
Un touriste chinois de 80 ans hospitalisé en France depuis fin janvier est décédé le 14 février dans la soirée. Il s’agit du premier mort du nouveau coronavirus annoncé hors d’Asie.
« Il s’agit là du premier décès par le coronavirus en dehors de l’Asie, donc le premier décès en Europe », a annoncé le 15 février, l’ancienne ministre de la santé, Agnès Buzyn. Jusqu’ici trois personnes ont perdu la vie hors de Chine continentale : aux Philippines, à Hong Kong et au Japon.
L’état du touriste chinois, arrivé en France le 23 janvier et placé en réanimation depuis plus de deux semaines à Paris avec une grave infection pulmonaire, « s’était rapidement dégradé et il était depuis plusieurs jours dans un état critique ».
Sa fille de 50 ans, également touchée par la maladie, est hospitalisée à Paris. Il n’y a – la concernant – pas d’inquiétude car elle « devrait pouvoir sortir prochainement », selon la ministre.
Ce premier décès en Europe « n’est pas une surprise », pour Andrew Freedman, enseignant en infectiologie à l’université de Cardiff, rappelant que si le taux de mortalité global de ce virus est « faible, probablement en dessous de 2% », les personnes âgées ou déjà atteintes d’une autre maladie sont plus à risque.
« Toute infection respiratoire grave chez une personne vulnérable est préoccupante, qu’il s’agisse de la grippe, d’une pneumonie bactérienne ou, comme ici, d’un coronavirus », a expliqué l’Agence France Presse, Michael Head, chercheur à l’université de Southampton.
« Le plus important à souligner, c’est qu’il n’y a toujours pas eu de transmission interhumaine continue en Europe », ce qui signifie que le risque pour les populations « reste faible », selon Robin Thompson, spécialiste de la modélisation mathématique des épidémies à l’université d’Oxford, dans un commentaire recueilli par le Science Media Centre britannique.
A ce jour, douze cas ont été recensés en France, six personnes restent hospitalisées et un patient est mort. Le touriste chinois de 80 ans qui « avait d’autres antécédents, des problèmes médicaux », a expliqué sur FranceInfo Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat.
Originaire de la province de Hubei, cet octogénaire a été hospitalisé en France alors qu’il se trouvait déjà dans un état grave, le 25 janvier. « Ensuite, ça s’est aggravé et on n’a pas pu faire autrement que de constater le décès ».
Toutefois, cinq patients sont guéris et sortis de l’hôpital. Il y a d’abord eu un couple de trentenaires chinois originaires de Wuhan dont la guérison a été annoncée par Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, le 12 février.
Ce dernier a évoqué un « protocole extrêmement sûr » avant leur sortie. Il faut notamment « deux tests négatifs » en 24 heures permettant de prouver que les patients ne sont plus contagieux.