Le Premier ministre chinois, Li Qiang, a appelé le 25 juin à « s’opposer au découplage » économique, au moment où l’Union européenne (UE), partenaire commercial clé de la Chine, s’apprête à imposer des surtaxes douanières sur les véhicules électriques chinois.
Les tensions entre l’UE et la seconde puissance économique mondiale se sont intensifiées ces dernières années, sur fond de soutien chinois à l’économie russe, de tensions en mer de Chine méridionale et de rivalité Chine-Etats-Unis dans les technologies de pointe.
« Nous devrions avoir un état d’esprit grand ouvert, travailler en étroite collaboration, abandonner cette idée de former des camps idéologiques et nous opposer au découplage », a indiqué le Premier ministre Li Qiang, qui en Chine est spécifiquement chargé des questions économiques.
Il a appelé « tous les pays et régions à travailler en étroite collaboration, à s’opposer à la confrontation des blocs et au découplage, à maintenir la stabilité et le flux libre des chaînes industrielles et d’approvisionnement, et à promouvoir la libéralisation et la facilitation du commerce et des investissements ».
Le « découplage » consiste pour un pays à couper tout lien économique avec un pays, ou du moins de limiter sa dépendance à son égard. « Le ralentissement de la croissance économique mondiale au cours des dernières années avait beaucoup à voir avec les différentes formes de ‘découplage et de rupture des chaînes’, et de ‘construction de murs et de barrières' » par certains pays, a indiqué Li Qiang lors de l’ouverture du Forum économique mondial à Dalian, connu sous le nom de « Davos d’été ». Son allocution est intervenue alors que la défiance grandie en Union européenne, vis-à-vis des dépendances économiques et de la Chine.
Le Premier ministre a appelé à « maintenir la stabilité et le flux libre des chaînes industrielles et d’approvisionnement » ou encore à « déployer d’importants efforts en faveur de la croissance économique mondiale ». Ce dernier a indiqué que « l’interconnectivité de l’économie de tous les pays pouvait conduire à un progrès commun, tandis que se fermer aux autres ne pouvait qu’entraîner une régression ».
L’UE a annoncé mi-juin être prête à augmenter ses droits de douane – qui iraient ainsi jusqu’à 38% – sur les importations chinoises de voitures électriques à partir du 4 juillet, si les discussions avec les autorités chinoises n’aboutissent pas.
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La Commission européenne reproche à la Chine d’avoir, selon elle, faussé la concurrence en subventionnant massivement ce secteur. Ces surtaxes deviendraient définitives à partir de novembre.
La Chine qualifie régulièrement ces surtaxes de « purement protectionnistes ». Pour la Chine, le succès de son secteur électrique est dû à l’innovation et aux chaînes d’approvisionnement performantes.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a cependant plaidé pour une « réduction des risques » de l’UE vis-à-vis de la Chine mais pas pour un « découplage ».
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De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé en mai une augmentation très sensible des droits de douane appliqués à l’équivalent de 18 milliards de dollars (16,8 milliards d’euros) de produits chinois, notamment les voitures électriques et batteries pour ces véhicules.
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Cette décision va « porter gravement préjudice » aux relations bilatérales, selon la Chine.