mardi, juin 18

Le G7 veut alerter les petites banques chinoises au sujet de leurs liens avec la Russie

Le G7 envisage d’adresser un avertissement aux petites banques chinoises au sujet de leurs liens avec la Russie, selon certaines sources citées par l’agence de presse, Reuters.

Les autorités américaines s’attendent à ce que le Groupe des sept (G7), adresse un nouvel avertissement sévère aux petites banques chinoises pour qu’elles cessent d’aider la Russie à échapper aux sanctions occidentales, selon un fonctionnaire américain impliqué dans l’organisation de l’événement et une autre personne informée de la question.

Les chefs d’État et de gouvernement réunis en Italie du 13 au 15 juin à l’invitation de la Première ministre, Giorgia Meloni, devraient se concentrer, lors de leurs réunions privées, sur la menace que représente le commerce croissant entre la Chine et la Russie pour la lutte en Ukraine, et sur les mesures à prendre pour y remédier.

Ces conversations devraient déboucher sur des déclarations publiques sur la question des banques chinoises, selon les deux sources de Reuters.

Sanctionner les petites banques chinoises

Les États-Unis et leurs partenaires du G7 (Grande-Bretagne, Canada, France, Allemagne, Italie et Japon) ne devraient pas prendre de mesures punitives immédiates à l’encontre des banques chinoises au cours du sommet. Mais ils envisagent de restreindre leur accès au système de messagerie SWIFT ou d’interrompre leur accès au dollar. L’une des personnes interrogées par l’agence de presse britannique a déclaré que l’accent serait mis sur les petites institutions, et non sur les grandes banques chinoises.

Les négociations se poursuivent sur le format et le contenu exacts de l’avertissement, selon ces sources, qui ont refusé d’être nommées en raison d’engagements diplomatiques en cours.

La Maison Blanche n’a pas répondu à une demande de commentaire, ni le département du Trésor américain, mais des fonctionnaires du Trésor ont à plusieurs reprises averti les institutions financières d’Europe, de Chine et d’ailleurs qu’elles risquaient des sanctions si elles aidaient la Russie à contourner les sanctions occidentales.

Daleep Singh, conseiller adjoint à la sécurité nationale pour l’économie internationale, a déclaré au Centre pour une nouvelle sécurité américaine qu’il s’attendait à ce que les dirigeants du G7 ciblent le soutien de la Chine à l’économie russe.

« Ce qui nous préoccupe, c’est que la Chine est de plus en plus l’usine de la machine de guerre russe. Vous pouvez l’appeler l’arsenal de l’autocratie lorsque vous considérez que les ambitions militaires de la Russie menacent évidemment l’existence de l’Ukraine, mais aussi de plus en plus la sécurité européenne, l’OTAN et la sécurité transatlantique », a déclaré ce dernier.

Daleep Singh et d’autres hauts fonctionnaires de l’administration Biden affirment que Washington et ses partenaires sont prêts à recourir à des sanctions et à des contrôles plus stricts des exportations pour réduire la capacité de la Russie à contourner les sanctions occidentales. Ils envisagent fortement des sanctions secondaires qui pourraient être utilisées contre des banques et d’autres institutions financières.

Les entreprises russes se tournent vers les petites banques chinoises

Jusqu’à présent, Washington ne souhaitait pas sanctionner les grandes banques chinoises, longtemps considérées par les analystes comme une option « nucléaire », en raison des énormes répercussions qu’elles pourraient avoir sur l’économie mondiale et les relations entre les États-Unis et la Chine.

Lire aussi : En 2022, les banques chinoises limitent le financement des achats russes

Inquiètent des sanctions américaines, les grandes banques chinoises ont décidé de limiter les paiements pour les transactions transfrontalières impliquant des Russes. Certaines se sont totalement retirer complètement de toute implication avec des entreprises ou particuliers russes, selon l’agence Reuters.

Cette situation a obligé les entreprises chinoises à se tourner vers les petites banques situées à la frontière entre la Chine et la Russie, et a favorisé le recours à des canaux de financement clandestins ou à des crypto-monnaies interdites.

Des responsables occidentaux restent inquiets quant à la possibilité que certaines institutions financières chinoises continuent de faciliter le commerce de biens ayant des applications civiles et militaires.

Pékin a accusé Washington de faire des affirmations sans fondement sur ce qu’il dit être des échanges commerciaux normaux avec Moscou.

L’administration Biden a commencé cette année à étudier les outils de sanctions dont elle pourrait disposer pour contrecarrer les banques chinoises, a déclaré un responsable américain à Reuters. Mais pour l’heure, Washington n’envisage pas de prendre de telles mesures.

Les États-Unis ont déjà sanctionné de petites banques chinoises, telles que la Bank of Kunlun, pour diverses raisons, notamment parce qu’elles travaillaient avec des institutions iraniennes.

La Chine et la Russie ont favorisé les échanges commerciaux en yuan plutôt qu’en dollar à la suite de la guerre en Ukraine, protégeant ainsi potentiellement leurs économies d’éventuelles sanctions américaines.

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