vendredi, août 30

La Première ministre italienne s’engage à « relancer » la coopération avec la Chine

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a dit vouloir « relancer » la coopération avec la Chine, après la signature d’un plan d’action triennal lors de sa première visite officielle à Pékin depuis son entrée en fonction, ce 28 juillet, a rapporté l’agence de presse italienne, ANSA.

Giorgia Meloni a fait cette annonce lors d’une réunion avec le premier ministre chinois Li Qiang, au moment où Rome cherche à améliorer les liens commerciaux avec la Chine après s’être retirée l’année dernière du programme d’investissement dans les infrastructures « Belt and Road » (La Ceinture et la Route) du président Xi Jinping.

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La dirigeante italienne a déclaré que son voyage du 27 au 31 juillet était une « démonstration de la volonté d’entamer une nouvelle phase, de relancer notre coopération bilatérale », a rapporté ANSA. Le plan d’action visera à expérimenter de nouvelles formes de coopération, a-t-elle ajouté.

Cette dernière considère les investissements chinois sont un moyen de stimuler la croissance économique anémique de l’Italie. Le président Xi Jinping, le Premier ministre Li Qiang et le plus haut législateur Zhao Leji s’entretiendront respectivement avec Giorgia Meloni afin d’échanger sur les relations bilatérales et sur des sujets d’intérêt commun, a indiqué Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Cette dernière a souligné que « la Chine et l’Italie, partenaires stratégiques globaux, ont maintenu des interactions étroites de haut niveau et obtenu des résultats substantiels dans la coopération mutuellement bénéfique dans divers domaines ».

Forum économique Chine-Italie en présence de 150 entrepreneurs

Giorgia Meloni a également assisté à un forum commercial Italie-Chine, le 28 juillet à Pékin, auquel étaient invitées des entreprises telles que le fabricant italien de pneus Pirelli, le groupe énergétique ENI, le groupe de défense Leonardo, des producteurs de vin et plusieurs groupes italiens de mode de luxe tels que Dolce & Gabbana.

« Depuis sa création il y a dix ans, le Comité des entrepreneurs a joué un rôle positif dans la promotion de la coopération économique et commerciale et des relations bilatérales », a souligné Li Qiang lors de son allocution.

Pour la Première ministre, le forum constitue « un autre signal de l’intérêt mutuel… (pour) mieux équilibrer nos intérêts et nos échanges commerciaux ». Elle devrait toutefois évoquer la surcapacité chinoise avec les responsables chinois, ainsi que le soutien économique de la Chine à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

« La Chine et l’Italie devraient adopter une mentalité gagnant-gagnant et accroître la coopération en matière de commerce et d’investissement, afin de rendre la coopération encore plus dynamique et durable », a déclaré Li Qiang lors de l’ouverture du forum, selon une vidéo partagée par le bureau de Giorgia Melon.

Des accords commerciaux et industriels bilatéraux devraient être signés au cours du voyage de Giorgia Meloni, selon une source proche de la planification. « Dans le contexte d’une reprise économique mondiale atone, la Chine et l’Italie doivent renforcer leur coopération économique et commerciale afin de donner un nouvel élan au développement des deux pays« , a précisé le Premier ministre chinois.

Il a appelé la Chine et l’Italie « à promouvoir et à pratiquer vigoureusement l’esprit de la Route de la soie, à savoir la paix et la coopération, l’ouverture et l’inclusion, l’apprentissage mutuel et les bénéfices mutuels, à adhérer au principe de bénéfices mutuels, à se soutenir mutuellement dans leur développement et à travailler ensemble pour atteindre la prospérité commune ».

De son côté, Giorgia Meloni a noté que l’Italie et la Chine devaient renforcer leur partenariat stratégique global, exploiter pleinement leurs avantages complémentaires et renforcer leur coopération économique et commerciale.

L’Italie est prête à élargir la coopération pragmatique avec la Chine dans les domaines de l’économie, du commerce, des investissements et de l’intelligence artificielle, sur la base du respect et de la confiance mutuels, de l’équité et des bénéfices mutuels, à innover dans les modèles de coopération, à renforcer la compétitivité des entreprises et à relever conjointement les défis mondiaux, a-t-elle ajouté.

« Nous espérons que la coopération économique et commerciale entre l’Italie et la Chine produira davantage de résultats et donnera un nouvel élan au développement des relations bilatérales », a poursuivi Giorgia Meloni.

L’Italie tourne le dos aux nouvelles routes de la soie

En 2019, l’Italie est devenue le seul pays du Groupe des Sept (G7) à rejoindre l’initiative One Belt and One Road (La Ceinture et la Route), mais elle s’est retirée en 2023 sous la pression des États-Unis qui s’inquiètent de l’influence économique de la Chine.

Le gouvernement de Giogia Meloni a déclaré que l’accord n’avait apporté aucun avantage à l’Italie, dont le commerce annuel de 73,9 milliards d’euros (80 milliards de dollars) avec la Chine, selon les dernières données, penche fortement en faveur de Pékin. La Chine est le plus grand partenaire commercial de l’Italie en dehors de l’UE, après les États-Unis.

Les médias chinois ont déclaré que la visite actuelle de la Première ministre italienne visait à « clarifier certains malentendus » concernant le retrait de l’Italie de la Ceinture et de la Route et à souligner l’importance des liens économiques.

Le gouvernement italien mène des discussions avec des constructeurs automobiles chinois dans le cadre des efforts visant à attirer un autre grand constructeur automobile dans le pays, en plus de Stellantis.

Le stock d’investissements directs italiens à l’étranger en Chine s’élève à 15 milliards d’euros, et plus de 1 600 entreprises italiennes sont actives, notamment dans le textile, l’ingénierie mécanique, les produits pharmaceutiques, l’énergie et les industries lourdes.

Toutefois, l’Italie a soutenu la décision de la Commission européenne d’imposer des droits de douane provisoires allant jusqu’à 37,6% sur les véhicules électriques importés de Chine. A la suite de cette décision, la Chine a dénoncé cette quête et a lancé des enquêtes de représailles sur le brandy et la viande de porc européens.

De plus, les membres du G7, dont l’Italie, ont annoncé leur intention de prendre des mesures pour protéger leurs entreprises contre ce qu’ils considèrent comme des pratiques commerciales déloyales de la part de la Chine.

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