vendredi, août 30

La Chine refuse la recommandation de Séoul de protéger les évadés nord-coréens en Chine

La Chine a refusé la recommandation de la Corée du Sud de protéger les évadés nord-coréens en Chine, dans une réponse donnant suite au 4ème examen périodique universel (UPR) du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies (HCDH).

D’après la réponse du gouvernement chinois, « les personnes ayant la nationalité de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), entrées illégalement en Chine pour des raisons économiques, ne sont pas des réfugiés ».

La Corée du Sud a recommandé à la Chine d' »offrir une protection adéquate aux évadés étrangers dont les gens venant de Corée du Nord » dans une séance dédiée à l’UPR et tenue en janvier 2024 aux Nations unies à Genève. La République tchèque a aussi recommandé à la Chine de ne pas renvoyer les évadés nord-coréens en Corée du Nord.

La Chine a accepté de respecter et d’exécuter les règles internationales d’interdire le renvoi forcé mais concernant les évadés nord-coréens, mais la Chine ne les pas classés comme des réfugiés car elle estime qu’ils ne font pas l’objet de cette interdiction de renvoi forcé.

Un officiel du ministère des Affaires étrangères de Séoul a indiqué que « le gouvernement sud-coréen fera des efforts multilatéraux et bilatéraux pour que les évadés nord-coréens choisissent leur destination et repartent rapidement et en sécurité ».

Malgré cette recommandation, la Chine ne change pas sa position selon laquelle les immigrés nord-coréens en Chine sont tous venus pour gagner de l’argent en franchissant la frontière d’une manière illégale, selon l’agence Yonhap.

Des centaines de Nord-Coréens disparus de Chine depuis la réouverture de la frontière

Des centaines de Nord-Coréens ont été rapatriés par la Chine depuis le début du mois de janvier 2024 vers leur pays d’origine, où selon les organisations de défense des droits de l’homme, ils risquent l’emprisonnement, la torture et même l’exécution.

Des milliers de Nord-Coréens vivraient illégalement dans les régions frontalières du nord-est de la Chine. Le gouvernement chinois a alors resserré ses mesures, mais les expulsions ont cessé lorsque la frontière était fermée en raison de la pandémie.

Pyongyang considère le franchissement non autorisé de la frontière sino-nord-coréen comme un crime grave, sévèrement réprimé. Du côté de la Chine, des panneaux recommandent de ne pas communiquer avec les Nord-Coréens et promettent des « punitions sévères » pour l’hébergement de migrants illégaux ou la contrebande.

Quelque 600 Nord-Coréens expulsés de Chine ce mois-là, selon le groupe de travail sur la justice transitionnelle (TJWG), une ONG sud-coréenne, qui estime à 1.100 le nombre de ceux qui étaient détenus en vue de leur rapatriement en décembre.

Des dizaines de milliers de Nord-Coréens sont entrés en Chine au cours des dernières décennies, pour y chercher une vie meilleure. Pékin les considère comme des migrants économiques illégaux, obligeant nombre d’entre eux à se tourner vers des pays tiers pour pouvoir se rendre ensuite en Corée du Sud.

Mais les arrivées ont diminué depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong Un il y a plus de dix ans. Durant la pandémie, Pyongyang a renforcé la sécurité aux frontières et a imposé une politique de « tir à vue« , selon le média spécialisé NK News, établi à Séoul.

D’après le ministère sud-coréen de l’Unification, seuls 196 Nord-Coréens ont réussi à se rendre au Sud en 2023, alors qu’ils étaient près de 3.000 en 2009.

Les évasions de Corée du Nord sont tombées à « presque zéro » après la mise en place de mesures de contrôles liées au Covid en 2020, selon Sokeel Park, directeur pour la Corée du Sud de l’association Liberté en Corée du Nord, cité par le journal La Croix.

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