Le promoteur chinois Vanke, numéro 2 du secteur en 2023, est fragilisé par une grave crise de l’immobilier qui menace la stabilité de l’économie chinoise, a publié le 30 août une perte nette de 9,9 milliards de yuans (1,25 milliard d’euros) au premier semestre 2024.
La résultats sont plus alarmants que ce qu’avait prévu la direction en juillet, lorsqu’elle tablait sur une perte comprise entre 7 et 9 milliards de yuans. « Cela va pendre du temps avant que les habitants reprennent confiance et achètent des maisons », a-t-elle précisé dans un communiqué à la Bourse de Hong Kong.
Pourtant déjà fragilisé par la crise immobilière chinoise, Vanke avait affiché un bénéfice net de 9,9 milliards de yuans au premier semestre 2023. De plus, le chiffre d’affaires du promoteur a baissé de 29% sur un an au premier semestre 2024, à 142,8 milliards de yuans.
L’immobilier et la construction étaient des piliers du PIB (Produit intérieur brut) de la Chine et ont boosté de nombreux sous-traitants, dans un contexte de spéculation galopante. Le secteur a connu plus de vingt années de croissance fulgurante avec la hausse du niveau de vie de la population.
Mais le gouvernement a décidé de renforcé les règles dès 2020, pour enrayer cette course folle. La situation précaire de certains promoteurs et la chute des prix freinent désormais les Chinois d’investir dans la pierre, d’autant que l’économie a fortement ralenti.
Afin de relancer une activité économique devenue moribonde, le gouvernement a multiplié mesures incitatives et annonces rassurantes ces derniers mois, mais les résultats n’ont eu que peu d’effets pour le moment. Les prix de l’immobilier ont continué à baisser dans les grandes villes chinoises en juillet, preuve que la demande est toujours faible.
Vanke est le dernier grand nom de l’immobilier en Chine a être rattrapé par la crise, après le mastodonte Evergrande et son concurrent Country Garden.
Le groupe est détenu en partie par la municipalité de Shenzhen (sud de la Chine, aux portes de Hong Kong), un actionnariat public qui fut longtemps perçu comme gage de solidité financière.
L’agence de notation Moody’s a abaissé d’un cran ce mois-ci la note de solidité de Vanke à « B1 », synonyme de « risque élevé ».