lundi, septembre 16

Le renseignement néo-zélandais a alerté contre des ingérences chinoises

La Nouvelle-Zélande a averti le 3 septembre que la Chine représentait une «préoccupation complexe en matière de renseignement» et mis en garde contre la vulnérabilité du pays face aux ingérences étrangères.

Dans son rapport annuel sur les menaces, les services de renseignements néo-zélandais ont observé que plusieurs pays menaient des «activités malveillantes» sur son sol, mais ont qualifié celles de la Chine de «complexes et trompeuses».

La Chine est notamment accusée d’utiliser des organisations de façade – en réalité contrôlées ou influencées par la Chine – pour manipuler les opinions des communautés locales, afin de les remplacer avec un discours en ligne avec celui des autorités chinoises.

Des organisations communautaires

Ces groupes «se présentent souvent comme des organisations communautaires, prétendant représenter un sujet ou un groupe de personnes, alors que leur véritable affiliation, leur but et leurs sources de financement sont cachées», a indiqué le rapport.

Le nouveau gouvernement néo-zélandais de centre-droit a récemment réorienté la politique étrangère du pays vers ses alliés occidentaux «traditionnels» après des années de renforcement des liens économiques avec la Chine, premier partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande.

En mars, Wellington a publiquement déclaré qu’un groupe soutenu par l’État chinois était à l’origine d’une cyberattaque malveillante, ayant infiltré les systèmes informatiques du gouvernement. Pékin a démenti les accusations de piratage.

La Chine rejette ces accusations

Interrogé le 3 septembre sur ce rapport, la Chine a déclaré qu’il ne s’ingérait «jamais dans les affaires intérieures d’un autre pays». «Nous espérons que la Nouvelle-Zélande maintiendra une compréhension rationnelle et objective de la Chine et créera des conditions favorables au développement de relations saines et stables entre les deux pays», a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère des affaires étrangères.

«La place et le rôle uniques» de la Nouvelle Zélande dans le Pacifique la rendent «vulnérable» face à d’autres pays cherchant à exercer une plus grande influence, note le rapport des services néo-zélandais, citant également la Russie.

«Il ne s’agit pas d’alarmer qui que ce soit, mais d’alerter les Néo-Zélandais sur les menaces afin que nous puissions travailler ensemble pour les gérer», a déclaré le directeur général de la sécurité, Andrew Hampton.

Des accusations «complètement sans fondement» et «un fantasme ou de la pure fabrication», a répondu le 5 septembre l’ambassade de Chine en Nouvelle-Zélande dans un communiqué. «Il n’y a aucune sorte de compétition entre les deux pays, et la Chine n’est pas une menace pour la Nouvelle-Zélande», a-t-elle affirmé.

«Les tentatives manifestes du rapport de discréditer la diaspora et les étudiants chinois ne sont qu’un effort pour semer la zizanie, inciter à la peur et nourrir les divisions, a poursuivi l’ambassade. Ceci est hautement irresponsable, imprudent et profondément injuste pour la communauté chinoise», a écrit l’ambassade.

Des tensions émergent

Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères a dénoncé en mai 2024 la volonté de la Chine d’accroître sa présence sécuritaire dans les îles du Pacifique, avertissant contre des actions susceptibles de «déstabiliser» ou d’affaiblir la sécurité régionale.

«La Chine est présente depuis longtemps dans le Pacifique, mais nous sommes sérieusement inquiets de son engagement accru dans les secteurs de la sécurité du Pacifique», a déclaré Winston Peters dans un discours sur les relations avec la Chine, qui constitue une rare critique envers le principal partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande.

La Chine a incité une série d’États insulaires du Pacifique à passer de la reconnaissance diplomatique de Taïwan à celle de Pékin et a conclu un pacte de sécurité, tenu secret, avec les Îles Salomon en 2022.

Les navires de police, de recherche et militaires chinois sont de plus en plus présents dans la région, suscitant une lutte d’influence avec les États-Unis et des inquiétudes quant au fait que la zone Asie-Pacifique, devenu le théâtre d’une bataille entre grandes puissances.

«Nous ne voulons pas assister à des développements qui déstabilisent les institutions et les accords qui ont longtemps étayé la sécurité de notre région», a déclaré Winston Peters lors du Conseil Nouvelle-Zélande-Chine à Auckland.

 

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