lundi, janvier 6

L’UE veut des preuves vérifiables après la réapparition de Peng Shuai

L’Union européenne a demandé à la Chine des preuves vérifiables de la sécurité et de la localisation de la joueuse de tennis professionnelle Peng Shuai. Cette dernière est réapparue sur des images fournies par des médias chinois, dont le Global Times, après avoir disparu à la suite d’accusations de viol portées contre un ex-haut dirigeant du gouvernement.

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« Sa récente réapparition publique n’apaise pas les inquiétudes concernant sa sécurité et sa liberté », a indiqué le porte-parole du Service européen pour l’Action extérieure de l’UE.

L’Union européenne s’associe à certaines demandes internationales, notamment de professionnels du sport, pour obtenir l’assurance que la joueuse de tennis de 35 ans est libre et qu’elle n’est pas menacée.

« L’UE demande au gouvernement chinois de fournir des preuves vérifiables de la sécurité, du bien-être et de la localisation de Peng Shuai. L’UE demande instamment aux autorités chinoises de mener une enquête approfondie, équitable et transparente sur les allégations d’agression sexuelle », selon les affaires étrangères de l’UE.

Peng Shuai, championne du double à Roland-Garros en 2014, avait publié début novembre sur le réseau social chinois Weibo un long message sur sa relation avec l’ex-vice Premier ministre Zhang Gaoli.

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Dans ce texte en forme de lettre ouverte, censuré sur l’internet chinois, elle dénoncé le comportement de l’ex-dirigeant, retraité depuis 2018. Elle lui reprochait notamment de l’avoir forcée à une relation sexuelle il y a trois ans.

La jeune femme est réapparue à la mi-novembre dans un restaurant de Pékin et lors d’un tournoi de tennis organisé dans la capitale chinoise, selon des vidéos publiées par des médias officiels. Elle a aussi dialogué par visioconférence avec le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach.

Selon le CIO, Peng Shuai a expliqué qu’elle était « saine et sauve à son domicile à Pékin mais qu’elle aimerait que sa vie privée soit respectée ». L’UE soupçonne une détention arbitraire par le biais de l’instrument de surveillance résidentielle dans un lieu désigné (RSDL), une forme de disparition forcée pratiquée par le régime. Elle demande à la Chine de respecter les obligations qui lui incombent en matière de droits humains, en vertu du droit national et international.

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De son côté, le président de la WTA Steve Simon a annoncé « la suspension des tournois en Chine » en soutien à la joueuse Peng Shuai qui a accusé d’abus sexuels un ancien haut-dirigeant du gouvernement chinois.

Ce dernier a indiqué « quelles qu’en soient les conséquences financières ». Dans un communiqué virulent, Steve Simon, a annoncé une mesure forte de son instance et appelé les « dirigeants du monde » à le suivre.

« J’annonce la suspension immédiate de tous les tournois WTA en Chine, y compris Hong Kong. En bonne conscience, je ne vois pas comment je peux demander à nos athlètes d’y participer à des tournois quand Peng Shuai n’est pas autorisée à communiquer librement et a, semble-t-il, subi des pressions pour revenir sur ses allégations d’abus sexuels », a écrit Steve Simon dans un communiqué.

« Au vu de la situation actuelle de l’affaire, je suis également très inquiet des risques que toutes nos joueuses et nos staffs prendraient si nous organisions des tournois en Chine en 2022 (…) Les dirigeants de la Chine n’ont pas laissé de choix à la WTA », ajoute-t-il.

Aucun tournoi WTA n’était prévu avant la fin de l’année et le calendrier 2022 n’a pas encore été publié. Lors de la saison 2019, la dernière avant le Covid-19, 10 tournois avaient été organisés en Chine, dont les Masters féminins de fin d’année qui, avec 14 millions de dollars.

« La WTA fera tout son possible pour protéger ses joueuses. Parallèlement à nous, j’espère que les dirigeants du monde vont continuer à se manifester pour que justice soit rendue à Peng et à toutes les femmes, quelles qu’en soient les conséquences financières », a assuré le président de la WTA.

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Pour ce dernier, la réapparition de Peng Shuai lance planer des doutes. « Même si nous savons maintenant où se trouve Peng, j’ai des doutes sérieux concernant le fait qu’elle soit libre, en sécurité et qu’elle ne soit pas soumise à la censure, à la coercition ni à l’intimidation« , a affirmé Steve Simon.

« Les dirigeants chinois ont eu des occasions de lever la censure, de prouver de façon vérifiable que Peng était libre et en mesure de s’exprimer sans intervention extérieure ni intimidation, et de mener une enquête complète, juste et transparente sur ses accusations d’abus sexuels », a ajouté ce dernier, en regrettant que Pékin n’ait pas « agi de façon crédible ».

La seule réaction officielle de Pékin à ce jour a été un appel lancé le 23 novembre par le porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, à « cesser de délibérément monter en épingle cette question à des fins hostiles, et surtout d’en faire une question politique ».

« Rien de tout cela n’est acceptable et ne le sera jamais. Si les puissants peuvent supprimer les voix de femmes et balayer sous le tapis des accusations d’abus sexuels, alors les fondements sur lesquels reposent la WTA -égalité pour les femmes- seraient fortement ébranlés. Je ne peux pas laisser ça arriver aux joueuses et je ne le laisserai pas faire », a réitéré Steve Simon.

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