vendredi, août 30

Kim Jong Un fait un signe vers la Chine

Kim Jong Un, président de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), a visité le 26 juillet la Tour de l’amitié Chine – RPDC, à l’occasion du 71ème anniversaire de la victoire de la guerre de libération de la Corée du nord.

Kim Jong Un, secrétaire général du Parti des travailleurs de Corée et président des Affaires d’État de la RPDC, a profité de l’occasion pour exprimer sa conviction que l’amitié entre la Chine et la Corée du nord serait « fermement poursuivie et développée », a rapporté l’agence de presse nord-coréen, KCNA.

Lors de la commémoration, une couronne au nom du dirigeant suprême a été déposée devant la tour de l’amitié avec des lettres sur un ruban indiquant « Nous nous souviendrons toujours des martyrs des Volontaires du peuple chinois », a précisé l’agence.

Kim Jong Un a déclaré que la victoire de la guerre de libération de la Patrie était une grande victoire, et que les peuples de la RPDC et de la Chine avaient gagné la guerre dans la période la plus difficile de la RPDC en « partageant le bonheur et le malheur dans la même tranchée ».

« Le mérite militaire des Volontaires du peuple chinois inscrit dans l’histoire de la victoire de guerre de la RPDC restera dans l’esprit du peuple coréen comme une étoile d’or éternelle symbolisant les exploits », a-t-il dit.

Cette cérémonie rare est perçue comme une main tendue vers la Chine, alors que les relations bilatérales restent compliquées. En effet, Pyongyang s’est récemment rapproché de Moscou, qui tente de trouver de nouveaux alliés.

Pékin perd son influence en Corée du Nord et en Russie ?

Le renforcement des liens entre la Russie et la Corée du nord met la Chine dans une situation complexe, au moment où Pékin cherche à éviter une déstabilisation de la péninsule coréenne.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida et le président sud-coréen Yoon Suk-yeol ont annoncé le renforcement de la coopération entre leurs pays et les Eats-Unis face au resserement des liens militaires entre la Corée du Nord et la Russie.

« Les résultats du récent sommet entre la Corée du Nord et la Russie sont très inquiétants en termes d’impact sur la sécurité régionale », a déclaré le Premier ministre nippon qui participait avec le chef de l’Etat sud-coréen au sommet de l’OTAN, à Washington.

D’autant plus que le 20 juin, le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ont signé « traité de partenariat stratégique global » qui promet une assistance mutuelle si l’un ou l’autre pays est confronté à une « agression ».

Cet accord donne plus d’assurance à Kim Jong-un qui a multiplié, au cours des derniers mois, les provocations envers la Corée du Sud, alors que Pékin cherche à maintenir une certaine stabilité dans la zone.

Outre cet accord, plusieurs domaines de coopération ont été renforcé entre les deux pays, sous le regard de la Chine, qui voit son influence se réduire auprès du dirigeant nord-coréen. Alors que japonais et sud-coréens ont décidé de renforcer leurs liens, « la Direction chinoise est restée étonnamment muette », a indiqué François Danjou.

Ce dernier a indiqué dans une note sur QuestionChine.Net « interrogé sur le sujet lors d’un point de presse régulier, le Waijiaobu éludait la question en expliquant qu’il s’agissait d’une affaire bilatérale entre Moscou et Pyongyang ».

Selon lui, « la réalité est que l’initiative de Moscou bouscule le paradigme stratégique de Pékin dans la région où, en dépit des frictions passées, sa position centrale de parrain de Pyongyang contre Washington, définitivement réaffirmée par la visite de Xi Jinping à Pyongyang les 20 et 21 juin 2019, est partie intégrante de son schéma de sécurité ».

Or désormais la Chine ne parvient pas à maîtriser ses alliés. Pékin n’a pas pu empêcher Moscou de lancer une opération militaire en Ukraine, et n’a pas eu son mot dire lors de l’envoie par Pyongyang d’armes à la Russie. Les deux nouveaux amis russe et nord-coréen sont en train de s’autonomiser de la Chine, en raison de la position ambivalente de la Chine sur la scène internationale.

Raison pour lesquelles, la Chine a envoyé en avril 2024 Zhao Leji, n°3 du régime, indéfectible fidèle de Xi Jinping et président du comité permanent de l’ANP à Pyongyang. Un mois plus tard, le président russe, Vladirmir Poutine, était en visite en Chine pour renforcer les liens.

Cité par QuestionChine.Net, Andrei Lankov, historien russe, a indiqué que « Moscou se rendra assez vite compte qu’irriter la Chine, seul allié qui lui achète massivement son gaz et son pétrole dans un monde qui cherche à l’isoler, est un jeu dangereux ». Tandis que Kim Jong Un a encore plus besoin de la Chine car 80% de toutes ses relations commerciales se développement avec la Chine.

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