Le président brésilien Lula a promu le 21 novembre le « dialogue » pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lors de la visite d’Etat de son homologue chinois Xi Jinping à Brasilia.
Après un entretien avec Xi Jinping, Lula a vanté leurs « visions du monde proches ». « Dans un monde ravagé par les conflits armés et les tensions géopolitiques, Chine et Brésil mettent au premier plan la paix, la diplomatie et le dialogue », a-t-il affirmé.
La visite d’Etat de Xi Jinping a lieu dans un contexte international tendu, comme l’a montré un G20 dominé les 19 et 30 novembre à Rio de Janeiro par la crise climatique et les guerres en Ukraine et à Gaza.
Le président chinois a appelé le 21 novembre à un cessez-le-feu à Gaza et à « rassembler plus de voix engagées pour la paix afin d’ouvrir la voie à une solution politique » en Ukraine, a rapporté l’agence officielle Chine nouvelle.
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Les deux hommes ont mis en avant la proposition de paix en Ukraine poussée ces derniers mois par la Chine et le Brésil, y voyant un « exemple de convergence de vues en matière de sécurité internationale ».
Le président russe Vladimir Poutine avait jugé cette proposition « équilibrée », mais elle avait été rejetée par le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky. De plus, elle n’avait pas non plus été soutenue par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Pékin est un allié de Moscou, et Lula a été très critiqué envers l’Occident pour avoir dit par le passé que l’Ukraine avait comme la Russie une part de responsabilité dans le conflit.
Un partenariat renforcé
Xi Jinping et Lula da Silva ont salué le partenariat stratégique entre leurs pays, membres fondateurs du groupe des BRICS, dont le Brésil accueillera le prochain sommet en 2025. « Les relations Chine-Brésil sont au meilleur niveau de leur histoire » et Pékin veut être un « partenaire en or » pour Brasilia, a indiqué le président chinois, selon l’agence de presse, Xinhua.
Sa visite intervient alors que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche va engager un virage isolationniste des Etats-Unis, et établir une posture encore plus dure de Washington envers la Chine, particulièrement en matière commerciale.
« Xi Jinping cherche clairement à remplir le vide qui va surgir avec l’élection de Trump, qui ne valorise pas le multilatéralisme« , a estimé Oliver Stuenkel, professeur de relations internationales à la Fondation brésilienne Getulio Vargas.
En dépit des bons rapports entre les deux pays, le Brésil n’a pas annoncé rejoindre le programme chinois d’infrastructures des « Nouvelles routes de la soie », alors que plusieurs pays d’Amérique du Sud ont adhéré à cette initiative lancée en 2013.
Un commerce bilatéral de plus de 160 milliards de dollars
Toutefois, les pays vont établir des « synergies » entre cette initiative chinoise et les stratégies de développement brésiliennes. D’autant que le commerce bilatéral entre la Chine et le Brésil a atteint plus de 160 milliards de dollars en 2023.
La Chine est le premier partenaire commercial du Brésil, qui est son premier fournisseur de biens agricoles. Tandis que le Brésil n’est que le neuvième partenaire de la Chine. Même si le Brésil est l’un des rares pays en excédent commercial avec la Chine, ses exportations représentent principalement des matières premières, tel que du soja. La Chine a, elle, vendu au Brésil des produits à forte valeur ajoutée, tels que des semi-conducteurs, téléphones, voitures et des médicaments.
La Chine et le Brésil ont signé le 21 novembre plus de 35 accords bilatéraux dans le commerce, les télécommunications, l’agriculture ou encore l’industrie. Parmi lesquels, la possible entrée sur le marché brésilien de l’entreprise chinoise de satellites SpaceSail, concurrente de Starlink, qui fournit un accès internet dans des régions brésiliennes reculées.