samedi, juin 15

Le FMI, optimiste sur la croissance,, s’inquiète des défis à relever pour la Chine

Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé le 29 mai sa prévision de croissance pour la Chine à 5% en 2024, mais s’inquiète toutefois des défis sur le plan industriel et budgétaire.

La deuxième économie mondiale peine encore à se relever des années Covid et est pénalisée par une crise persistante de l’endettement sur le marché immobilier. Ce secteur a représenté durant plusieurs décennies environ un quart du produit intérieur brut (PIB) du pays. A cela s’ajoute, la baisse des dépenses de consommation et le risque de déflation.

Cependant, il y a désormais des signes de reprise car au premier trimestre 2024, la croissance a dépassé les attentes, à 5,3% sur un an, qualifié par Pékin de « bon début ». Cette performance, ainsi que « les mesures politiques récentes » de la Chine, ont poussé le FMI à relever sa prévision de croissance pour 2024 à 5%. Cette annonce confirme l’objectif fixé par Pékin en mars d’une croissance à 5%. Et pour 2025, le Fonds s’attend à 4,5%.

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Le FMI prévoyait précédemment une croissance chinoise de 4,6% en 2024, mais il se montre plus optimiste en raison des mesures prises par Pékin pour stimuler le marché de l’immobilier. « La correction en cours du marché du logement, nécessaire pour orienter le secteur vers une voie plus durable, devrait se poursuivre », a estimé l’organisation.

Réduire le soutien aux industries chinoises

Mais, « un ensemble de mesures plus complet faciliterait une transition efficace et moins coûteuse tout en protégeant contre les risques de détérioration » du marché.

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De plus, le FMI met en garde contre le soutien fort de Pékin à certains secteurs industriels stratégiques, ce qui pourrait causer une « mauvaise allocation » des ressources, mauvaise pour le commerce.

« La réduction de ces politiques et la suppression des restrictions au commerce et à l’investissement permettraient d’accroître la productivité nationale et d’atténuer les risques de fragmentation » du marché, a écrit le FMI.

La Chine fait face à des accusations de « surcapacité » supposée d’une partie de son industrie. Une situation notamment dénoncée par les Etats-Unis comme étant le résultat de subventions excessives.

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La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a récemment appelé le G7 à constituer « un front clair et uni » face aux « surcapacités industrielles » de la Chine, qui génèrent des « déséquilibres macroéconomiques », appelant des « réponses » des pays affectés. Les ministres des Finances du G7 ont annoncé « envisager de prendre des mesures » concernant la possible surcapacité de la Chine.

La Chine doit réformer davantage

A moyen terme, « la croissance devrait ralentir à 3,3% en raison du vieillissement de la population et du ralentissement des gains de productivité », a expliqué Gita Gopinath, directrice générale adjointe du FMI, lors d’une conférence de presse à Pékin.

La numéro deux du Fonds monétaire international (FMI) a également souligné « les défis budgétaires importants, en particulier pour les gouvernements locaux », auxquels fait face la Chine,nécessite « une consolidation budgétaire soutenue à moyen terme ».

La Chine a secouru en mai son secteur immobilier en crise, en réduisant l’apport minimum nécessaire pour les acheteurs d’un premier logement. De plus, les gouvernements locaux pourront également acheter des biens immobiliers non vendus.

Il s’agit de l’une des mesures les plus ambitieuses prises par Pékin pour sortir le secteur d’une grave crise de l’endettement, qui a poussé nombre de promoteurs à la faillite. D’ailleurs, plusieurs villes, dont Shanghai, ont également assoupli certaines restrictions sur l’achat de biens immobiliers.

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Mais le FMI a estimé le 29 mai que la Chine avait besoin de « réformes structurelles pour lutter contre les vents contraires et s’attaquer aux déséquilibres sous-jacents ». « Les premières priorités sont le rééquilibrage de l’économie vers la consommation, en renforçant le filet de sécurité sociale et en libéralisant le secteur des services pour lui permettre de stimuler le potentiel de croissance et de créer des emplois », a souligné le Fonds.

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