Selon les autorités taïwanaises, la Chine a renforcé son déploiement militaire autour de Taïwan au deuxième jour d’une démonstration de force, avec des dizaines de navires et une cinquantaine d’aéronefs.
La Chine continentale considère l’île comme une province qu’elle n’a pas encore réussi à unifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949, et n’exclut pas le recours à la force pour y parvenir.
Une incursion massive
Taïwan a déclaré le 11 décembre avoir détecté 53 avions militaires chinois et 19 navires autour de l’île au cours des dernières 24 heures, dans le cadre du plus grand déploiement maritime effectué par la Chine depuis plusieurs années.
Les avions et les bateaux, dont 11 navires de guerre, ont été repérés au cours des 24 heures courant jusqu’à 06h00 locales le 11 décembre (22h00 GMT 10 décembre), selon le décompte du ministère taïwanais de la Défense.
Il s’agit du nombre le plus élevé d’aéronefs détectés en une seule journée depuis le record de 153 enregistré le 15 octobre, réponse de la Chine au discours prononcé par le dirigeant Lai Ching-te à l’occasion de la fête nationale taïwanaise quelques jours auparavant. Ce jour-là, 14 navires chinois avaient également été détectés.
«Tracer une ligne rouge» avant l’entrée en fonction de Donald Trump
Le 10 décembre, Taïwan avait déjà signalé un déploiement massif de la Chine près de ses eaux : 47 avions chinois détectés dans l’espace aérien de Taïwan, ainsi que 12 navires de guerre chinois à proximité de l’île.
Au total, la Chine a déployé près de 90 bateaux sur une zone plus large, dans les eaux de la mer de Chine orientale, méridionale, ainsi que dans le détroit de Taïwan qui sépare l’île du continent, dans ce qui a été décrit par Taïpei comme le plus grand exercice maritime de Pékin depuis plusieurs années.
Environ 60 navires de guerre et 30 navires de garde-côtes ont simulé l’attaque de navires étrangers et la perturbation de routes maritimes dans les eaux autour de Taïwan pour «tracer une ligne rouge» avant l’entrée en fonction de Donald Trump, a indiqué un responsable taïwanais de la sécurité.
La Chine veut conserver sa souveraineté
L’armée chinoise et les médias d’État chinois n’ont pas fait état publiquement d’une augmentation de l’activité dans ces zones. Toutefois, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères de Chine a déclaré le 10 décembre que la Chine, qui considère Taïwan comme son territoire, «défendra résolument» sa souveraineté.
Les derniers déploiements chinois surviennent quelques jours après la fin de la tournée dans le Pacifique du dirigeant taïwanais Lai Ching-te, qui a suscité de vives protestations de la part de Pékin.
William Lai s’est notamment entretenu par téléphone avec le président de la Chambre des représentants américaine, Mike Johnson, lors de cette tournée, suscitant l’ire de Pékin. La Chine avait en réponse exhorté les États-Unis à «cesser d’envoyer de mauvais signaux» aux «forces indépendantistes taïwanaises».
Pékin a aussi mis en garde Taïwan contre toute tentative de «viser l’indépendance avec l’aide des États-Unis», affirmant que ce serait «forcément un échec».