
Le président américain Donald Trump a annoncé le 27 février qu’il imposerait des droits de douane supplémentaires de 10% sur les importations en provenance de Chine, le 4 mars, en plus des droits de douane de 10% qu’il a imposés ce mois-ci.
En réaction, la Chine a promis le lendemain de prendre «toutes les contre-mesures nécessaires». Cette nouvelle mesure alimente les craintes d’une nouvelle guerre commerciale entre les deux puissances économiques mondiales.
Ces droits de douane supplémentaires de 10% sur les importations chinoises viendront s’ajouter à des taxes du même taux, déjà imposées par Donald Trump au début du mois contre les produits venus de Chine.
La Chine s’oppose fermement à cette nouvelle mesure
«La Chine exprime sa vive désapprobation et s’oppose fermement à la menace des Etats-Unis d’imposer des droits de douane supplémentaires de 10% sur les importations chinoises, sous le prétexte des problèmes liés au fentanyl. Elle prendra toutes les mesures nécessaires pour défendre résolument ses intérêts légitimes», a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Ce dernier a indiqué qu’«une guerre commerciale et tarifaire ne profitait à personne», ajoutant que les hausses tarifaires unilatérales des Etats-Unis violaient gravement les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et portaient préjudice aux intérêts des deux pays, ainsi qu’à ceux de la communauté internationale.
«La pression, la coercition et la menace ne sont pas les bonnes façons de traiter avec la Chine. Au contraire, le respect mutuel est la condition préalable de base», a assuré le porte-parole de la diplomatie chinoise, qui a exhorté les Etats-Unis «à corriger leurs agissements erronés et à revenir sur la bonne voie en répondant aux préoccupations de chacun par des consultations sur un pied d’égalité».
La question du fentanyl
Le président américain accuse la Chine de laisser-faire en matière de trafic de fentanyl, un opioïde de synthèse qui fait des ravages sur le sol américain.
«La question du fentanyl est un problème propre aux Etats-Unis», a indiqué Lin Jian, lors d’un point presse. Ce dernier a indiqué «à la demande des Etats-Unis, la Chine a annoncé en 2019 la décision d’introduire officiellement les substances relatives au fentanyl dans une catégorie distincte. ‘Nous sommes le premier pays au monde à avoir agi ainsi’».
«C’est typiquement ce qu’on appelle vouloir rejeter la faute sur autrui et fuir ses responsabilités», a répondu, de son côté, un porte-parole du ministère chinois du Commerce dans un communiqué, le 28 février.
«La Chine est l’un des pays dont la politique de lutte contre les stupéfiants est la plus stricte et la plus complète au monde» et elle coopère activement «avec les États-Unis et d’autres pays du monde» à ce sujet, a-t-il souligné.
«Mais les États-Unis ont depuis le départ choisi d’ignorer cette réalité», a déploré le porte-parole. «Si les États-Unis s’obstinent à aller dans cette voie, la Chine prendra toutes les contre-mesures nécessaires pour défendre ses droits et intérêts légitimes», a-t-il souligné.
En réponse aux allégations du secrétaire d’Etat américain contre la Chine sur la question du fentanyl, Lin Jian a déclaré que les propos de Marco Rubio étaient «empreints de la mentalité de la guerre froide et encourageaient la contrainte, la répression et le rejet des responsabilités, ce qui porte gravement atteinte aux intérêts de la Chine».
Enfin, le ministère chinois du Commerce a estimé que les nouveaux droits de douane vont «alourdir la charge pesant sur les entreprises et les consommateurs américains et compromettra la stabilité de la chaîne industrielle mondiale».