Le ciblage par les États-Unis de certains investissements dans l’intelligence artificielle en Chine n’est pas utile au « développement sain » de la technologie de l’IA et sera source de division en matière de gouvernance mondiale, a déclaré l’envoyé de la Chine auprès de l’ONU.
« L’adoption unanime de la résolution indique un large accord entre les Etats membres pour améliorer la gouvernance mondiale de l’IA par le dialogue et la coopération, et démontre pleinement l’attitude responsable de la Chine et son rôle de premier plan dans le développement et la gouvernance de l’IA », a déclaré Fu Cong, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, en présentant le projet de résolution lors de la session plénière de l’AGNU.
En juin, les États-Unis ont publié un projet de règles visant à interdire ou à exiger la notification de certains investissements dans l’intelligence artificielle et d’autres secteurs technologiques en Chine qui pourraient menacer la sécurité nationale des États-Unis.
« Nous sommes fermement opposés à ces sanctions », a déclaré l’ambassadeur chinois à l’ONU, Fu Cong, aux journalistes après que l’Assemblée générale de l’ONU, composée de 193 membres. Ces derniers ont adopté lors de la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies – par consensus – une résolution rédigée par la Chine visant à stimuler la coopération internationale sur le renforcement des capacités en matière d’intelligence artificielle.
La résolution de l’ONU appelle la communauté internationale à « fournir et promouvoir un environnement commercial équitable, ouvert, inclusif et non discriminatoire tout au long du cycle de vie des systèmes d’intelligence artificielle sûrs, sécurisés et dignes de confiance ».
Une coopération entendue
Cette résolution intitulée « Consolider la coopération internationale sur le renforcement des capacités de l’intelligence artificielle » souligne que le développement de l’intelligence artificielle devrait adhérer aux « principes d’être centré sur l’homme », promouvant une intelligence bénéfique et profitant à l’humanité.
Elle encourage la coopération internationale et les actions concrètes pour aider les pays, en particulier les pays en développement, à renforcer leurs capacités en matière d’intelligence artificielle, à améliorer leur représentation et leur voix dans la gouvernance mondiale de l’IA, à plaider en faveur d' »un environnement commercial ouvert, équitable et non discriminatoire » et à soutenir les Nations Unies dans leur rôle central dans la coopération internationale.
« Le développement rapide de la technologie de l’IA dans le monde a un impact profond sur le développement économique et social des pays et sur le progrès de la civilisation humaine », a indiqué Fu Cong.
« L’objectif est d’aider tous les pays, en particulier les pays en développement, à bénéficier de manière égale du développement de l’IA, de combler la fracture numérique, d’améliorer la gouvernance mondiale de l’IA et d’accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour le développement durable », a noté l’ambassadeur.
Les Etats-Unis créent un environnement malsain pour Pékin
Fu Cong a déclaré que les mesures prises par les États-Unis ne favorisaient pas un environnement commercial inclusif et a exhorté Washington à revenir sur sa décision. « Nous ne pensons pas que la position ou la décision du gouvernement américain contribuera au développement sain de la technologie de l’intelligence artificielle en tant que telle et, par extension, divisera le monde en termes de normes et de règles régissant l’intelligence artificielle », a-t-il déclaré.
Le département du Trésor américain a publié les règles proposées après que le président américain Joe Biden a signé un décret en août 2023 visant à empêcher le savoir-faire américain d’aider les Chinois à développer des technologies sophistiquées et à dominer les marchés mondiaux.
Cependant, en juin 2024, l’administration Biden a annoncé son intention de restreindre davantage l’accès de la Chine à la technologie des puces utilisées pour l’intelligence artificielle.
Selon l’agence de presse Bloomberg, les mesures envisagées limiteraient la capacité de la Chine à utiliser une architecture de puce de pointe connue sous le nom de gate all-around* (GAA).
Les États-Unis veulent limiter l’accès de la Chine aux puces d’IA avancées, telles que celles conçues par le leader Nvidia NVDA.O , en renforçant les restrictions commerciales. Ces derniers craignent que la Chine n’utilise cette technologie pour renforcer son armée.
*Type d’architecture de transistor, la GAA permet d’améliorer les performances des puces et de réduire la consommation d’énergie.