lundi, mars 17

La Chine n’aura plus accès aux exportateurs américains de viande

Des centaines d’usines de viande américaines ont obtenu un accès à la Chine dans le cadre d’un accord commercial de « phase 1 » conclu en 2020 avec le président Donald Trump, mais elle ont perdu leur éligibilité à l’exportation le 16 mars.

Cette perte d’éligibilité devrait menacé environ 5 milliards de dollars d’échanges vers le plus grand marché de la viande au monde, alors que la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis fait rage.

De plus, la perte d’accès à la Chine porterait un nouveau coup aux agriculteurs américains après que la Chine a imposé, au début du mois, des droits de douane de rétorsion sur quelque 21 milliards de dollars de produits agricoles américains, y compris des droits de 10% sur les importations de porc, de bœuf et de produits laitiers des États-Unis.

La Chine exige désormais des exportateurs de produits alimentaires qu’ils s’enregistrent auprès des douanes pour vendre en Chine. Les enregistrements de près de 1000 usines de production de bœuf, de porc et de volaille, dont certaines appartiennent à Tyson Foods et à Cargill Inc,ont expiré le 16 mars, selon les registres du ministère américain de l’agriculture (USDA) et les données des douanes chinoises. Cela représente environ deux tiers de tous les enregistrements.

« La Chine n’a pas répondu aux demandes répétées des agences américaines de renouveler les enregistrements de plantes », a déclaré l’USDA dans un rapport, cela pourrait constituer une violation de l’obligation prévue par l’accord de phase 1.

Les enregistrements de 84 usines ont expiré en février 2025. Et les expéditions des usines continuent à être dédouanées, mais l’industrie ne sait pas jusqu’à quand la Chine autorisera les importations.

« Le risque lié à l’expédition de produits dont la date de péremption est imminente est élevé », a déclaré à l’agence de presse Reuters Joe Schuele, porte-parole de la Fédération américaine d’exportation de viande (U.S. Meat Export Federation).

« La situation est certainement désastreuse si [les enregistrements de] ces usines ne sont pas renouvelés. La situation attire l’attention de tous les exportateurs », a indiqué ce dernier.

L’USDA a fait de ces expirations une question prioritaire dans ses discussions avec Pékin, a ajouté Joe Schuele.

Le port de Shanghai a également imposé des inspections et des documents plus stricts pour les cargaisons de viande américaine, a déclaré la Fédération à ses membres dans un bulletin vu par l’agence de presse Reuters. Certains conteneurs étaient soumis à un déballage et à une inspection complets, ce qui augmente le temps de traitement et les frais supplémentaires.

Cependant, Pékin n’a pas pour le moment imposé une interdiction générale. Plusieurs centaines d’usines ont vu leur enregistrement renouvelé jusqu’en 2028 ou 2029, selon un diplomate de haut rang en poste à Pékin.

En 2024, les États-Unis ont été le troisième fournisseur de viande de la Chine, après le Brésil et l’Argentine, avec 590 000 tonnes, soit 9% du total des importations.

L’accord commercial de « phase 1 », signé en 2020, a mis fin à la première guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, Pékin s’engageant à augmenter ses achats de biens et de services américains, y compris de viande, de 200 milliards de dollars sur deux ans. La Chine n’a pas atteint l’objectif convenu peu avant l’arrivée de la pandémie de Covid-19.

Cette année-là, 1124 usines de transformation ou installations logistiques de viande de bœuf, de volaille et de porc ont été enregistrées auprès des douanes chinoises pour l’exportation, selon l’USDA. Cela leur a permis d’accéder au plus grand importateur de viande au monde. Actuellement, 1842 installations sont certifiées, mais il en restera peu si les enregistrements deviennent caducs.

La Chine est tenue, en vertu de l’accord de phase 1, de réviser sa liste d’usines agréées dans les 20 jours suivant la réception des listes mises à jour par le service d’inspection et de sécurité alimentaire de l’USDA, selon l’Institut de la viande, groupe industriel représentant les transformateurs de viande américains.

L’impact potentiel des licences caduques pourrait s’élever à 4,13 milliards de dollars pour l’industrie de la viande bovine et à 1,3 milliard de dollars pour celle de la viande porcine, a indiqué la U.S. Meat Export Federation dans un bulletin quotidien.

La perte d’accès à la Chine aurait un impact dur sur les exportateurs de parties telles que les pattes de poulet et les abats de porc, les moins consommés dans le pays.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *