Le dernier rapport de l’Institut Igarapé a dévoilé le potentiel des BRICS à jouer un rôle clé dans la réforme de la gouvernance mondiale et dans la résolution de la triple crise planétaire. En effet, les BRICS devraient approfondir leur coopération en tirant parti des innovations existantes dans des domaines tels que les énergies renouvelables et la conservation de la biodiversité. D’ailleurs, la Nouvelle Banque de Développement (NDB) devrait être davantage habilitée à financer les transitions écologiques dans les pays du Sud.
Le groupe BRICS regroupe certains des pays les plus riches en biodiversité au monde, tout en étant parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre. En outre, ils figurent parmi les principaux producteurs et consommateurs mondiaux d’énergie. Les onze pays qui composent le groupe élargi BRICS représentent plus de 30% du PIB et 40% du commerce mondial de biens.
Collectivement, ils ont alloué 2,4 millions de dollars à des initiatives climatiques depuis 2015, via la Nouvelle Banque de développement (NDB), ce qui en fait le plus grand fournisseur multilatéral de financement climatique aux banques nationales de développement. En fin de compte, il s’agit d’une coalition essentielle pour relever les défis mondiaux liés à la conservation de la biodiversité et à la décarbonisation.
Le dernier rapport de la série Global Futures Bulletin, «les BRICS et les défis de la décarbonisation et de la protection de la biodiversité», examine la position mondiale actuelle des BRICS en tant que bloc et la possibilité de revoir à la hausse ses ambitions et de défendre une décarbonisation et une protection de la biodiversité plus robustes au sein du groupe.
Le rapport constate que les BRICS ne se contentent pas de favoriser le développement durable et la gouvernance environnementale, mais abritent également de vastes écosystèmes et d’abondantes ressources naturelles essentielles et sont bien placés pour mener les efforts mondiaux en faveur de la conservation de la biodiversité et de la justice climatique.
Les membres du BRICS sont confrontés à de multiples menaces pour leurs écosystèmes, de la déforestation à la pollution. Abritant environ 47% de la population mondiale, les BRICS comprennent la Chine, l’Inde, la Russie, l’Indonésie, le Brésil et l’Iran, qui figurent parmi les 10 premiers émetteurs mondiaux de carbone. Le rapport décrit comment les membres du BRICS produisent collectivement plus de 40% du pétrole brut mondial et consomment 35 % des importations mondiales de pétrole.
Plusieurs pays du BRICS sont également à la pointe de la transition énergétique verte. Le Brésil et l’Éthiopie, par exemple, disposent de matrices énergétiques propres, avec respectivement 91% et 9 % de leur énergie produite à partir de sources renouvelables. Les BRICS jouent un double rôle en tant que puissances énergétiques et acteurs essentiels de la transition énergétique. Le rapport souligne le potentiel des membres du BRICS à innover dans des domaines tels que les marchés du carbone et l’agriculture durable.
«Les membres du BRICS représentent des régions géographiques, des économies et des écosystèmes divers, ce qui rend leur collaboration essentielle pour obtenir des résultats environnementaux équitables et durables. Malgré leurs différences internes, les pays du BRICS ont adopté des positions communes sur des questions telles que le financement climatique et le transfert de technologie», a déclaré Laura Trajber Waisbich, directrice adjointe du programme à l’Institut Igarapé, think tank basé au Brésil.
À mesure que l’alliance des BRICS s’étend, son influence dans la gouvernance environnementale mondiale continue de croître. Le groupe et ses membres alignent de plus en plus leurs priorités sur les principaux cadres internationaux tels que la Convention sur la diversité biologique (1992) et l’Accord de Paris (2015).
Le positionnement stratégique des BRICS en tant que coalition du Sud global facilite leur capacité à défendre des solutions équitables qui répondent aux impacts disproportionnés du changement climatique et de la perte de biodiversité sur les pays en développement. «Alors que le monde est confronté à des crises environnementales de plus en plus graves, la capacité du groupe à associer la protection de la biodiversité au développement socio-économique offre une voie de transformation pour le Sud global», a ajouté Laura Trajber Waisbich.
Les BRICS accueilleront plusieurs dialogues environnementaux clés dans les années à venir, notamment des contributions à l’agenda de la COP30 au Brésil en 2025. Le Brésil assure également la présidence des BRICS cette année et pourrait bien amplifier l’accent mis par le groupe sur la protection de la biodiversité et le développement durable. Le rôle de leader du Brésil offre également une occasion unique de façonner l’agenda du bloc et de renforcer les engagements en faveur du multilatéralisme de manière plus générale.
Cette dernière a indiqué que «les pays BRICS ont fait des progrès en matière de décarbonisation et de biodiversité, mais ils ont du mal à traduire leurs engagements en actions en raison de contextes économiques et environnementaux divers. Pour surmonter cela, les BRICS en tant que groupe devraient approfondir leur coopération, en tirant parti des innovations existantes dans des domaines tels que les énergies renouvelables et la conservation de la biodiversité. La Nouvelle Banque de développement (NDB) devrait être davantage habilitée à financer les transitions écologiques dans les pays du Sud. En outre, il est essentiel d’améliorer la cohérence des politiques et de reconnaître l’interdépendance de la décarbonisation et de la biodiversité. En renforçant la synergie dans les initiatives mondiales, les BRICS peuvent jouer un rôle clé dans la réforme de la gouvernance mondiale et la résolution de la triple crise planétaire».
Rapport en anglais :