vendredi, août 30

Sommet sur la Chine à Taïwan : des élus sous pression

Selon les médias canadiens, un sommet est organisé par l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), un groupe de centaines de parlementaires de 35 pays préoccupés par la manière dont certains pays abordent Pékin.Celui-ci a démarré ce 29 juillet, dans un contexte tendu.

En effet, selon le journal La Presse, des parlementaires affirment que des diplomates chinois font pression sur eux pour qu’ils ne participent pas à un sommet à Taïwan qui a la Chine pour sujet.

Des hommes politiques de Bolivie, de Colombie, de Slovaquie, de Macédoine du Nord, de Bosnie-Herzégovine et d’un autre pays asiatique – ayant demandé l’anonymat – affirment qu’ils reçoivent des messages textes, des appels et des demandes urgentes de rendez-vous qui entreraient en conflit avec le sommet à Taipei, la capitale de Taïwan.

Le sommet débute le 29 juillet et est organisé par l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC). L’IPAC fait aussi face à des pressions de la part du gouvernement chinois. Selon des Radio Canada, certains membres de ce groupe ont été sanctionnés par Pékin. En 2021, le groupe a été ciblé par des pirates informatiques parrainés par l’État chinois, selon un acte d’accusation américain dévoilé en début d’année.

Luke de Pulford, directeur de l’alliance, affirme que la pression exercée par les responsables chinois ces derniers jours a été sans précédent. Ce dernier a expliqué que lors des précédentes réunions de l’IPAC, organisés dans d’autres endroits, les législateurs n’ont été contactés par des diplomates chinois qu’après leur conclusion. Or cette année, le sommet annuel a lieu pour la première fois à Taïwan.

L’Associated Press (AP) s’est entretenue avec trois parlementaires et a examiné des textes et des courriels envoyés par des diplomates chinois leur demandant s’ils envisageaient de participer au sommet : « Je m’appelle Wu, de l’ambassade de Chine. Nous avons entendu dire que vous aviez reçu une invitation de l’IPAC, assisterez-vous à la conférence qui se tiendra la semaine prochaine à Taïwan? », lit-on dans un message envoyé à Antonio Miloshoski, député en Macédoine du Nord.

Dans certains cas, les parlementaires ont décrit de vagues demandes de la Chine sur leurs projets de voyage à Taïwan. Dans d’autres cas, le message était plus menaçant : Sanela Klaric, députée bosniaque, a déclaré à l’Associated Presse que des diplomates chinois avaient envoyé un message au chef de son parti : « Ils ont contacté le président de mon parti politique et lui ont demandé de m’empêcher de me rendre à Taïwan. Ils essaient, dans mon pays, de m’empêcher de voyager […] Ce n’est vraiment pas acceptable ».

La Chine menace régulièrement de représailles les politiciens et les pays qui montrent leur soutien à Taïwan, qui n’entretient que des relations informelles avec la plupart des pays en raison de la pression diplomatique chinoise.

Luke de Pulford, directeur de l’IPAC, a qualifié cette pression d’ »ingérence étrangère flagrante. Que ressentiraient les responsables de la République populaire de Chine si nous essayions de leur parler de leurs projets de voyage, des endroits où ils peuvent et ne peuvent pas aller? ». « C’est absolument scandaleux qu’ils pensent qu’ils peuvent s’immiscer dans les projets de voyage des législateurs étrangers », a ajouté ce dernier.

Des législateurs de 25 pays devraient assister au sommet de cette année et organiser des réunions de haut niveau avec des responsables taïwanais, selon un communiqué de presse.

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