lundi, septembre 16

La Chine n’allège pas la dette de l’Afrique, mais promet des liquidités

La Chine n’est pas parvenue à alléger la dette de nombreux pays africains, mais a promis 360 milliards de yuans (50,7 milliards de dollars) jusqu’en 2027 sous forme de lignes de crédit et d’investissements.

Le Forum pour la coopération sino-africaine (FOCAC), lancé en 2000, a renforcé son rôle après le lancement en 2013 de l’initiative « la Ceinture et la Route » (BRI) du président Xi Jinping, qui vise à recréer l’ancienne route de la soie pour la seconde puissance économique mondiale et le plus grand bailleur de fonds bilatéral de l’Afrique.

« La Chine revient sur le devant de la scène en termes de déploiement de capitaux à l’étranger dans les marchés émergents », a déclaré Hasnain Malik de Tellimer, tout en ajoutant qu’elle n’avait pas encore atteint les niveaux d’avant la crise du COVID.

La Chine a instauré, via le FOCAC, un modèle de développement pour contrer la concurrence croissante des États-Unis, de l’Union européenne, du Japon et d’autres pays au sein du continent africain.

Promesse de 50 milliards de dollars

La promesse financière de 50 milliards de dollars est supérieure à ce que la Chine avait promis lors du dernier FOCAC en 2021, mais inférieure aux 60 milliards de dollars de 2015 et 2018, ayant marqué le pic des prêts à l’Afrique dans le cadre de l’initiative « La Ceinture et la Route ».

Les nouveaux fonds iront à 30 projets d’infrastructure pour améliorer les liens commerciaux, a indiqué la Chine, sans donner de détails.

Au cours des années fastes de la Chine – Afrique, Pékin a financé la construction de routes, de chemins de fer et de ponts, mais le tarissement des fonds depuis 2019 a laissé l’Afrique avec des projets de construction au point mort.

Le continent africain de plus d’un milliard d’habitants a un déficit annuel de financement des infrastructures estimé à 100 milliards de dollars, et a besoin de liaisons de transport pour faire du nouveau bloc commercial panafricain géant (AfCFTA) une réalité.

Baisse d’engagement de la Chine

Ces dernières années, Pékin a réduit le financement de ces projets en se concentrant sur de « petits et beaux » projets, en raison de ses difficultés économiques intérieures et de l’augmentation des risques d’endettement parmi les pays africains.

Interrogé sur la manière dont les nouveaux engagements s’inscrivent dans la stratégie prudente de la Chine en matière de prêts à l’étranger, une porte-parole du ministère des affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré qu’il n’y avait pas de contradiction.

« La coopération entre la Chine et les pays africains, y compris la mise en œuvre spécifique des projets, est discutée et déterminée par les deux parties », a déclaré Mao Ning, lors d’une conférence de presse régulière vendredi.

30 projets d’énergie propre en Afrique

La Chine a également déclaré qu’elle lancerait 30 projets d’énergie propre en Afrique, offrant une coopération en matière de technologie nucléaire et se penchant sur le déficit énergétique qui a retardé les efforts d’industrialisation. D’ailleurs, « la coopération énergétique est un élément important de la coopération sino-africaine. Ces dernières années, la Chine a approfondi la coopération énergétique avec l’Afrique par le biais du transfert de technologies, de la coopération en matière de projets et du soutien financier », a indiqué Mao Ning.

Cette dernière a indiqué que « la Chine a réalisé plusieurs centaines de projets d’énergie propre et de développement vert en Afrique, qui ont aidé les pays africains à renforcer leur sécurité énergétique et à atténuer l’impact du changement climatique en Afrique et dans le monde. La coopération énergétique sino-africaine bénéficie d’une forte dynamique endogène et de vastes perspectives de développement, ce qui favorisera le développement vert, à faible émission de carbone et de haute qualité de l’Afrique« .

« Les résultats du sommet du FOCAC donnent une impulsion aux projets verts et en particulier aux installations d’énergie renouvelable », a indiqué Goolam Ballim, responsable de la recherche à la Standard Bank d’Afrique du Sud.

La Chine est devenue un leader mondial dans le domaine de l’énergie éolienne et solaire, a déclaré Goolam Ballim, en contrôlant d’importantes chaînes d’approvisionnement et en réduisant les coûts de production.

Scepticisme envers la relation Chine-Afrique

« Le problème n’est pas tant la taille des investissements que le manque de transparence des conditions de la dette », a déclaré à l’Agence Franc Presse, Trang Nguyen, responsable mondial de la stratégie de crédit pour les marchés émergents à la banque française BNP Paribas.

La réussite de cette coopération a été moins évidente pour les pays ayant une grande partie de leur dette envers la Chine. Pékin a exhorté les autres créanciers à « participer au traitement et à la restructuration des dettes des pays africains selon le principe des actions conjointes et du partage équitable du fardeau ». D’ailleurs, les dirigeants africains, qui espéraient bénéficier d’accords importants pour leurs pays, ont dû se contenter d’annonces moins fracassantes.

L’Éthiopie et l’île Maurice ont annoncé de nouvelles lignes d’échange de devises avec la banque centrale chinoise. Tandis que le Kenya a dit avoir progressé dans les pourparlers visant à rouvrir les robinets de prêt pour des projets clés tels que son chemin de fer moderne destiné à relier la région.

Certains pays ont fait preuve d’optimisme en saluant les engagements accrus de la Chine en faveur de la sécurité de l’Afrique, des défis humanitaires et d’autres questions non financières. « Après près de 70 ans de travail acharné, les relations entre la Chine et l’Afrique sont à leur meilleur niveau historique », a déclaré la présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu, sur son compte X.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *