lundi, février 24

La Chine s’oppose au déplacement forcé de la population de Gaza

Après les, déclarations polémiques du président américain sur Gaza, la Chine a tenu à rappeler qu’elle a toujours maintenu que « les Palestiniens gouvernant la Palestine » serait le principe fondamental de la gouvernance de Gaza post-conflit.

«La Chine a toujours maintenu que “les Palestiniens gouvernant la Palestine” serait le principe fondamental de la gouvernance de Gaza post-conflit. Nous nous opposons au déplacement forcé de la population de Gaza et espérons que les parties concernées profiteront de l’occasion du cessez-le-feu et de la gouvernance post-conflit à Gaza pour remettre la question palestinienne sur la bonne voie d’un règlement politique basé sur la solution à deux États, afin de réaliser une paix durable au Moyen-Orient», a déclaré le 4 février Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump veut annexer Gaza

Les déclarations de Lin Jian interviennent après ceux du président américain Donald Trump qui a suggéré mardi une relocalisation permanente des Palestiniens de Gaza, déclarant que les États-Unis «prendraient le contrôle» de la bande de Gaza. De telles remarques ont été qualifiées de «choc» par de nombreux médias du monde entier, dont The Guardian et Reuters.

«Les États-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec», a déclaré Donald Trump lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue israélien Benyamin Nétanyahou.

«Nous en prendrons possession et nous serons responsables du démantèlement de toutes les bombes dangereuses qui n’ont pas explosé et de toutes les autres armes, et nous allons aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits». Interrogé sur sa volonté d’envoyer des troupes américaines pour combler un vide sécuritaire à Gaza, Donald Trump n’a pas exclu cette possibilité, selon un reportage de CNN.

Prenant la parole plus tôt le 4 février, Donald Trump a suggéré que les Gazaouis déménagent vers un nouvel endroit fourni par un ou plusieurs pays du Moyen-Orient. «Je veux dire qu’ils sont là parce qu’ils n’ont pas d’autre alternative. Qu’est-ce qu’il leur reste ? C’est un gros tas de décombres en ce moment», a déclaré Donald Trump quelques instants avant d’accueillir M. Nétanyahou pour des entretiens dans le Bureau ovale, selon CNN.

Une issue pour Israël au détriment des Palestiniens

«Les dernières remarques de Donald Trump pourraient créer davantage d’incertitude au Moyen-Orient. L’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas sera mis en œuvre en trois phases, comprenant la libération des détenus, le retrait d’Israël de certaines zones pour permettre aux Gazaouis de rentrer chez eux, et enfin la reconstruction. Cependant, la déclaration de M. Trump semble désormais offrir à Israël une certaine forme d’approbation, ce qui rendrait probablement Israël plus assertif et moins disposé à faire des compromis sur des questions cruciales», a expliqué le 5 février au Global Times Sun Degang, directeur du Centre d’études sur le Moyen-Orient de l’Université Fudan, à Shanghai.

«La proposition de Trump a été rejetée sans équivoque par le Hamas et d’autres parties prenantes clés, dont le monde arabe et islamique au sens large. Gaza est un territoire palestinien, appartenant à son peuple – pas aux États-Unis ni à aucun autre pays. Son avenir ne devrait pas être dicté par les États-Unis», a indiqué ce dernier.

La proposition de Donald Trump partage certaines similitudes avec son « deal du siècle », introduit lors de son administration précédente. Il plaidait alors pour offrir des incitations économiques à la Palestine. Cependant, Donald Trump a largement évité de soutenir la « solution à deux États ».

Il est probable que sa motivation soit désormais de relancer le soi-disant «deal du siècle» en abordant la question de Gaza, a précisé de son côté Liu Zhongmin, professeur à l’Institut d’études sur le Moyen-Orient de l’Université d’études internationales de Shanghai.

«L’approche transactionnelle du président américain pourrait le voir utiliser son influence économique ou politique pour pousser l’Égypte et la Jordanie à faire des concessions», a avancé ce dernier notant qu’un autre défi clé pour le plan de reconstruction de Donald Trump pour Gaza était de savoir comment gérer le Hamas tout en répondant aux exigences d’Israël.

«Le plan de Donald Trump ne peut pas répondre aux problèmes fondamentaux du conflit palestinien. Alors qu’il cherche à accélérer la reconstruction de Gaza avec une approche de solution rapide, la relation entre les États-Unis et Israël au cours de son précédent mandat – mise en évidence par des actions telles que la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan occupé – fait craindre que, même après la reconstruction de Gaza, Israël puisse finalement prendre le contrôle de Gaza, compte tenu de ses relations étroites avec les États-Unis», a souligné Liu Zhongmin.

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