jeudi, août 22

La Chine : l’éternel ennemi de l’OTAN

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 32 membres de l’OTAN, réunis à Washington pour un sommet, ont vivement critiqué la Chine dans leur déclaration commune.

« La Chine continue de remettre en question nos intérêts, notre sécurité et nos valeurs », « la Chine est devenue un catalyseur décisif de la guerre de la Russie contre l’Ukraine » ce qui « augmente la menace que représente la Russie » envers ses voisins et à la sécurité euro-atlantique.

Ces phrases font partie de la Déclaration du Commet de Washington qui remettent en question la Chine. D’ailleurs, l’OTAN affirme qu’elle renforce sa conscience commune, améliore sa préparation et se protège contre les tactiques coercitives et les efforts de la Chine visant à diviser l’Alliance.

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, a également déclaré que prendre « la Chine au sérieux lorsqu’il s’agit des défis qu’elle pose pour notre sécurité » signifiait s’engager davantage avec les pays de l’Indo-Pacifique. Raison pour laquelle, l’OTAN prévoit de lancer des programmes dans les domaines de l’IA, de la cybersécurité, de la désinformation et de la dissuasion de la Chine.

Lors d’une conférence de presse, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian, a indiqué que « la Déclaration du sommet de Washington de l’OTAN est un article alarmiste sur l’Asie-Pacifique, un produit de la mentalité de la guerre froide et plein de rhétorique belliqueuse. Ses paragraphes sur la Chine contiennent une multitude de préjugés, de diffamations et de provocations. Nous le déplorons vivement et nous y opposons fermement, et avons déposé une protestation sérieuse auprès de l’OTAN ».

Un message clair de la part de la Chine, qui atteste que « l’OTAN est un vestige de la guerre froide et le produit d’une confrontation et d’une politique de blocs ». Citant le bombardement de l’OTAN en Yougoslavie, ainsi que la situation en Afghanistan et en Libye « montrent clairement que partout où l’OTAN apparaîtra, des troubles et le chaos s’ensuivront ».

« Créer des ennemis imaginaires pour justifier son existence et agir hors de la zone est la tactique privilégiée de l’OTAN. Décrire à tort la Chine comme un ‘défi systémique’ et vilipender ses politiques intérieure et étrangère en est un bon exemple ».

Concernant la région Asie-Pacifique, « le renforcement de ses liens militaires et de sécurité avec les pays voisins de la Chine et les alliés des États-Unis, ainsi que la collaboration avec les États-Unis pour mettre en œuvre la stratégie indo-pacifique nuisent aux intérêts de la Chine et perturbent la paix et la stabilité dans la région Asie-Pacifique », a assuré le porte-parole.

Ce dernier a exhorté l’OTAN à « abandonner la mentalité de la guerre froide, la confrontation en blocs et l’approche à somme nulle, à se forger une juste perception de la Chine, à cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine, à cesser de diffamer la Chine et à cesser de perturber les relations sino-européennes ».

« N’apportez pas l’instabilité à la région Asie-Pacifique après l’avoir fait à l’Europe. La Chine défendra fermement sa propre souveraineté, sa sécurité et ses intérêts de développement et, par son propre développement et sa coopération avec d’autres pays, injectera plus de stabilité et d’énergie positive dans la paix et la stabilité mondiales », a assuré ce dernier.

Sur le dossier Ukrainien

La Chine est « un facilitateur décisif » dans la guerre russe contre l’Ukraine, en raison de son partenariat avec la Russie et son appui à grande échelle à l’industrie de la défense russe, a noté la déclaration commune adoptée par l’alliance le 10 juillet. « Cela renforce la menace que la Russie représente pour ses voisins et la sécurité euro-atlantique ».

« Le resserrement du partenariat stratégique entre la Russie et la Chine, ainsi que leurs tentatives, se conjuguant entre elles, qui visent à déstabiliser l’ordre international fondé sur des règles et à le remodeler, suscitent de profondes préoccupations », affirment les dirigeants à l’issue de ce Conseil de l’Atlantique Nord, la plus haute instance politique de l’alliance militaire.

L’OTAN demande à la Chine de cesser toute assistance politique et matérielle aux efforts de guerre russes « en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies et avec une responsabilité particulière pour défendre les buts et les principes de sa Charte », poursuit la déclaration finale.

Les Etats-Unis ont accusé la Chine de livrer des armes à la Russie, sans pour autant avoir de preuves pour étayer leurs propos. Par la suite, le président américain, Joe Biden, a réfuté ces accusations assurant que la Chine ne livrait pas d’arme aux russes. Cependant, les dirigeants membres de l’OTAN attestent que la Chine ne livre pas directement d’armes à la Russie, mais les pays alliés, Etats-Unis en tête, accusent les entreprises chinoises de fournir des composants et des équipements pour le secteur de l’armement russe.

« La Chine ne peut pas rendre possible la plus grande guerre en Europe de l’histoire récente sans que cela n’ait aussi un impact négatif sur ses intérêts et sa réputation », ont écrit les dirigeants.

Une raison pour eux d’assurer que la Chine pose des « défis systémiques » à la sécurité euro-atlantique, poursuit l’organisation, citant des activités cybernétiques et hybrides chinoises telles que la désinformation. L’OTAN affirme également que le partenariat stratégique entre la Chine et la Russie est une préoccupation majeure.

De son côté, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a indiqué que « l’OTAN insiste sur la responsabilité de la Chine. C’est peu motivé et cela n’a aucun sens. La position objective et juste de la Chine à l’égard de l’Ukraine ainsi que le rôle constructif que nous avons joué sont largement reconnus par la communauté internationale ».

Selon ce dernier, « l’OTAN a diffusé la désinformation créée par les États-Unis et diffamé ouvertement la Chine afin de saper les relations de la Chine avec l’Europe et d’entraver la coopération sino-européenne ».

« À ce jour, la crise ukrainienne n’a toujours pas de fin en vue. Qui exactement alimente les flammes ? Qui exactement ‘facilite’ le conflit ? La communauté internationale n’est pas aveugle. Nous exhortons l’OTAN à réfléchir aux causes profondes de la crise et à son propre comportement, à écouter la voix du bien de la communauté internationale et à contribuer à la désescalade, au lieu de rejeter la faute sur les autres », a conclut Lin Jian.

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