
Taïwan a annoncé le 18 mars avoir détecté 59 avions militaires chinois en 24 heures autour de l’île, un record depuis octobre 2024.
En plus des 59 avions, 9 navires et 2 ballons ont également été détectés dans ce laps de temps, a indiqué le ministère de la Défense.
Parmi ces avions, 54 ont pris part à des patrouilles de «combat conjoint» de l’Armée chinoise le 17 mars, a précisé le ministère dans des déclarations distinctes.
Le ministère des Affaires étrangères chinois avait affirmé le 17 mars à la presse que ces actions constituaient un «avertissement sévère aux forces séparatistes indépendantistes de Taïwan».
La Chine considère Taïwan comme sa 23ème province et n’exclut pas d’employer un jour la force pour placer l’archipel sous son contrôle. De son côté, Taiwan n’est pas reconnu par la communauté internationale, comme étant un Etat à part entière et n’a pas demandé son indépendance.
La Chine, une «force étrangère hostile»
Le 20 mars, le dirigeant taïwanais Lai Ching-te a qualifié la Chine de «force étrangère hostile», tout en proposant des mesures pour lutter contre l’infiltration croissante de celle-ci à Taïwan.
Selon les chiffres officiels taïwanais, le nombre de personnes jugées pour espionnage a fortement augmenté, les militaires retraités et en service étant les cibles principales des approches de Pékin.
Le bureau des Affaires continentales, ministère taïwanais chargé des politiques concernant la Chine, a affirmé le 18 mars que «l’agressive expansion militaire de la Chine menace la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan et dans la région».
La Chine considère que Taïwan fait partie de son territoire et n’exclut pas d’employer un jour la force pour placer l’archipel sous son contrôle. Ces dernières années, la Chine a intensifié le déploiement d’avions de chasse et de navires de guerre autour de Taïwan afin d’appuyer sa revendication de souveraineté, que Taipei rejette.
«Les exercices de l’armée chinoises sont une mesure juste et nécessaire»
Un porte-parole du Bureau des affaires de Taiwan du Conseil des Affaires d’Etat a déclaré le 17 mars que les exercices menés par l’Armée populaire de libération (APL) près de Taiwan étaient «justes et nécessaires» pour sauvegarder la souveraineté nationale et la paix à travers le détroit.
«Ces exercices sont également une contre-mesure résolue à l’acte du dirigeant taiwanais Lai Ching-te visant à propager des théories séparatistes en faveur de l »indépendance de Taiwan’, et à son acte d’escalade des tensions ainsi que de la confrontation à travers le détroit», a souligné Chen Binhua, porte-parole du Bureau des affaires de Taiwan du Conseil des Affaires d’Etat.
«Depuis sa prise de fonction, Lai Ching-te a obstinément adopté une position séparatiste recherchant l' »indépendance de Taiwan » et a maintes fois prêché la nouvelle théorie de « deux Etats », déclarant que les deux rives du détroit n’appartenaient pas l’un à l’autre», a souligné ce dernier.
Le porte-parole a également condamné Lai Ching-te pour avoir levé les restrictions sur les échanges à travers le détroit, ainsi que pour avoir intensifié ses alliances avec les forces extérieures.
Les actes de Lai Ching-te constituent des provocations manifestes contre le principe d’une seule Chine, compromettent gravement les relations des deux rives du détroit, poussent Taiwan vers un précipice de conflits et de guerre et menacent sérieusement la paix et la stabilité dans le détroit, a ajouté M. Chen.