mercredi, juin 19

Un ministre canadien se réjouit de « nouvelles occasions de dialogue » avec la Chine

Le ministre canadien de la Défense, Bill Blair, a rencontré son homologue chinois, Doong Jun, pour la première fois en 11 ans, en marge d’une conférence internationale sur la sécurité au moment où la Chine et le Canada s’efforcent de rétablir les lignes de communication.

Bill Blair a rencontré l’amiral Dong Jun le 31 mai alors qu’il participait au Dialogue de Shangri-La à Singapour, marquant ainsi la première réunion entre des ministres canadien et chinois de la Défense depuis 2013.

Le ministre canadien a dit avoir exprimé les préoccupations du Canada concernant l’ingérence étrangère de la Chine, son soutien financier et économique à la Russie ainsi que ses récents exercices militaires à Taïwan.

La Chine a organisé une simulation de blocus de l’île à la fin du mois de mai, après l’élection d’un nouveau gouvernement n’ayant pas accepté le Consensus de 1992 et le principe d’une seule Chine.

Ces dernières années, le Canada a participé à des exercices menés par les États-Unis dans le détroit de Taïwan. Selon les responsables américains, ces exercices visent à mettre l’accent sur la liberté de navigation dans les eaux contestées de la région.

Selon certaines informations, la Chine aurait pris des mesures agressives au cours de ces exercices. En juin 2023, les États-Unis ont publié une vidéo qui montrait un navire chinois en train de couper la route d’un destroyer américain.

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Puis, en octobre, Bill Blair a accusé l’armée chinoise de comportement inacceptable et dangereux après qu’un avion de combat se fut approché à moins de cinq mètres d’un avion de surveillance canadien au-dessus de la mer de Chine orientale.

Le Canada s’est engagé à continuer d’envoyer trois navires de la marine dans la région dans le cadre de sa stratégie indo-pacifique, qui prévoit également davantage de coopération militaire et d’exercices conjoints avec ses alliés de l’Indo-Pacifique.

Rapprochement dans un contexte tendu

La rencontre de Bill Blair et Dong Jun est la dernière d’une série de discussions de haut niveau qui suggèrent que les relations entre le Canada et la Chine s’améliorent après des années de tensions.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, s’est entretenue avec son homologue chinois Wang Yi en janvier, et les deux ministres se sont rencontrés en personne en février.

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En début d’année, un haut responsable militaire canadien, le major général Gregory Smith, a déclaré aux députés qu’Ottawa cherchait à rétablir les relations avec l’attaché de défense de la Chine. Il a également noté que le Canada n’avait mené aucun exercice militaire ni coopéré avec l’Armée populaire de libération depuis 2018.

2018 correspond à l’année où Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei, avait été arrêtée à Vancouver dans une affaire d’extradition vers les États-Unis. La Chine avait réagi en arrêtant les Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor dans ce qui est largement considéré comme des représailles.

Les relations diplomatiques ont été tendues durant plusieurs années au cours desquelles Meng Wanzhou et Michael Kovrig et Michael Spavor sont restés en détention. Cette dernière a été libérée en septembre 2021, et les deux hommes sont rentrés au Canada peu de temps après.

À partir de la fin de 2022, Global News et le Globe and Mail ont publié une série d’articles basés sur des fuites d’informations de renseignement selon lesquelles Pékin aurait tenté de s’immiscer dans les élections fédérales canadiennes de 2019 et de 2021.

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Le scandale a finalement donné lieu à une enquête publique dont le rapport intermédiaire a été publié au début du mois de mai, par la commissaire Marie-Josée Hogue qui affirme qu’il y a eu de l’ingérence étrangère dans les élections fédérales de 2019 et 2021 mais que cela n’a pas affecté les résultats. La commissaire Marie-Josée Hogue a estimé que la tentative d’ingérence n’avait pas affecté les résultats globaux des deux élections ni porté atteinte à l’intégrité du système électoral.

Son rapport révèle aussi qu’il est possible que les résultats des élections dans un petit nombre de circonscriptions aient été modifiés par de l’ingérence. Ce dernier a noté deux cas dans lesquels la Chine aurait tenté d’influencer le résultat. Marie-Josée Hogue a déclaré qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour tirer des conclusions à propos de ce qui s’est réellement passé dans ces deux cas.

Le rapport intermédiaire souligne que les services de renseignement ont été mis en garde dès les années 1980 quant aux efforts de la Chine pour influencer la diaspora chinoise au Canada.

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