
Le dirigeant de Taiwan, Lai Ching-te a annoncé le 13 mars à Taipei 17 mesures stratégiques pour faire face aux menaces pesant sur Taiwan et pour « contrer les efforts croissants d’infiltration visant sa société », selon le communiqué des autorités taiwanaises.
À la suite de cette conférence de presse au Palais présidentiel, une réunion de haut niveau sur la sécurité nationale. Car « Taiwan fait face à cinq menaces majeures pour sa sécurité nationale : la menace que fait peser la Chine sur la souveraineté nationale ; l’infiltration et l’espionnage visant l’armée taïwanaise ; les efforts visant à obscurcir l’identité nationale du peuple taïwanais ; l’infiltration de la société taïwanaise dans le cadre des tactiques de ‘front uni’ du parti communiste chinois, par le biais notamment des échanges entre les deux rives du détroit de Taiwan ; et l’utilisation par Pékin du développement intégré’ pour attirer les gens d’affaires et les jeunes taïwanais ».
« Par ses actions, la Chine répond à la définition de ‘force étrangère hostile’ prévue par la Loi anti-infiltration. Nous n’avons d’autre choix que de prendre des mesures encore plus proactives », a déclaré Lai Ching-te. Ce dernier a ajouté que « Taiwan n’est jamais celui qui exacerbe les tensions ».
« La République de Chine (Taiwan) et la République populaire de Chine ne sont pas subordonnées l’une à l’autre, et Taiwan résistera à toute tentative d’annexion ou atteinte à sa souveraineté. L’avenir de Taiwan doit être décidé par ses 23 millions d’habitants », a-t-il souligné.
Pour lutter contre l’infiltration et l’espionnage visant l’armée taïwanaise, Lai Ching-te veut renforcer la discipline et réinstaurer la justice militaire pour juger des infractions au code pénal militaire (trahison, espionnage, divulgation de secret…) par des soldats ou officiers en activité.
Concernant les « efforts visant à obscurcir l’identité nationale », il a annoncé un renforcement des enquêtes sur les documents d’identification que des citoyens taïwanais demandent en Chine, en particulier lorsque les requérants – militaires, fonctionnaires ou enseignants du secteur public – « ont une obligation de loyauté envers Taiwan ». « Les demandes d’immigration et de naturalisation en provenance de Chine, y compris Hong Kong et Macao, seront par ailleurs plus étroitement contrôlées ».
« Les voyages en Chine comportent des risques croissants », a alerté Lai Ching-te. Ainsi, « depuis le 1er janvier 2024, le ministère des Affaires continentales a eu connaissance 71 ressortissants taïwanais disparus, détenus, interrogés ou emprisonnés en Chine, un chiffre sans doute bien en-deçà de la situation réelle. Le public doit être mieux informé de ces risques », a-t-il estimé.
Par ailleurs, un système de divulgation des échanges avec la Chine impliquant les responsables publics taïwanais à tous les niveaux va être mis en place, de manière à mieux assurer la transparence. Des mesures seront prises pour que les échanges religieux, culturels, universitaires et éducatifs entre les deux rives « restent dépolitisés et exempts de tout risque ». « Des lignes directrices seront en outre fournies aux artistes et influenceurs médiatiques sur la conduite à tenir lorsqu’ils travaillent en Chine ».
En matière économique, diverses mesures ont également été annoncées pour ajuster les relations économiques et commerciales entre la Chine et Taiwan, « mieux gérer les risques associés à ces échanges, et mieux former les jeunes taïwanais aux réalités des relations à travers le Détroit ».
Lai Ching-te a souligné que « face à des menaces de plus en plus graves, le gouvernement mettra tout en œuvre pour garantir que la souveraineté nationale ne soit pas compromise, et a exprimé l’espoir que tous les citoyens s’unissent et résistent aux divisions ».
Il a également souhaité que les citoyens travaillent ensemble pour améliorer l’éducation aux médias, organiser et participer à des activités d’éducation civique, dénoncer rapidement les efforts concertés du « front uni » et refuser de participer à toute activité qui sacrifie les intérêts nationaux.