
La Chine a protesté le 8 février contre la décision du Panama de se retirer du projet chinois connu sous le nom des « Nouvelles routes de la soie » (Belt and Road Initiative, BRI).
« La Chine espère que le Panama parviendra à se libérer des ingérences et prendra la bonne décision », a déclaré le 7 février, Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Le retrait de Panama de la BRI a été officiellement confirmé par le président José Raul Mulino lors d’une conférence de presse hebdomadaire. Ce dernier a déclaré le 6 février que l’ambassadeur de Panama à Pékin avait soumis les documents nécessaires à la Chine, les informant de la décision 90 jours à l’avance, comme l’exigeait l’accord.
Convocation de l’ambassadeur du Panama
Le 7 février, le ministre assistant des Affaires étrangères Zhao Zhiyuan a convoqué Miguel Humberto Lecaro Barcenas, ambassadeur du Panama en Chine, pour formuler des représentations solennelles concernant la décision du Panama de ne pas renouveler le mémorandum d’entente avec la Chine sur la coopération dans le cadre de l’initiative « Ceinture et Route » (ICR).
La réaction de la Chine est survenue après que le pays d’Amérique centrale a annoncé son retrait officiel de la BRI. « Faire marche arrière et ‘naviguer à contre-courant’ de la coopération dans le cadre de la Belt and Road Initiative, va à l’encontre des attentes des peuples chinois et panaméen et n’est pas dans les intérêts vitaux du Panama », a déclaré Zhao Zhiyuan, ajoutant que la Chine s’opposait fermement aux États-Unis pour avoir « voulu saper les relations Chine-Panama et dénigrer la coopération par la pression et la coercition ».
Miguel Humberto Lecaro Barcenas, a pour sa part, indiqué que son pays attachait de l’importance à ses relations avec la Chine.
Les Etats-Unis en ligne de mire
La Chine a également adressé le 7 février de « sérieuses protestations » aux Etats-Unis, après les commentaires du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, à propos de la Chine lors de sa tournée en Amérique latine.
Lors de ses visites au Panama, au Salvador, au Costa Rica, au Guatemala et en République dominicaine du 1er au 6 février, Marco Rubio a affirmé vouloir « contrer l’influence du Parti communiste chinois » dans l’hémisphère occidental.
Il a indiqué que « la partie américaine doit parvenir à une compréhension correcte de la Chine, cesser les attaques injustifiées et les campagnes de diffamation contre la Chine ».
Pour Lin Jian a déclaré lors d’une conférence de presse que la Chine s’opposait fermement aux actions des Etats-Unis visant à dénigrer et à saboter la coopération dans le cadre de l’ICR par la pression et la coercition, et regrettait profondément que le Panama ne renouvelle pas le protocole d’accord avec la Chine sur la coopération dans le cadre de l’ICR.
« La Chine espère que le Panama pourra agir en fonction de la vision globale des relations bilatérales et des intérêts à long terme des peuples des deux pays, se libérer des ingérences extérieures et prendre la bonne décision », a assuré ce dernier.
« La Chine soutient la souveraineté du Panama sur le Canal de Panama et s’engage à maintenir le statut du canal en tant que voie d’eau internationale neutre en permanence », a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
« La Chine n’a jamais participé à la gestion ou à l’exploitation du canal et ne s’y est jamais ingérée. L’accusation selon laquelle la Chine exerce un contrôle sur le canal est totalement infondée », a souligné le porte-parole.