Le gouvernement hongrois s’est tourné vers des banques chinoises pour emprunter un milliard d’euros au printemps, a indiqué le 25 juillet l’Agence nationale de la dette (AKK).
Cet emprunt met en évidence la hausse du nombre d’investissements de la Chine dans le pays d’Europe centrale, qui fait face à un déficit élevé et une croissance morose.
Cet accord, conclu en avril avec la banque d’État China Development Bank, la Banque d’import-export de Chine et la branche hongroise de Bank of China Limited, va permettre de « financer les dépenses dans les domaines de la haute technologie et de la construction d’infrastructures, des transports et de l’énergie », selon le site d’information financier Portfolio.
Les banques chinoises ont ainsi versé un milliard d’euros au printemps au pays d’Europe centrale, d’après le site d’information hongrois Portfolio. Une information confirmée par l’Agence nationale de la dette du pays (AKK).
Le prêt a été contracté sur une période de trois ans avec un taux d’intérêt variable et doit ainsi être remboursé avant le 19 avril 2027. Mais les conditions du prêt restent encore inconnues et son « objectif exact » est flou, a souligné le média hongrois, qui évoque par ailleurs qu’aucune annonce du gouvernement concernant le prêt n’aurait été faite auparavant. .
Hausse des investissements chinois en Hongrie
Depuis l’arrivée au pouvoir en 2010 du Premier ministre nationaliste Viktor Orban, les relations entre la Chine et la Hongrie ont progressé. En 2015, la Hongrie a été le premier État membre de l’UE à adhérer au projet chinois des Routes de la soie, établissant ainsi une porte d’entrée stratégique pour la Chine en Europe pour le commerce et le transport. Et depuis 2022, les investissements chinois se sont multipliés.
Pékin est désormais le premier investisseur du pays en 2023. « En 2023, la Hongrie a pu attirer un total de 13 milliards d’euros (environ 13,86 milliards de dollars) d’investissements directs étrangers, dont environ 8 milliards d’euros (environ 8,53 milliards de dollars) en provenance de Chine », a expliqué en mai 2024 le ministre hongrois de l’Économie nationale Marton Nagy dans une interview accordée à l’agence de presse, Xinhua.
Globalement, plus de 15 milliards d’euros d’investissements chinois sont prévus sur plusieurs années, d’après le ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto. Des investissements qui ont principalement été alloués au secteur des voitures électriques et des batteries en Hongrie. Néanmoins, l’opposition dénonce souvent l’opacité de ces prêts. Beaucoup de ces projets auraient ainsi permis aux proches du président de s’enrichir.
Un des plus grands prêts, d’une valeur de 900 millions de dollars, a été accordé dans le cadre du programme des « Nouvelles routes de la soie », appelé officiellement « La Ceinture et la Route ». Initié en 2013 et surnommé le « projet du siècle » par le président chinoise, Xi Jinping.
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Les Nouvelles routes de la soie visent à relier la Chine et l’Europe, par un large réseau routier et ferroviaire. L’accord de coopération signé avec la Chine en 2015 dans le cadre de ce vaste plan prévoit une ligne ferroviaire à grande vitesse qui doit voir le jour entre Budapest et Belgrade.
Relation tendue entre la Hongrie et l’UE
Les liens entre l’UE et la Hongrie sont tendus depuis plusieurs mois, en raison du rapprochement entre le Premier ministre Viktor Orban et la Chine, qui est très souvent critiquée par Bruxelles.
Xi Jinping a été reçu en mai en grande pompe à Budapest, où il a vanté des relations bilatérales « à leur apogée« . De son côté, Viktor Orban, qui occupe actuellement la présidence tournante de l’UE, s’est rendu le 8 juillet à Pékin dans le cadre d’une « mission de paix » visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Un déplacement non mandaté par l’UE, qui a provoqué un scandale à Bruxelles et dans la plupart des pays européens.
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Lors de sa rencontre, le président Xi Jinping a souligné que la Chine et la Hongrie « devraient maintenir des échanges de haut niveau, (…) intensifier la coopération pragmatique dans divers domaines, promouvoir la coopération de haute qualité dans le cadre de l’Initiative ‘La Ceinture et la Route’, et continuer d’enrichir le partenariat stratégique global à toute épreuve dans la nouvelle ère entre les deux pays afin de mieux profiter aux peuples ».