvelables en Afrique. Les deux parties renforceront la synergie entre leurs stratégies de développement énergétique, mèneront des recherches conjointes et élaboreront ensemble des plans de développement énergétique adaptés aux conditions locales et opérationnels pour améliorer l’accessibilité et l’abordabilité des énergies en Afrique. A cet égard, la Chine soutiendra le Plan directeur continental de transport d’électricité, sous l’impulsion de l’Agence AUDA-NEPAD et dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’UA.

7.2.3.1 La Chine entend soutenir l’Afrique dans l’exploitation et l’utilisation des ressources énergétiques, encourager les entreprises chinoises à participer à la modernisation des installations énergétiques en Afrique conformément aux principes du marché et continuer de mener la coopération sur l’énergie hydraulique et les autres énergies.

7.2.3.2 La Chine aidera l’Afrique à utiliser les ressources énergétiques existantes telles que la production d’énergie thermique et à les rendre plus respectueuses de l’environnement grâce à l’introduction de technologies appropriées basées sur le principe du marché. La Chine et l’Afrique créeront des cadres politiques qui inciteront davantage aux investissements dans les énergies renouvelables, favoriseront la concurrence sur le marché et garantiront la durabilité à long terme. Les pays africains renforceront les capacités des institutions de régulation pour accroître la confiance des investisseurs dans le secteur des énergies renouvelables.

7.2.4 La Chine soutiendra activement les pays africains dans leurs efforts pour améliorer leur politique de l’énergie et la modernisation des réseaux de production et transmission de l’électricité, pour les faire plus sûrs et fiables, et organisera des formations professionnelles pour les gouvernements et les entreprises clé des pays africains concernés.

7.2.5 Les deux parties saluent le rôle actif du partenariat énergétique Chine-UA. La Chine soutiendra les capacités de développement des industries africaines en transition verte et à faibles émissions de carbone en aidant les pays africains à formuler des politiques d’investissement, en encourageant la création de coentreprises et en renforçant les capacités pour connecter l’Afrique à la chaîne d’approvisionnement mondiale des biens environnementaux. La Chine fera pleinement valoir ses atouts en matière d’utilisation des énergies solaire et éolienne, soutiendra les pays africains dans leurs efforts pour mieux valoriser les énergies renouvelables et accroîtra davantage ses investissements en Afrique dans les domaines des technologies d’économie d’énergie, des industries de hautes et nouvelles technologies et des industries vertes et bas carbone, mènera ensemble avec l’Afrique des projets de démonstration photovoltaïques, soutiendra le projet d’accélérateur de coopération Chine-Afrique sur l’innovation énergétique et promouvra la coopération de l’industrie verte, de sorte à contribuer à l’optimisation du mix énergétique et à la montée en gamme du tissu industriel des pays africains.

7.2.6 La Chine mettra en œuvre un projet spécial d’alimentation en électricité propre, fournira aux pays africains des systèmes de stockage d’énergie photovoltaïque distribué, et soutiendra la construction en Afrique par les entreprises chinoises de grands projets de production d’électricité propre.

7.2.7 Les deux parties tiendront la deuxième conférence de promotion des projets sur la coopération énergétique dans le cadre du partenariat UA-Chine de l’énergie, renforceront le dialogue sur les politiques et les échanges technologiques dans le domaine de l’énergie et promouvront les échanges d’expériences entre les think tanks des deux côtés sur les politiques, les technologies et la gestion relatives aux énergies renouvelables.

7.3 Facilitation du commerce

7.3.1 La partie africaine apprécie les efforts déployés par la Chine pour mettre en place des « corridors verts » en faveur des produits agricoles africains et appliquer le tarif douanier zéro à 98% des produits africains exportés vers la Chine pour les pays africains les moins avancés et faciliter ses importations des produits africains de qualité. Elle apprécie hautement que le commerce sino-africain ait atteint un nouveau record historique et que la Chine soit le plus grand partenaire commercial de l’Afrique depuis 15 ans consécutifs.

7.3.2 La Chine apprécie les progrès importants enregistrés dans le développement de la ZLECAf et continuera de fournir des aides logistiques, matérielles et techniques à son secrétariat. Les deux parties mettront en valeur le rôle du groupe d’experts sino-africain sur la coopération économique et élargiront leur coopération sur la ZLECAf.

7.3.3 La Chine apprécie l’adoption par l’Afrique du Protocole sur le commerce numérique, qui créera un marché numérique intégré pour la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes. La Chine est prête à approfondir avec l’Afrique la coopération pragmatique sur le commerce numérique, renforce l’alignement des règles du commerce numérique et soutient ses entreprises dans leurs efforts pour élargir la coopération en Afrique dans les domaines comme le réseau 5G, les villes intelligentes et l’E-commerce, et favoriser le développment du commerce numérique en Afrique.

7.3.4 La Chine prendra l’initiative d’élargir l’ouverture de son marché à l’Afrique pour que l’accès des produits et services africains au marché chinois bénéficie des conditions plus favorables et plus compétitives, perfectionnera les mesures sur les « corridors verts » pour les produits agricoles africains, et accompagnera les pays africains dans leurs efforts pour mettre en place des plateformes numériques de commerce céréalier et coopérer avec les plateformes chinoises. Les deux parties appellent à la généralisation du système de paiement et de règlement panafricain ainsi que du système de paiement transfrontalier en RMB sur le continent, et encouragent le règlement en monnaies locales dans leur commerce. Dans le cadre des règles de l’OMC, la Chine va optimiser davantage les mesures de facilitation du commerce en faveur de l’Afrique, accélérer l’harmonisation des normes dans différents domaines et élargir à l’échelle mondiale l’importation de produits industriels manufacturés de qualité en provenance de l’Afrique.

7.3.5 La Chine va mieux interagir avec les pays africains et continuera de partager des règlements et informations sur la réglementation douanière pertinente de la Chine pour faciliter l’importation des produits africains en Chine, y compris par l’organisation de formations destinées aux parties prenantes du commerce des produits agricoles et alimentaires africains.

7.3.6 La Chine continuera d’organiser des activités de promotion pour les ventes en ligne de produits africains de qualité et l’E-commerce touristique et approfondira la coopération dans les domaines comme le commerce des services, le commerce numérique et l’e-commerce. La Chine continuera d’organiser de grandes expositions et foires, établira des zones d’exposition des marchandises africaines à l’occasion de l’Exposition internationale d’importation de Chine. Elle se réjouit de voir les gouvernements, les associations professionnelles et les entreprises africains participer à l’Exposition internationale d’importation de Chine, à la Foire de l’importation et de l’exportation de Chine, à la Foire internationale du commerce des services de Chine, à l’Exposition mondiale du commerce numérique, à l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique et organiser des activités de promotion du commerce et de l’investissement à travers ces expositions et foires en vue de faire promouvoir des produits et services des pays africains. La Chine encouragera la participation des entreprises chinoises aux expositions économiques, commerciales et d’investissement organisées en Afrique. La partie africaine salue l’accueil par l’Algérie de la 4eme édition de la Foire Commerciale intra-africaine (IATF) 2025, et invite la Chine à découvrir les diverses opportunités qu’offre le marché africain, et à développer des affaires dans les différents secteurs économiques.

7.3.7 La Chine soutiendra les pays africains dans leurs efforts pour construire des zones pilotes d’exportations et des centres d’exposition commerciale en matière d’élevage, de Juncao et de cultures spéciales tropicales, et renforcer les capacités d’exportations vers la Chine.

7.3.8 La Chine soutiendra les pays africains dans leurs efforts pour renforcer les capacités dans les domaines de la quarantaine animale et végétale, de la sécurité des aliments importés et exportés et de la quarantaine sanitaire, de sorte à favoriser le développement accéléré du commerce des produits agroalimentaires tels que le soja, le bœuf, les noix, le café, le cacao et le vin rouge, les produits aquatiques et de la pêche.

7.3.9 La partie africaine apprécie la mise en œuvre par la Chine du Programme de partenariat pour les « douanes intelligentes » dans le cadre de l’Initiative pour le développement mondial et entend participer activement à la coopération sur « les douanes intelligentes, les frontières intelligentes et la connectivité intelligente ». La Chine renforcera la coopération avec les douanes des pays africains en matière de facilitation de dédouanement, d’application de la loi et de renforcement des capacités, pour lutter ensemble contre notamment les contrefaçons, les fraudes et escroqueries commerciales, le trafic illicite des biens culturels, des espèces sauvages menacées d’extinction et des produits issus de ces animaux.

7.4 Construction des infrastructures

7.4.1 Les deux parties reconnaissent que le développement des infrastructures est la garantie fondamentale de la réalisation de l’industrialisation, et travailleront ensemble à mettre en œuvre les consensus importants dégagés lors des conférences de haut niveau « Favoriser l’industrialisation, la modernisation agricole et le développement vert et s’engager dans la voie de la modernisation » et « Promouvoir la coopération de qualité dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Rout » et bâtir une plateforme de modernisation marquée par les amples consultations, la contribution conjointe et les bénéfices partagés. La partie africaine apprécie que depuis la tenue de la 8e Conférence ministérielle du FOCAC, la Chine ait mis en chantier 21 projets prioritaires d’infrastructures en Afrique pour contribuer au renforcement de l’interconnexion du continent. La Chine encouragera les institutions financières et les entreprises à participer, conformément aux principes commerciaux, aux projets de construction des infrastructures en Afrique sous diverses formes telles que investissement-construction-exploitation et PPP, afin de créer de meilleures conditions à l’industrialisation de l’Afrique.

7.4.2 Les deux parties travailleront, dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » et selon le principe du marché, à ce que les entreprises chinoises participent à la coopération en matière de routes, de chemins de fer, de logistique et d’entrepôts à l’étranger.

7.4.3 La Chine encourage les entreprises chinoises performantes à prendre part, conformément au principe du marché, à la construction et à l’exploitation de ports en Afrique et à construire des ports intégrés modernes qui offrent les services de manutention, de logistique et de commerce. Elle soutient les entreprises de transport maritime dans la mise en place de nouvelles lignes entre la Chine et l’Afrique en fonction de la demande du marché.

7.4.4 Les deux parties encouragent les entreprises chinoises performantes à investir dans les aéroports et compagnies aériennes africains et soutiennent les entreprises de transports aériens dans leurs efforts visant à multiplier les lignes et vols aériens dans le respect des arrangements bilatéraux sur les libertés de l’air et à la demande du marché. La Chine est prête à travailler avec la partie africaine à renforcer la reconnaissance mutuelle des normes sur l’aviation civile et à promouvoir l’harmonisation des normes.

7.4.5 Les deux parties encouragent la transition verte dans les transports. Elles encouragent les entreprises chinoises à participer à l’installation d’infrastructures pour soutenir la transition verte dotés d’une technologie de pointe chinoise renommée.

7.5 Économie numérique

7.5.1 Les deux parties estiment que le développement de l’économie numérique est un choix stratégique pour saisir les opportunités offertes par la nouvelle vague de la révolution scientifique et technologique et de la transformation industrielle et apprécient le succès du Forum Chine-Afrique sur la coopération numérique et du Forum Chine-Afrique sur la coopération dans le renforcement de capacités numériques. La partie africaine apprécie la réalisation par la Chine pour le continent de 18 projets prioritaires dans le domaine de l’économie numérique depuis la 8e Conférence ministérielle en vue d’accompagner les pays africains dans leur transformation numérique, et soutient le Plan d’action pour la coopération sino-africaine du développement numérique. Les deux parties œuvreront ensemble à un environnement favorable à la coopération numérique sino-africaine pour bénéficier des dividendes numériques et combler le fossé numérique. La Chine appuiera la transformation numérique pour favoriser une transition rapide vers l’économie numérique en accélérant l’innovation en Afrique.

7.5.2 La Chine et les pays africains mettront en œuvre ensemble le Plan d’action pour le développement de la coopération numérique Chine-Afrique, renforceront l’articulation de leurs stratégies, approfondiront leur coopération sur la politique numérique, les infrastructures numériques, l’innovation numérique, la transformation numérique, la sécurité numérique et la capacité numérique, et travailleront ensemble à promouvoir la croissance inclusive et le développement durable, à combler le fossé numérique, à favoriser la modernisation par la numérisation et à réaliser un développement commun au profit de tous.

7.5.3 La partie africaine participera activement à l’Initiative sur la promotion de la littératie et des compétences numériques pour tous avancée par la Chine dans le cadre de l’Initiative pour le développement mondial et appellera les différents pays et organisations internationales à y participer, afin de soutenir les pays en développement dans le développement de l’économie numérique et le renforcement de leurs capacités.

7.5.4 La partie africaine apprécie que la Chine ait lancé le satellite SDGSAT-1, ouvert ses données à la communauté internationale, y compris aux pays africains, et fourni à l’Afrique l’ensemble de données recueillies par la cartographie satellitaire pour l’accompagner dans la prise de décisions scientifiques en vue de mettre en œuvre l’Agenda 2030. La Chine et l’Afrique œuvreront au renforcement de l’utilisation des télécommunications, des technologies de l’information et de la communication tout en protégeant les données personnelles des utilisateurs.

7.5.5 Les deux parties travailleront ensemble à promouvoir la coopération dans les domaines tels que les calculs de haute performance et la robotique, à soutenir le développement des entreprises et start-ups de l’innovation numérique et à explorer la construction conjointe de centres de coopération sur les technologies numériques avancées et d’accélérateurs d’innovations.

7.6 Coopération sur le financement

7.6.1 Les deux parties estiment que la coopération sur le financement a donné une forte impulsion à la coopération sino-africaine de qualité. La partie africaine remercie la Chine pour les neuf programmes qu’elle a avancés lors de la 8e Conférence ministérielle du FOCAC en 2021 et les efforts qu’elle a déployés dans ce cadre en accordant à l’Afrique la ligne de crédit de 10 milliards de dollars américains et la ligne de financement du commerce extérieur de 10 milliards de dollars américains, en encourageant les entreprises chinoises à investir 10 milliards de dollars américains en Afrique et en réallouant aux pays africains 10 milliards de dollars américains de ses DTS. La partie africaine apprécie la contribution active apportée par la Chine par les canaux bilatéraux et multilatéraux aux efforts des pays africains pour régler la question de la dette, et exhorte les autres créanciers bilatéraux publics, créanciers commerciaux et créanciers multilatéraux à participer au traitement et à la restructuration de la dette des pays africains conformément au principe de l’action commune et du partage équitable de la charge. La Chine et l’Afrique félicitent également la Banque africaine de développement et la Banque populaire de Chine pour le déploiement réussi et les résultats de la première phase de 2 milliards de dollars du Fonds Africa Growing Together. La Chine se réjouit de contribuer à une ambitieuse 17e reconstitution du Fonds africain de développement (FAD).

7.6.2 Les deux parties appellent le FMI et la Banque mondiale à réformer la procédure d’approbation des prêts et soutiennent un accès plus efficace des pays africains au financement pour le développement. Les deux parties appellent au respect des engagements financiers de la communauté internationale dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques en Afrique.

7.6.3 La Chine mettra en œuvre le programme de coopération avec les institutions financières africaines et renforcera la coopération avec des institutions multilatérales de développement telles que la Banque africaine de développement, la Banque ouest africaine de développement, la Banque de commerce et de développement de l’Afrique orientale et australe et la Banque africaine de l’énergie. La Chine salue l’octroi à l’Afrique sub-saharienne d’un 3e siège au Conseil d’administration du FMI pour renforcer sa voix au sein de l’institution.

7.6.4 La Chine soutiendra les efforts actifs des établissements de placement en actions tels que le Fonds de la Route de la Soie et le Fonds pour la coopération sino-africaine sur les capacités de production pour élargir activement leur investissement en Afrique. Elle entend, en mettant en synergie les prêts préférentiels, les prêts d’autres types, la participation en actions et le financement du commerce, accompagner le continent dans la construction des infrastructures, l’exploitation des ressources énergétiques, la promotion de l’agriculture et de l’industrie manufacturière ainsi que le développement intégré des chaînes industrielles. Elle s’appuiera sur les soutiens financiers susmentionnés pour fournir à la partie africaine des services intégrés de finance inclusive et appuiera, notamment à travers les prêts, la coopération avec des institutions financières bilatérales et multilatérales ainsi que le partage et les échanges d’expériences, la construction des projets de bien-être social dans les pays africains et le renforcement des capacités des PME africaines, en vue d’accroître le sentiment de satisfaction et de bonheur des populations.

7.6.5 Les deux parties continueront de valoriser le rôle de l’Association interbancaire Chine-Afrique, de renforcer les échanges d’informations et la coopération entre leurs institutions financières et de soutenir l’établissement en Afrique de succursales d’institutions financières chinoises ainsi que l’élargissement de l’utilisation du RMB sur le continent.

7.6.6 La Chine appuiera, dans le respect des règles et procédures multilatérales, les efforts des pays africains pour un accès effectif aux  ressources de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement, de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) et de la Nouvelle Banque de développement, afin d’élargir leur accès au financement, de favoriser le partage d’informations et de renforcer leurs capacités.

7.6.7 Les deux parties appellent la Banque internationale pour la reconstruction et le développement à accomplir dans les délais prévus l’examen de la répartition du capital de 2025, et à renforcer effectivement les capacités de financement et de prêt des banques de développement multilatérales par l’augmentation de capital. Les deux parties appellent le FMI à augmenter au plus vite les quotes-parts de la Chine avant juin 2025 et à prendre en considération les préoccupations de la partie africaine. Les deux parties appellent à une réforme des DTS afin de prendre pleinement en compte les besoins de financement du développement du continent. Les banques multilatérales de développement doivent davantage accorder aux pays africains des subventions et financements concessionnels à long terme pour combler le gap de l’Agenda 2030 sans pour autant affecter le flux de l’aide publique au développement. Nous appelons les institutions financières internationales et les banques multilatérales de développement, conformément à leurs mandats respectifs, d’utiliser l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle dans les pratiques et politiques existantes au cas approprié et de réexaminer la question cruciale de la révision de la viabilité de la dette. La Chine se félicite de l’organisation des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale au Royaume du Maroc, en octobre 2023, et réaffirme l’importance des objectifs contenus dans la Déclaration de Marrakech sur l’accélération du financement de l’émergence africaine en vue de mettre en œuvre une architecture financière mondiale plus équitable et plus propice au développement de l’Afrique et à la réalisation de ses priorités de croissance qui respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats africains et contribue à l’épanouissement de ses populations.

7.6.8 Nous réaffirmons qu’il est nécessaire que les notations de crédit faites par certaines institutions internationales sur les économies des pays en développement y compris africains et qui ont un impact sur le cout de l’emprunt soient plus objectives et transparentes. Nous encourageons la création d’une agence de notation africaine, sous l’égide de la Banque africaine de Développement (BAD), et dont la finalité sera d’instaurer une nouvelle culture d’évaluation qui prenne en compte les spécificités des économies africaines. Dans le même sillage, nous demandons une réévaluation du produit intérieur brut (PIB), des économies africaines en incluant les richesses vertes du continent africain.

8. Soutien à la formation des ressources humaines de l’Afrique et à l’autonomisation des femmes et des jeunes

8.1 Éducation

8.1.1 La Chine apprécie hautement le choix fait par l’UA du thème « Éduquer une Afrique adaptée au 21e siècle : Construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif, tout au long de la vie, de qualité et pertinent en Afrique » pour l’année 2024, soutient la transformation de l’éducation en Afrique, et estime que ces efforts contribueront à la transformation économique et sociale ainsi qu’à l’amélioration du bien-être de la population en Afrique. Conscientes de l’importance cruciale de la coopération éducative pour le développement durable de la coopération sino-africaine, les deux parties entendent promouvoir la synergie entre le Plan de coopération sino-africaine pour le développement des talents et l’Année de l’éducation de l’UA de sorte à contribuer au développement durable de l’Afrique.

8.1.2 La partie africaine apprécie hautement la mise en œuvre par la Chine dans les pays africains des programmes de formation professionnelle dont les Ateliers Luban et remercie la Chine pour son soutien en matière de matériels et d’équipements d’élargissement de l’accès aux technologies dans les écoles, en particulier dans les zones rurales, d’assistance technique, d’enseignement et de formation. La Chine continuera à mettre en œuvre « Avenir de l’Afrique – plan de coopération Chine-Afrique sur la formation professionnelle », et à développer avec les pays africains des Ateliers Luban de haut niveau, avec la création de nouvelles spécialités et le développement de la formation en ingénierie et technologie.

8.1.3 Les deux parties continueront de soutenir le développement de qualité des Instituts Confucius en Afrique. La partie chinoise est prête à signer avec les administrations chargées de l’éducation des pays africains des accords de coopération sur l’enseignement du chinois et à soutenir le développement de l’enseignement du chinois en Afrique, notamment par la création conjointe de la discipline langue chinoise, la formation des enseignants du chinois et le développement de l’enseignement numérique.

8.1.4 Les deux parties soutiendront la mise en œuvre par les établissements d’enseignement supérieur chinois et africains du Programme de coopération entre 100 établissements d’enseignement supérieur chinois et africains, lanceront en partenariat avec l’UNESCO le Programme « Campus Afrique : Coopération sino-africaine pour le renforcement de l’enseignement supérieur en Afrique », appuieront les études et visites en Chine des chercheurs africains et renforceront les échanges et coopération sur les recherches scientifiques entre les établissements d’enseignement supérieur chinois et africains.

8.1.5 La Chine travaillera avec les pays africains à mettre en place à le centre de coopération régionale Chine-Afrique sur l’éducation numérique, à développer les formations visant à renforcer les compétences numériques des enseignants, le partage de cours pour les élèves et l’éducation liée au patrimoine culturel, à établir des modèles de l’éducation numérique et à élargir l’accès des pays africains à l’éducation numérique.

8.1.6 La Chine entend lancer un plan de coopération sino-africain sur la formation des enseignants en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) en vue de former des enseignants en STIM pour l’Afrique.

8.2 Formation des ressources humaines

8.2.1 Les deux parties estiment que les ressources humaines sont de première importance, et que la clé du développement et du redressement de la Chine et de l’Afrique est de mettre leurs ressources humaines au service de la modernisation en vue d’un développement pour le peuple, par le peuple et au profit du peuple tout entier. La partie africaine apprécie l’éducation de qualité que la Chine fournit aux pays africains à travers des bourses gouvernementales et des programmes de formation multilatéraux ou bilatéraux. La Chine continuera de former pour la partie africaine, à l’aide des bourses gouvernementales, des talents qui s’adaptent aux besoins de la modernisation de la capacité de gouvernance, du développement économique et social, de l’optimisation de l’efficacité par l’innovation scientifique et technologique et de l’amélioration du bien-être social. A cet égard, la Chine soutiendra les talents africains dans les filières académiques relatives, entre autres, aux sciences agronomiques, halieutiques, aéronautiques et satellitaires, numériques, médicales et de santé publique, de l’ingénierie, du pétrole et du gaz. La Chine soutient les stages des étudiants africains dans les filières de sciences, de technologie, d’ingénierie et de mathématiques.

8.2.2 La Chine continuera de fournir des places de séminaires aux pays africains pour former des professionnels africains dans les domaines tels que le numérique, les sciences et technologies, les sciences satellitaires et aéronautiques, la médecine, le recouvrement et la gestion des impôts, la culture, le tourisme et la santé, et d’encourager les entreprises chinoises à créer des emplois en Afrique. La Chine encouragera ses universités, collèges professionels et écoles à coopérer avec les industries pour offrir des opportunités de formation pratique aux étudiants africains pendant leur études en Chine.

8.2.3 La Chine développera en Afrique la formation « langue chinoise + compétences professionnelles », et créera, en coopération avec les pays africains où les conditions sont réunies, des centres de formation de la langue chinoise et des compétences professionnelles, en vue de former pour l’Afrique des personnes disposant d’une triple compétence linguistique, culturelle et professionnelle.

8.2.4 La Chine soutiendra les pays africains dans leurs efforts de formation y compris des ingénieurs et techniciens du secteur minier, des professionnels de santé et aidera l’Afrique à renforcer les capacités de diagnostic et de traitement médicaux.

8.2.5 Les deux parties renforceront leur coopération dans les domaines des ressources humaines et de la protection sociale et partageront leurs visions et expériences notamment sur le plein emploi de qualité, le perfectionnement de la formation professionnelle tout au long de la vie et l’élargissement de la couverture de l’assurance sociale.

8.2.6 La Chine continuera de faire avancer la mise en œuvre du Plan de formation des jeunes chercheurs agronomes éminents africains, et de soutenir la formation des leaders du développement rural en Afrique.

8.2.7 La Chine lancera, sur la base de la mise en œuvre du Programme de coopération 20+20 entre les établissements d’enseignement supérieur chinois et africains, le Programme de coopération entre 100 établissements d’enseignement supérieur chinois et africains. La Chine entend accélérer la mise en œuvre des Projets d’assistance médicale et sanitaire à l’Afrique, appuyer le développement soutenu du Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) africain, aider les pays africains à améliorer la capacité de prestation de services de leur système de santé, renforcer la formation des professionnels de santé africains, et développer les échanges et coopérations académiques et techniques en matière de soins médicaux, d’enseignement et de recherche.

8.2.8 La Chine travaillera à une bonne mise en œuvre du Programme de coopération sino-africain sur la formation culturelle et touristique, promouvra sans cesse la formation des ressources humaines africaines, multipliera les échanges d’expériences et de partage d’informations sur le développement du tourisme avec l’Afrique et appuiera le renforcement des capacités de l’acceuil touristiques des pays africains.

8.2.9 La Chine travaillera à une bonne mise en œuvre du Projet de formation des professionnels des médias africains, afin de former pour les pays africains des professionnels de haut niveau dans les domaines de la presse, de la radio, de la télévision et du tourisme et de soutenir l’Afrique dans ses efforts pour renforcer les capacités des médias dans les domaines de la radio et de la télévision.

8.2.10 La Chine soutiendra la formation en Chine de 1000 professionnels scientifiques et technologiques africains et lancera 30 projets de laboratoire conjoint. Elle sera heureuse de voir les jeunes professionnels scientifiques et technologiques africains participer au Programme des jeunes talents scientifiques et au Programme de coopération spécial sur l’innovation et l’entrepreneuriat dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », et de les accueillir pour un travail pratique ou des échanges par le biais des missions de formation scientifiques et technologiques organisées par l’Académie des Sciences de Chine et destinées aux pays partenaires de l’Initiative « la Ceinture et la Route » ou aux pays en développement (400 places à pourvoir), du Projet d’échanges entre les instituts de recherche partenaires Chine-Afrique et d’autres plateformes. Elle encouragera les instituts de recherche et les établissements d’enseignement supérieur africains à adhérer à l’Alliance des organisations scientifiques internationales dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », et formera 300 masters et 30 professionnels africains à travers les programmes de bourse et de talent de l’Alliance.

8.2.11 La Chine soutiendra la formation de jeunes professionnels médicaux africains de haut niveau capables d’effectuer indépendamment des opérations chirurgicales complexes comme les interventions en neurochirurgie et en cardiologie, et développera la formation des techniciens, ingénieurs et autres personnels médicaux spécifiques.

8.2.12 Les deux parties renforceront l’inspiration mutuelle des visions et l’échange d’expériences dans le domaine numérique, encourageront leurs instituts de recherche, think tanks et universités à renforcer la coopération, construiront ensemble des plateformes de coopération sur le renforcement des capacités et formeront conjointement 1000 talents numériques.

8.2.13 La Chine soutiendra le renforcement des capacités des pays africains en matière d’administration fiscale à travers des assistances techniques et des programmes de formation. Elle accueillera chaque année au moins 100 stagiaires africains pour des formations en présentiel dans le cadre du mécanisme de coopération sur l’administration fiscale de l’Initiative « la Ceinture et la Route ».

8.3 Femmes et Jeunes

8.3.1 Les deux parties estiment que les jeunes ainsi que les générations futures représentent l’avenir du monde et celui des relations sino-africaines et que les femmes sont membres importants de la grande famille Chine-Afrique. Les deux parties œuvreront à intensifier les échanges et la coopération entre les jeunes et entre les femmes pour consolider la base populaire de la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau afin de créer un FOCAC qui appartient aux peuples chinois et africains. En conformité avec les priorités de l’Agenda 2063 et la Stratégie de l’UA pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes 2018-2028, nous acceptons de renforcer la coopération Chine-Afrique pour la promotion de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes dans le respect des différentes traditions et cultures notamment dans les domaines de l’emploi, du leadership, du travail décent, de l’entrepreneuriat, de l’éducation et de l’apprentissage, de l’agriculture, de la santé, l’accès au financement, de la prévention et de la réponse aux violences basées sur le genre.

8.3.2 La Chine continuera d’organiser le Forum des jeunes Chine-Afrique sur l’innovation et l’entrepreneuriat et le Festival de la jeunesse Chine-Afrique, de promouvoir la construction des mécanismes tels que le Forum Chine-Afrique des jeunes leaders, et d’intensifier la coopération et les échanges entre les jeunes chinois et africains notamment à travers les bourses aux enseignants étrangers du chinois, le concours « Pont vers le chinois » et les visites croisées. La Chine et l’Afrique favoriseront de nouveaux projets sur le renforcement des capacités dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de la revitalisation rurale, des TIC, des technologies financières, des paiements mobiles, de l’économie numérique, du commerce électronique, du cloud computing, du big data et de la sécurité du cyberespace, afin de tirer parti de l’impact pertinent sur la croissance à fort potentiel de ces secteurs en Afrique, avec un accent particulier sur la participation des femmes.

8.3.3 Les deux parties soutiennent le projet collégien Science Cube Star, établiront une alliance spatiale de la jeunesse Chine-Afrique, construiront une plateforme d’échanges sur l’espace entre les lycéens chinois et africains, et exploreront de nouveaux modes de coopération pour la vulgarisation des sciences spatiales, afin de jeter les bases pour la réalisation des perspectives  des pays africains émergents dans le domaine de l’espace.

8.3.4 Les deux parties renforceront les échanges et la coopération sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, soutiennent le dialogue de haut niveau et les séminaires thématiques sino-africains destinés aux femmes, mèneront à bien le Forum sino-africain des femmes, mettront en œuvre des mini-dons matériels en soutien aux femmes et organiseront des formations pour le renforcement des capacités des Africaines, afin de favoriser conjointement le plein épanouissement des femmes. La Chine et l’Afrique donneront accès à des programmes de financement, de formation et de mentorat spécialement adaptés aux femmes entrepreneures et propriétaires d’entreprises, garantir la participation des femmes aux processus de prise de décision au sein des industries et des chaînes d’approvisionnement, en reconnaissant leurs contributions et en amplifiant leurs voix. La Chine et l’Afrique mettront en place des programmes d’éducation des jeunes, de formation professionnelle et d’entrepreneuriat pour doter les jeunes des connaissances et des capacités nécessaires pour réussir dans le secteur industriel, faciliteront les pôles d’innovation, les incubateurs et les accélérateurs de startups dirigés par des jeunes pour soutenir le développement. de solutions innovantes aux défis locaux et mondiaux. La Chine mettra en œuvre des programmes de formation dédiés aux femmes et aux jeunes et lancera le Programme d’autonomisation des entrepreneuses africaines par l’éducation.

8.3.5 La partie africaine salue la mise en œuvre par la partie chinoise du Programme d’innovation et d’entrepreneuriat de la jeunesse africaine C-STAR, et entend soutenir la 2e édition de ce Programme qui contribuera, par des formations en présentiel et en ligne, à l’emploi des jeunes africains, à la création d’entreprises par les jeunes africains, ainsi qu’à l’incubation de projets d’entreprise et d’investissement en Afrique.

8.3.6 La Chine continuera de renforcer les échanges et la coopération avec la partie africaine dans le domaine des personnes handicapées et mènera avec elle des projets de coopération dans les domaines de la réadaptation, du sport, de l’éducation et de l’emploi, et envisage activement de faire des jeunes et des femmes handicapés des bénéficiaires et participants dans les projets de formation destinés aux jeunes et aux femmes, afin de promouvoir l’inclusion des personnes handicapées pour un développement durable et inclusif.

8.3.7 La Chine organisera le Forum d’échanges Chine-Afrique sur le wushu, établira en Afrique un centre sino-africain d’entraînement de ping-pong avec des camps d’entraînement de ping-pong.

9. Consolidation de la coopération dans le Développement durable

9.1 Changement climatique

9.1.1 Les deux parties estiment que le changement climatique est devenu un défi majeur pour le développement durable (économique, social et environnemental) de la Chine et de l’Afrique. Elles reconnaissent pleinement les mesures adoptées par l’une et l’autre dans la coopération sur l’adaptation et l’atténuation face au changement climatique ainsi que la contribution considérable qu’elles y ont apportée. La Chine salue la tenue du premier Sommet africain sur le climat en septembre 2023 à Nairobi et appelle à un soutien accru des pays développés pour la mise en œuvre des engagements pris à cette occasion en termes de mobilisation du financement climatique. La Chine félicite également le Royaume du Maroc et l’Egypte pour avoir organisé la 22e Conférence des Parties(COP 22) et COP 27 qui ont abouti à des résultats tangibles notamment la défense et la mise en oeuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques(CCNUCC), du Protocole de Kyoto, de l’Accord de Paris, la Déclaration de Marrakech en faveur d’une co-émergence continentale, la mise en place du fonds pertes et dommages ainsi que du programme de travail pour une transition juste. La partie africaine remercie la Chine pour les 17 projets de développement vert, de protection environnementale et de lutte contre le changement climatique qu’elle a réalisés pour l’Afrique depuis la 8e Conférence ministérielle du FOCAC.

9.1.2 La Chine travaillera avec les pays africains, dans le cadre de la coopération Sud-Sud contre le changement climatique et de l’Initiative « la Ceinture et la Route », à mettre en œuvre la Déclaration sur la coopération sino-africaine de lutte contre le changement climatique, à promouvoir la mise en œuvre du projet « Ceinture lumineuse africaine », et à aider les pays africains à améliorer la capacité de réponse au changement climatique notamment par l’aide matérielle, les échanges et dialogue, le renforcement des capacités et les recherches conjointes.

9.1.3 La Chine travaillera avec les pays africains à développer le partage du savoir dans le domaine de la lutte contre le changement climatique et à intensifier la coopération en matière de renforcement des capacités et les recherches conjointes dans les domaines tels que le changement climatique et la gouvernance environnementale.

9.1.4 Les deux parties apprécient les acquis pragmatiques de la COP 28 qui s’est tenue aux Émirats arabes unis. Elles estiment que la CCNUCC et son Accord de Paris sont la base de la coopération sur la lutte contre le changement climatique et appellent les différentes parties à en observer scrupuleusement les buts, les principes et le cadre réglementaire, en particulier l’équité et les principes des responsabilités communes mais différenciées et des compétences respectives, et à prendre en compte les difficultés et préoccupations particulières des pays en développement.

9.1.5 Les deux parties réitèrent la nécessité pour la communauté internationale de porter le multilatéralisme dans sa réponse au défi du changement climatique et de s’opposer aux sanctions unilatérales et aux barrières au développement vert. Elles soulignent que la croissance économique mondiale est étroitement liée à la sécurité et à l’approvisionnement énergétiques et qu’il faut réaliser une transition énergétique juste, ordonnée et équitable.

9.1.6 Les deux parties travailleront à établir un système de développement économique vert, bas carbone et circulaire, à le perfectionner et à approfondir des échanges et la coopération sur le développement vert, à prendre une part active à la gouvernance environnementale mondiale et du climat de sorte à construire ensemble une communauté de vie pour l’humanité et la nature.

9.2 Protection des écosystèmes

9.2.1 Les deux parties estiment que la coopération sur la protection environnementale est un volet important de la coopération Chine-Afrique, apprécient hautement le rôle important du Centre de coopération environnementale Chine-Afrique dans l’intensification des échanges et du dialogue sur les politiques environnementales ainsi que dans la coopération et la recherche conjointe sur l’environnement, et continueront de mettre en œuvre des projets tels que le Programme d’envoyés verts Chine-Afrique et le Programme Chine-Afrique sur l’innovation verte. La Chine soutient l’opérationnalisation du Centre de l’Agence AUDA-NEPAD sur la résilience climatique et l’adaptation.

9.2.2 La partie africaine apprécie le leadership de la Chine durant sa présidence de la 15e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies (COP15). Les deux parties valoriseront le rôle du Fond Kunming pour la biodiversité, continueront de renforcer les échanges et la coopération en matière de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité et œuvreront à atteindre les objectifs du Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal.

9.2.3 En s’appuyant sur la Coalition internationale du développement vert dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route », la Chine invitera la partie africaine à participer à la Conférence sur l’innovation verte « la Ceinture et la Route », au Programme des talents verts « la Ceinture et la Route » et aux activités relatives au dialogue des politiques et au renforcement des capacités dans le cadre du réseau d’experts en développement vert et bas carbone et du Partenariat pour l’investissement et la finance verts, et soutiendra la partie africaine dans l’amélioration de ses capacités en matière de gouvernance environnementale et de développement durable.

9.2.4 La Chine promouvra la construction du Centre de Bambou Chine-Afrique, et travaillera avec la partie africaine à promouvoir leur coopération dans les domaines du bambou et du rotin, tels que « le bambou comme substitut au plastique », et à mettre en œuvre des projets de coopération internationale pilotes en la matière. Les deux parties renforceront leur soutien aux actions de l’Organisation Internationale sur bambou et le rotin (INBAR) et encouragent davantage de pays africains à y adhérer.

9.2.5 La Chine entend approfondir les échanges et la coopération avec la partie africaine sur la lutte contre la désertification, en partageant ses expériences de lutte intégrée, en fournissant de façon continue une assistance technique à la construction de la Grande Muraille Verte et en appliquant la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. Les deux parties se félicitent du lancement de l’Alliance  internationale pour la résilience face à la sécheresse (IDRA) dont l’objectif est de mobiliser la communauté internationale face à ce fléau qui affecte les pays du Nord et du Sud.

9.2.6 Les deux parties renforceront leurs échanges sur la protection de la faune et de la flore sauvages et sur l’application de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, soutiendront la protection et l’exploitation rationnelle des ressources des forêts tropicales humides d’Afrique, et mèneront la coopération sur la surveillance et la restauration des prairies et savanes pour promouvoir leur protection et leur utilisation durable. La Chine et l’Afrique promouvront des pratiques et des technologies durables pour atténuer l’impact environnemental et améliorer l’efficacité des ressources dans les industries.

9.2.7 La Chine soutiendra la partie africaine dans l’élaboration de la planification intégrée sur les ressources en eau et les bassins et l’amélioration des infrastructures hydrauliques. Elle entend développer des échanges techniques, des programmes de formation et des projets de coopération avec la partie africaine dans les domaines de l’allocation des ressources en eau, de la prévention des inondations et de la sécheresse, de l’alimentation en eau en milieu rural, de l’irrigation économe en eau, de la restauration des écosystèmes aquatiques, de l’utilisation des sources en eau non conventionnelles et de la construction de petites centrales hydroélectriques.

9.2.8 La Chine travaillera à renforcer la capacité des pays africains de traitement des déchets et des eaux usées et soutiendra sous différentes formes la construction par les pays africains des sites d’enfouissement ou d’incinération des déchets et des autres installations d’intérêt public respectueuses de l’environnement.

9.2.9 Les deux parties saluent le rôle important du Centre de coopération Chine-Afrique sur les géosciences dans l’application des technologies, le partage d’informations et l’industrie minière verte et mèneront une coopération pragmatique sur les recherches en géosciences, gestion des géo-risques, l’exploitation minière et la formation des ressources humaines, de sorte à contribuer au développement durable de l’Afrique sur les plans économique, social et environnemental.

9.3 Coopération maritime, gestion et prévention des catastrophes naturelles

9.3.1 Les deux parties apprécient la création du Centre de coopération Chine-Afrique sur la science océanique et l’économie bleue et travailleront activement à mettre en œuvre le Plan d’action commun (2024-2026) sur la coopération sino-africaine sur les océans dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable, à promouvoir en profondeur la coopération pragmatique dans les domaines tels que les sciences et technologies marines, la restauration des écosystèmes marins, l’observation et la prévision des océans, la prévention et la réduction des catastrophes marines, la gestion intégrée des mers et océans de même que l’économie bleue, à favoriser la généralisation en Afrique de la plateforme d’analyse des données de télédétection marines, à organiser des évaluations sur l’évolution du niveau de la mer et ses impacts et à développer la planification de l’espace maritime, en vue d’accompagner les pays africains dans la promotion du développement durable des mers et océans.

9.3.2 Les deux parties continueront de renforcer les échanges et la coopération sur la sécurité en mer, la prévention de la pollution du milieu marin par les navires, et la reconnaissance mutuelle des qualifications des marins.

9.3.3 Les deux parties s’appuieront sur l’Autorité internationale des fonds marins pour renforcer les échanges et la coopération, promouvoir ensemble l’établissement des règles relatives aux grands fonds marins et contribuer à la gouvernance mondiale des mers et océans.

9.3.4 La Chine renforcera les échanges et la coopération avec les pays africains dans les domaines des sciences et technologies sismologiques et de la réduction des catastrophes et soutiendra le rôle du Centre africain de recherche sur l’atténuation des catastrophes dans la surveillance de l’activité sismique et volcanique, les recherches scientifiques et la formation des professionnels, en vue de contribuer au renforcement des capacités africaines de réduction des catastrophes.

9.3.5 La Chine travaillera avec les pays africains pour poursuivre en profondeur la construction du Centre de coopération sino-africaine sur l’application de la télédétection par satellite, partager les données, les produits, les logiciels et les outils satellitaires terrestres et maritimes relatifs aux ressources naturelles, et mener une coopération de démonstration approfondie sur l’application des technologies de télédétection par satellite.

10. Coopération sur le bien-être social avec l’Agenda 2030 des Nations Unies et dans les domaines humains et culturels

10.1 Santé

10.1.1 Les deux parties sont conscientes que la coopération sur la santé est une composante importante de la coopération amicale sino-africaine et que construire une communauté de santé Chine-Afrique fait partie intégrante de la construction d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau. La partie africaine apprécie hautement la fourniture par la Chine de 240 millions de doses de vaccins et de différents matériels anti-épidémiques aux 53 pays africains et à l’UA ainsi que l’envoi de groupes d’experts médicaux chinois à 17 pays africains après l’éclatement de la COVID-19, de même que l’assistance chinoise pour réaliser le siège du CDC africain et 25 projets de santé ainsi que la construction ou l’optimisation de huit installations médicales depuis la 8e Conférence ministérielle du FOCAC. La Chine et l’Afrique travailleront ensemble en vue de la mise en oeuvre des objectifs du Pacte mondial sur les réfugiés (GCR), afin de garantir que personne ne soit laissé pour compte, conformément aux ODD de l’Agenda 2030. La Chine soutiendra la mise en œuvre de la Stratégie africaine de santé 2016-2030 en vue de permettre au continent de renforcer sa résilience et sa souveraineté sanitaire.

10.1.2 La Chine continuera d’envoyer en Afrique des professionnels d’équipes médicales et experts de santé publique, en privilégiant le partage d’expériences et de bonnes pratiques en matière médicale, d’offrir des consultations médicales itinérantes et gratuites et de mener des activités de sensibilisation à la santé.

10.1.3 Les deux parties approfondiront le mécanisme de partenariat entre hôpitaux chinois et africains, approfondiront le mécanisme de partenariat entre hôpitaux chinois et africains, mettront en place une alliance Chine-Afrique des hôpitaux, organiseront le séminaire sur le développement des hôpitaux chinois et africains, et exploreront les possibilités de coopération sur la télémédecine et la médecine intelligente et œuvreront sans cesse à l’amélioration de la prestation des services et du niveau de gestion des établissements de santé chinois et africains. Les deux parties promouvront une approche inclusive pour renforcer le système de couverture maladie universelle en Afrique en vue de faciliter l’accès aux soins primaires à toutes les couches de la population y compris les femmes, les personnes âgées, les nouveaux nés, les travailleurs migrants et les réfugiés.

10.1.4 Les deux parties organiseront une conférence de coopération sur la Route de la Soie pour la santé et réunion ministérielle sino-africaine sur le développement de la coopération sanitaire, mèneront un dialogue institutionnel sur les politiques ainsi que des échanges techniques dans le domaine de la santé, mettront en place un centre Chine-Afrique d’échanges de connaissances sur le développement et la coopération sanitaires et tiendront un dialogue de think tanks Chine-Afrique sur la coopération sanitaire.

10.1.5 La Chine poursuivra son appui au CDC africain et à l’Agence africaine des médicaments (AMA) afin d’accompagner l’Afrique dans la prise en charge rapide des épidémies, à travers un renforcement des capacités et des infrastructures sanitaires adéquates ainsi que la mise en place d’un laboratoire de contrôle continental des médicaments. Les deux parties soutiennent la promotion du développement des industries africaines de production pharmaceutique y compris l’accès aux ingrédients pharmaceutiques actifs (API) et d’équipements médicaux à travers des co-investissements des secteurs privés sino-africains pour aider l’Afrique à réduire ses importations de médicaments et d’équipements médicaux et à assurer sa souveraineté médicale. La Chine continuera d’encourager et de soutenir ses entreprises privées à investir dans le secteur pharmaceutique en Afrique.

10.1.6 La Chine, par le partage des techniques cliniques et de celles de prévention et de contrôle des maladies ainsi que le soutien aux projets prioritaires, accompagnera les pays africains dans leur lutte contre les maladies transmissibles, les maladies non transmissibles et les maladies maternelles et infantiles à l’instar du VIH/Sida, la tuberculose pulmonaire, le paludisme, la bilharziose et autres maladies infectieuses de même que le cancer du col de l’utérus et les maladies cardio-vasculaires et les aidera à réduire la mortalité maternelle et infantile, la malnutrition infantile, en vue de contribuer aux efforts africains pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030, et l’éradication des maladies évitables et de la promotion de la santé sur le continent.

10.1.7 La partie chinoise mettra en valeur la plateforme de démonstration et de formation pour la coopération sanitaire dans le cadre de l’Initiative « la Ceinture et la Route » pour partager les politiques sanitaires et les techniques adaptées notamment dans les domaines des soins de santé primaires, de la santé maternelle et infantile, de la gestion hospitalière, de l’imagerie médicale et de la sécurité biologique en laboratoire et organisera des échanges et formations en ligne et hors ligne, en vue d’aider les pays africains à renforcer l’accessibilité des soins médicaux de base et à réaliser une couverture médicale pour tous.

10.1.8 Les deux parties encouragent la Croix-Rouge chinoise et la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge d’Afrique ainsi que la Fédération  internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à renforcer leurs échanges et à intensifier leur coopération notamment sur l’aide humanitaire, le renforcement des capacités de réponse aux urgences et les projets de quartiers.

10.1.9 Les deux parties encouragent les échanges et la collaboration entre les médecines traditionnelles chinoises et africaines afin de les vulgariser et de promouvoir leur impact positif sur la santé des populations. De par son expertise avérée dans la médecine traditionnelle, la Chine appuiera le secteur de la pharmacopée africaine.

10.1.10 La Chine mettra en place en partenariat avec les pays africains des centres médicaux conjoints Chine-Afrique. Les deux parties œuvreront à développer des échanges et coopération de haut niveau sur des techniques appropriées dans les domaines cardiaque, de la prévention de la cécité, de la santé maternelle et infantile et des soins médicaux de jour, à améliorer la réglementation clinique, à renforcer le contrôle de qualité, à explorer des projets de R&D conjoints et à diffuser les meilleures pratiques en vue de promouvoir le développement du secteur de la santé.

10.1.11 La Chine soutiendra l’accélération de la construction de l’Agence africaine de médicaments (AMA) et la mise en œuvre du Programme d’harmonisation de la réglementation des médicaments en Afrique (AMRH), de sorte à contribuer au perfectionnement du système de réglementation des produits médicaux en Afrique.

10.1.12 La Chine entend explorer avec la partie africaine la possibilité de mettre en œuvre le « Projet Herbes Shennong à l’ère nouvelle », en vue de valoriser ensemble les ressources végétales aux valeurs médicinales et d’enrichir les traitements issus des médecines traditionnelles.

10.2 Culture, Tourisme et Sports

10.2.1 Les deux parties sont conscientes que la culture est un lien spirituel important qui unit les peuples chinois et africains et que le tourisme sert de pont pour le rayonnement des civilisations et l’approfondissement de l’amitié. Renforcer la coopération culturelle et touristique revêt une signification importante pour la promotion de la mobilité humaine et du rapprochement des peuples chinois et africains.

10.2.2 La Chine continuera d’organiser dans des pays africains des événements culturels phares comme « Festival du Nouvel An chinois », « Focus sur les cultures chinoise et africaine » et « Route de la Soie : rendez-vous des artistes » et de soutenir la participation de leurs groupes culturels et artistiques aux festivals artistiques internationaux organisés par l’une et l’autre ainsi que l’accueil d’artistes pour des activités créatives. Les deux parties encouragent les institutions et groupements africains concernés à participer réciproquement aux activités en matière de musique, de beaux-arts, de spectacle, de bibliothèque et de patrimoine culturel dans divers cadres y compris le Programme « Route de la Soie culturelle » et adhérer aux mécanismes comme la ligue internationale « Route de la Soie » des théâtres.

10.2.3 Les deux parties continueront de concrétiser le plan d’application de leurs accords culturels intergouvernementaux, d’encourager les échanges culturels décentralisés et de soutenir les efforts de part et d’autre visant à renforcer les échanges sur l’industrie et le commerce culturels.

10.2.4 La Chine soutient que tous les pays africains ayant des relations diplomatiques avec elle deviennent des destinations agréées pour les touristes chinois voyageant en groupe et encourage les deux parties à renforcer les échanges et la coopération touristiques, en vue de contribuer au redressement de l’industrie touristique en Afrique. La Chine soutient ses compagnies aériennes à renforcer la coopération avec les compagnies africaines afin de faciliter la desserte aérienne entre les deux parties. La Chine soutient également ses entreprises privées à investir dans l’industrie touristique en Afrique.

10.2.5 La Chine et les pays africains conviennent de participer réciproquement aux grandes expositions internationales du tourisme en Chine comme le China International Travel Mart (CITM), et soutient l’adhésion des établissements touristiques africains à l’Alliance internationale du tourisme (AIT) et à l’Alliance internationale des villes touristiques de la « Route de la Soie ». La Chine et l’Afrique abriteront des séminaires sur la coopération touristique sino-africaine et renforcera avec l’Afrique les échanges et la coopération notamment dans les domaines de la gestion des sites touristiques, des technologies numériques au service du développement du tourisme et de la promotion des destinations touristiques.

10.2.6 La Chine soutiendra le développement des sports de masse ainsi que des disciplines sportives en Afrique et entend soutenir la préparation des athlètes africains de haut niveau à participer aux compétitions mondiales en relations avec les fédérations sportives nationales.

10.3 Presse et médias

10.3.1 Les deux parties estiment que la coopération dans les domaines de la presse et des médias est une composante importante de la coopération amicale sino-africaine, et revêt une signification importante pour le renforcement de la connaissance mutuelle entre les peuples chinois et africains. Les deux parties intensifieront le dialogue et les échanges et approfondiront la coopération dans le domaine de la communication en vue de bien raconter l’amitié sino-africaine et de montrer les résultats fructueux de la coopération sino-africaine.

10.3.2 La Chine travaillera à favoriser le développement commun du secteur audiovisuel chinois et africain notamment à travers les échanges de programmes audiovisuels, la coproduction, la coopération technique, les visites croisées des professionnels et la formation des talents. La Chine apportera son soutien à la construction d’un centre de médias intégrés en Afrique, mettra en place avec la partie africaine une chaîne pour enfants, lancera des projets de coproduction cinématographique et audiovisuelle et soutiendra les efforts africains pour la mise à niveau du matériel audiovisuel, la formation des professionnels de médias, la transmission et la protection des archives audiovisuelles et photographiques africaines.

10.3.3 La Chine construira en Afrique des plateformes de diffusion médiatique et d’échanges culturels pour contribuer au développement intégré des médias en Afrique. Elle continuera de mettre en œuvre le projet du Centre sino-africain d’échanges en matière de presse et d’organiser des stages de formation et des programmes de visite pour les professionnels africains des médias.

10.3.4 La Chine encourage les médias africains à participer au Réseau de médias « la Ceinture et la Route », soutiendra l’Afrique dans le renforcement des capacités des médias de radiotélévision, encouragera les échanges et la coopération entre les professionnels des nouveaux médias et des médias personnels, et soutiendra la coopération entre les grands influenceurs sur Internet chinois et africains, en vue de faire émerger plus d’œuvres de qualité.

10.3.5 Les deux parties continueront d’intensifier l’échange de nouvelles entre les médias et la coproduction d’émissions et d’organiser la diffusion de programmes cinématographiques et audiovisuels chinois, des salons de films Chine-Afrique ainsi que des visites croisées entre les professionnels de la presse, du cinéma et de la télévision.

10.3.6 Les deux parties continueront de renforcer les échanges et la coopération dans le domaine du cinéma, d’organiser des stages de formation pour les jeunes cinéastes africains, de se soutenir mutuellement dans l’organisation de festivals internationaux du cinéma et de favoriser l’entrée de davantage de productions cinématographiques sur le marché de l’une et de l’autre.

11. Renforcement du Forum sur la Coopération sino-africaine

11.1 Les deux parties expriment leur satisfaction à l’égard du succès et de l’efficacité de la Réunion des Coordinateurs de la mise en œuvre des actions de suivi de la 8e Conférence ministérielle du FOCAC, de la Réunion des hauts fonctionnaires et des consultations entre le Comité de suivi chinois et le corps diplomatique africain en Chine. Elles continueront de valoriser le rôle des sous-forums existants du FOCAC, d’enrichir le Forum dans toutes ses dimensions et d’en renforcer l’édification institutionnelle.

11.2 Les deux parties encouragent les africains membres du FOCAC à renforcer leur concertation avec le Groupe des Ambassadeurs africains en Chine en tant partie intégrante du mécanisme de suivi du FOCAC, avec pour finalité de rendre compte des progrès réalisés du FOCAC au Comité chinois de suivi d’action.

11.3 Conformément à la procédure du mécanisme de suivi du FOCAC, les deux parties décident de tenir en 2027 en République du Congo la 10e Conférence ministérielle, qui sera précédée par la tenue des 18e et 19e Réunions de hauts fonctionnaires respectivement en 2026 et en 2027.

11.4 Conformément au principe de la rotation géographique équitable au sein de l’Union africaine, et tenant compte du fait que toutes les sous-régions africaines, à l’exception de l’Afrique centrale, ont exercé un mandat de six ans comme coprésident, les deux parties décident d’un commun accord de donner à l’Afrique centrale la possibilité d’assumer aussi la coprésidence pendant six ans avec deux pays successifs. À partir de la 11e Conférence ministérielle de 2030, le mandat de la coprésidence africaine sera réduit de six à trois ans. Nous nous félicitons de voir la République du Congo assurer la prochaine coprésidence africaine du FOCAC de 2024 à 2027 et la République de Guinée équatoriale, de 2027 à 2030.

Source : https://www.fmprc.gov.cn/fra/zxxx/202409/t20240905_11485736.html

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