samedi, juin 15

Un tombeau pourrait donner de nouvelles informations sur l’Etat de Chu

Les recherches archéologiques continuent dans l’est de la Chine, où un tombeau luxueux datant de plus de 2200 ans a été découvert. Ce tombeau pourrait avoir appartenu à un empereur de l’État de Chu, qui aurait régné pendant une période particulière de l’histoire de la Chine.

Durant la période des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), sept États se disputaient le pouvoir. L’État de Chu était connu pour sa puissance militaire et culturelle ainsi que de ses luttes constantes avec ses voisins pour le contrôle des territoires l’empire du Milieu.

Cette période a été révéla par les dernières fouilles archéologiques permettant d’en apprendre davantage sur leur fonctionnement et leur existence. Les spécialistes viennent d’identifier « le tombeau de Wuwangdun, découvert dans la province de l’Anhui, dans l’est de la Chine, a été confirmé comme étant le plus grand et le plus haut niveau de tombe de l’ancien Etat de Chu datant de plus de 2.200 ans », a annoncé l’Administration nationale du patrimoine culturel.

L’administration a assuré que « le tombeau découvert à Huainan était le plus complexe de son genre sur le plan structurel ».

Les trésors archéologiques de Wuwangdun

Les archéologues se sont concentrés sur l’excavation du tombeau principal en fosse verticale, le confirmant comme une grande structure abritant une zone de sépulture à chambres en bois, a précisé l’agence de presse, Xinhua.

Un cimetière s’étendant sur 1,5 kilomètre carré y avait déjà été découvert. Plus de 1 000 reliques culturelles ont récemment été mises au jour, parmi lesquels des artefacts laqués, dont des sculptures de têtes jamais retrouvées dans un tombeau chinois ; des vases rituels en bronze ; des instruments de musique ; des objets d’usage quotidien ; et surtout, un cercueil central, inscrit de plus de 1 000 caractères.

Les analyses simultanées comprenaient la datation au carbone 14, l’identification des espèces de bois, l’analyse infrarouge des inscriptions, ainsi que des études sur les matériaux et la fabrication des laques et textiles. Ces analyses suggèrent que le tombeau remonte à la dernière phase de l’État de Chu, vers 220 av. J.-C.

Le système féodal Chu était dans une période critique à cette époque, car sous l’influence de l’État de Qin. Ce dernier a finalement été le « grand vainqueur » des sept États en guerre (Qin, Han, Wei, Zhao, Qi, Chu et Yan).

Aucune information sur le propriétaire de cette riche sépulture

Les chercheurs estiment que la sépulture antique est la plus importante de l’État de Chu découverte à ce jour. En effet, son ampleur, sa complexité et son riche contenu laissent à penser qu’elle appartenait probablement à l’un de ses anciens empereurs.

L’identité du défunt n’a pas encore été révélée par l’Administration nationale du patrimoine culturel de la Chine, cité par Xinhua mais les recherches sont toujours en cours. Toutefois, selon Geo.fr, une experte semble avoir une hypothèse sur le souverain. N’ayant pas participé aux fouilles, Margarete Prüch, archéologue et historienne de l’Institut d’histoire de l’art de l’Asie orientale de l’université de Heidelberg (Allemagne), a déclaré à LiveScience qu’elle avait discuté du tombeau avec des universitaires en Corée.

En 202 avant notre ère, l’État Chu était sous le règne des successeurs de Qin, les Han, indique-t-elle. Or, en 194 avant notre ère, un État vassal des Han, l’État de Yan, prend le contrôle de la partie nord de la Corée. Les tombes chinoises de cette époque ont une importance particulière dans le pays.

Pour l’archéologue, en accord avec ses collègues coréens, il est donc probable qu’il s’agisse du tombeau du roi Kaolie de Chu, 22ème roi de l’État de Chu. Il a régné de 262 à 238 avant notre ère, il a été le chef d’une alliance de cinq des royaumes combattants, unis en vain, pour lutter contre l’État de Qin.

L’État de Chu et son histoire

Que ce soit la sépulture ou non de Kaolie de Chu, « les découvertes peuvent fournir une image globale des conditions politiques, économiques, culturelles, technologiques et sociales de l’État de Chu à l’époque des Royaumes combattants », a indiqué le chercheur Xicheng Gong, archéologue de l’Institut provincial de recherche sur les reliques culturelles et l’archéologie de l’Anhui auprès de l’agence de presse.

Les reliques « peuvent nous aider à comprendre son évolution historique ainsi que la formation d’une nation unifiée et de sa culture », a souligné l’archéologue qui a dirigé l’excavation.

Selon son équipe, seul un tiers des travaux sur le tombeau ont été actuellement réalisés. L’étude des premières reliques déjà extraites a été réalisée sur le site, dans un laboratoire à faible teneur en oxygène pour préserver au mieux ces trésors vieux de 2 200 ans.

En plus des mesures d’enregistrement traditionnelles, la numérisation, le levé et la cartographie numériques ont été utilisés pour créer un modèle 3D précis des lieux. Les caractères sur le couvercle du cercueil ont quant à eux été enregistrés avec une technologie d’imagerie infrarouge.

Zhiguo Zhang, archéologique faisant partie de l’équipe, a expliqué que « l’excavation et le travail de protection du tombeau de Wuwangdun seront menés simultanément, et diverses mesures scientifiques et technologiques seront utilisées afin que la valeur archéologique du tombeau soit clairement et intégralement présentée ».

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