«La Chine appelle une fois de plus les Philippines à retirer le système américain de missiles Typhon dans les plus brefs délais, alors que le déploiement du système entraîne un risque de confrontation géopolitique et de course aux armements dans la région», a annoncé Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Les Philippines déploient un système de missiles américain
Le ministre de la Défense des Philippines a justifié le 24 décembre le déploiement par le pays d’un système de missiles américains de moyenne portée et prévoit d’en acquérir un, malgré l’opposition de la Chine, rivale de longue date en mer de Chine méridionale.
«Tout déploiement et acquisition d’actifs liés à la sécurité et à la défense des Philippines relève de sa propre prérogative souveraine et n’est soumis à aucun veto étranger», a déclaré le ministre Gilberto Teodoro dans un communiqué.
Il existe un projet d’acquisition d’un système de missiles à capacité de moyenne portée, a déclaré – de son côté – le chef de l’armée philippine Roy Galido, ajoutant qu’«il y a des négociations parce que nous voyons sa faisabilité et son adaptabilité».
L’agence de presse Reuters a rapporté en septembre 2024 que les États-Unis n’avaient pas de plan immédiat pour retirer le système de missiles Typhon des Philippines et testaient la faisabilité de son utilisation dans un conflit régional. Pour la Chine, cela risque surtout de provoquer une confrontation géopolitique.
La Chine a réitéré le 23 décembre qu’elle s’opposait fermement à son déploiement. La porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, a exhorté les Philippines à «retirer rapidement le système de missiles Typhon comme promis publiquement et à cesser de s’engager davantage sur la mauvaise voie».
Le système Typhon, qui peut être équipé de missiles de croisière capables de frapper des cibles chinoises, a été amené pour des exercices conjoints dans le courant de l’année 2024. Les tensions se sont accrues ces dernières années entre la Chine et les Philippines au sujet d’un territoire contesté en mer de Chine méridionale, exacerbées par un renforcement des liens de défense entre les alliés du traité Manille et Washington.
La Chine s’y oppose
En réponse, Mao Ning a annoncé que la Chine avait exprimé à plusieurs reprises sa ferme opposition au déploiement de ce système, ajoutant que le système de missiles Typhon, avec des capacités à la fois nucléaires et conventionnelles, était «une arme stratégique et offensive, plutôt qu’une arme défensive».
Les Philippines ont coopéré avec les Etats-Unis pour mettre en place le système, confiant leur propre sécurité et leur défense nationale à d’autres, entraînant un risque de confrontation géopolitique et de course aux armements dans la région, et constituant une menace sérieuse pour la paix et la sécurité régionales, a indiqué la porte-parole.
«De qui cette démarche sert-elle les intérêts, et qui est celui qui parle de diplomatie indépendante ? Ce n’est rien d’autre qu’une situation typique de ‘faire du mal aux autres et à soi-même’», a-t-elle ajouté.
D’après Mao Ning, «les Philippines ont pris un engagement clair selon lequel, elles ne prennent pas parti pour les principaux pays ni ne participent à des actions contre la Chine, et elles n’ont pas l’intention de déclencher des tensions régionales. Ceci étant dit, les Philippines ont à plusieurs reprises cédé au déploiement de forces militaires et à la provocation d’une confrontation dans la région par des forces extérieures à la région», a rappelé Mao Ning.
Cette dernière a indiqué que Manille a déclaré publiquement que le système n’avait été utilisé que pour un exercice de routine et a promis de le retirer après l’exercice terminé en septembre de cette année, mais elle a ensuite fait marche arrière, affirmant que le pays souhaitait déployer en permanence le système de missiles et était même prêt à se le procurer. «C’est une malhonnêteté flagrante», a déclaré Mao Ning.
«Nous exhortons une fois de plus les Philippines à honorer leurs engagements précédents et à retirer le système de missiles dans les plus brefs délais, comme l’exigent les pays de la région, et à cesser de suivre la mauvaise voie», a-t-elle estimé.
«Nous avertissons les Philippines que la Chine ne restera jamais les bras croisés lorsque ses intérêts en matière de sécurité sont mis en péril ou menacés, et que si les Philippines insistent sur leur ligne de conduite actuelle, elles finiront par se tirer une balle dans le pied», a-t-elle conclu.