mardi, janvier 7

Les Philippines surveillent un navire chinois et découvrent une torpille chinoise

Les Philippines ont déployé des moyens aériens et maritimes de leur armée et de leurs garde-côtes dans leur zone économique exclusive, afin de surveiller le plus grand navire de garde-côtes chinois, le navire 5901.

Pour les autorités philippines, la présence de ce navire est un acte « d’intimidation, de coercition et d’agression » de la part de la Chine.

Selon les garde-côtes philippins, le navire 5901, long de 165 mètres (541 pieds) et surnommé « le monstre » par les Philippines, se trouvait le 5 janvier à une distance de 65 à 70 milles nautiques de la côte de la province de Zambales.

«Tous nos moyens sont braqués sur ce navire monstrueux. Dès qu’il (mènera) une action provocatrice, il recevra une réponse appropriée», a déclaré le 6 janvier Jonathan Malaya, porte-parole du Conseil national de sécurité, à la télévision d’État.

L’ambassade de Chine à Manille n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de la part de l’agence de presse, Reuters.

Selon une vidéo partagée par les garde-côtes philippins, ces derniers ont ordonné au navire chinois de quitter la zone, l’avertissant qu’il n’avait pas le droit d’y opérer. Dans sa réponse par radio, le navire chinois a déclaré qu’il menait des opérations de maintien de l’ordre dans les eaux relevant de sa juridiction.

«Cela fait partie de l’intimidation, de la coercition, de l’agression et de la tromperie de la Chine. Elle présente son navire pour intimider nos pêcheurs», a déclaré M. Malaya, ajoutant que la présence maritime philippine serait renforcée pour soutenir les pêcheurs.

Des relations tendues

Les relations entre la Chine et les Philippines, alliées des États-Unis, se sont détériorées au cours des dernières années, avec des échanges tendus lorsque Manille, sous la présidence de Ferdinand Marcos Jr, a riposté à ce qu’elle considère comme une agression de la part de Pékin. La Chine a accusé les Philippines d’empiéter à plusieurs reprises sur ses eaux.

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La Chine revendique la majeure partie de la mer de Chine méridionale, qui représente un canal essentiel pour un commerce maritime annuel de 3 000 milliards de dollars. Pour Pékin, elle fait partie de son propre territoire, et a donc une une présence massive de garde-côtes dans et autour des ZEE des voisins, tels que le Viêt Nam, les Philippines et la Malaisie.

Pékin rejette une décision rendue en 2016 par la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, qui a déclaré que ces revendications maritimes étendues n’avaient aucune base juridique.

Un engin sous-marin peut-être chinois trouvé aux Philippines

D’ailleurs, le 30 décembre 2024, à environ 5 nautiques au large de la côte de San Pascual, des pêcheurs locaux ont trouvé, à la surface de l’eau, un engin sous-marin de couleur jaune, d’environ 1,80 mètre de long et portant l’inscription «HY-119».

Cet appareil, ressemblant à une torpille, a été remis à la police, qui l’a examiné de près avant de le confier à la marine philippine. « Doté d’une antenne et d’une caméra », cet engin « peut être utilisé pour faire de la surveillance ou de la reconnaissance », a déclaré André Dizon, le directeur de la police régionale, à l’Agence France Presse.

« D’après nos recherches open source sur Internet, HY-119 fait référence à un système de navigation et de communication sous-marin chinois », a-t-il précisé. L’engin ressemble à trois planeurs sous-marins de type Haiyi, trouvés par des pêcheurs indonésiens au cours des années 2019 et 2020.

Développés par l’Institut d’automatisation de Shenyang, ces engins sont exploités par l’Académie chinoise des sciences dans le cadre de ses « projets d’études maritimes et écologiques avancées ». Ces torpilles ont été déployé en mer de Chine, en 2017, puis trois ans plus tard, le navire océanographique Xiang Yang Hong 06 en avait déployé une douzaine dans l’océan Indien.

Utilisés à des fins scientifiques, les planeurs sous-marins peuvent avoir un usage militaire, ce qui inquiète Manille. Cela « pourrait vouloir dire que la Chine a l’intention de déployer des sous-marins dans les eaux philippines, ou peut-être souhaite avoir cette option si un conflit éclate », a estimé Ray Powell, expert en stratégie maritime, dans les pages du journal Philippine Star.

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