dimanche, juin 16

Premier sommet des dirigeants de la Corée du Sud, de la Chine et du Japon depuis cinq ans

Les dirigeants sud-coréen, chinois et japonais se sont rencontrés le 27 mai 2024 à Séoul pour leur premier sommet trilatéral depuis près de cinq ans, après l’annonce par Pyongyang de son intention de lancer un nouveau satellite espion.

Cette réunion à Séoul marque le premier sommet tripartite depuis 2019 entre le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, le Premier ministre chinois Li Qiang et le Premier ministre japonais Fumio Kishida.

Les dirigeants sont convenus d’institutionnaliser la coopération trilatérale en organisant des sommets tripartites et des réunions ministérielles de façon régulière. Cette réunion tripartite de cette année s’est tenue après une suspension durant une période prolongée en raison de la pandémie de nouveau coronavirus (Covid-19) et des conflits sur l’histoire entre les voisins asiatiques.

La rencontre entre le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, le Premier ministre chinois Li Qiang et le Premier ministre japonais Fumio Kishida ne devrait pas déboucher sur d’importantes avancées mais les dirigeants espèrent qu’elle contribuera à redynamiser la diplomatie tripartite.

Le dossier nord-coréen de nouveau sur la table

Lors du sommet, Li Qiang a appelé Tokyo et Séoul « à ne pas transformer les questions économiques et commerciales en jeux politiques ou en questions de sécurité, et à rejeter le protectionnisme ainsi que le découplage ou la rupture des chaînes d’approvisionnement », a rapporté l’agence de presse chinoise, Xinhua.

Avant l’ouverture de ce sommet, la Corée du Nord a informé les garde-côtes japonais de l’ouverture dans la nuit du 26 au 27 mai d’une fenêtre de lancement de satellite pour huit jours. Le pays a aussi désigné trois zones maritimes de danger près de la péninsule coréenne et de l’île philippine de Luçon, où les débris du lanceur pourraient retomber.

L’annonce de Pyongyang a confirmé des informations des services de renseignement sud-coréens selon lesquelles Pyongyang souhaite de nouveau mettre en orbite un engin de reconnaissance militaire.

Le Nord ne figurait pas officiellement à l’ordre du jour des pourparlers, car Tokyo, Séoul et Pékin souhaitaient plutôt avancer sur le plan de l’économie. Mais ce lancement a fait entrer la question nord-coréenne dans le sommet.

Séoul, Tokyo et Pékin ont réaffirmé leur engagement en faveur d’une « dénucléarisation de la péninsule coréenne » et de la paix qui est de leur « intérêt commun », le 27 mai lors d’un sommet tripartite où les dirigeants des trois États voisins ont promis de renforcer leur coopération et d’encourager la conclusion d’un accord de libre-échange trilatéral.

D’après Séoul, le Nord bénéficie d’une aide de la Russie dans le domaine spatial en échange de livraisons d’armes destinées aux troupes russes en Ukraine. En novembre, Pyongyang a réussi pour la première fois a placé en orbite un satellite espion.

Appel à la dénucléarisation

Yoon Suk Yeol et Fumio Kishida ont exhorté Pyongyang à annuler le tir, qui selon le dirigeant sud-coréen nuira « à la paix et la stabilité régionales et mondiales » et devra susciter une réaction « décisive » de la communauté internationale s’il est mené.

« Nous avons réaffirmé que le maintien de la paix et de la prospérité sur la péninsule coréenne et dans l’Asie du Nord-Est sert notre intérêt commun et est notre responsabilité conjointe », a indiqué la déclaration commune.

« Nous avons réitéré nos positions sur la paix et la stabilité régionales, la dénucléarisation de la péninsule coréenne et les questions sur les enlèvements, respectivement. Nous sommes convenus de poursuivre des efforts positifs pour le règlement politique de la question sur la péninsule coréenne », a ajouté la déclaration.

« La dénucléarisation de la Corée du Nord et la stabilité sur la péninsule coréenne participent de l’intérêt commun des trois pays », a déclaré Fumio Kishida. De son côté, le Premier ministre chinois Li Qiang a demandé « aux parties concernées de faire preuve de retenue et d’éviter que la situation ne se complique davantage« , d’après l’agence de presse Xinhua.

« La Chine travaille constamment pour promouvoir la paix et la stabilité sur la péninsule coréenne et cherche une résolution politique de la question liée à la péninsule. Les parties concernées doivent faire preuve de retenue et empêcher une aggravation et une complication de la situation », a déclaré ce dernier lors d’un point presse conjoint.

La Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Nord ainsi qu’un allié diplomatique de poids. Elle a par le passé refusé de condamner les essais d’armement de Pyongyang, et critiqué les manoeuvres conjointes de Washington et Séoul.

Renforcer la coopération régionale

Premier sommet à trois en cinq ans, Séoul, Tokyo et Pékin ont annoncé leurs intentions de renforcer leur coopération trilatérale en organisant régulièrement des sommets de ce type.

Ils ont discuté des moyens de promouvoir la coopération dans six domaines spécifiques, à savoir l’économie et le commerce, le développement durable, les questions liées à la santé, la science et les technologies, la gestion des catastrophes et de la sécurité, ainsi que les échanges humains, a souligné l’agence de presse sud-coréenne, Yonhap.

Sur le volet économique, les trois pays vont encourager la conclusion d’un accord de libre-échange tripartite et s’efforcer « d’accélérer les négociations », ont-elles déclaré dans un communiqué commun.

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